« Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct quand celui-ci le précède (les crêpes que j’ai mangées). Mais si le complément suit le participe, il reste invariable (j’ai mangé les crêpes). » L’exemple n’a l’air de rien mais il hante les nuits des auteurs et des correcteurs. Si on prend cet exemple dans l’enseignement du français à l’étranger ne nous étonnons pas quand on affirme que le français est une langue difficile.
C’est l’exemple que publie Libération et Europe 1. C’est le drame de cette hydre aux bras multiformes : l’accord du participe passé avec le verbe avoir. Certains traditionalistes, ceux qui disent que c’était mieux avant, se plaindront. Mais l’espoir vient de Belgique : Le Conseil de la langue française et de la politique linguistique de la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Conseil international de la langue française donnent un avis favorable à l’invariabilité du participe passé avec l’auxiliaire avoir.
Mais maintenant que va-t-on faire avec le verbe être ? Du temps où je corrigeais les copies de mes étudiants, je constatais que 70% d’entre-eux ne mettaient pas de participe passé mais un infinitif avec le verbe être. Je le biffais sur leurs copies mais sans espoir d’un changement profond. Aujourd’hui le problème est le suivant : si le participe passé s’accorde comme un adjectif du mot auquel il se rapporte avec l’auxiliaire être, avec avoir il ne s’accorde pas.
Simplifions et rendons tout invariable ! Bougeons nos académiciens avant qu’ils ne deviennent éternels…