La non-affaire Waleed el-Husseini par Michael Warschawski
Waleed el-Husseini est un jeune Palestinien de 25 ans en quête de notoriété. “Réfugié” en France depuis 2010, il vient de publier, aux éditions Grasset, son “histoire”, qui, apparemment fait un tabac et lui vaut une couverture médiatique impressionnante. Je mets “réfugié” et “histoire” entre guillemets, car il s’agit d’une mauvaise blague dans laquelle une certaine presse et des groupes d’intérêts y trouvent leur compte. Surtout en France, ou se déchaîne une campagne anti-musulmane, couplée a une délégitimation de l’Autorité Palestinienne de la part d’institutions communautaires juives organisées dans le CRIF.
Selon les médias français, il y a cinq ans, Waleed, un blogueur palestinien de Qalqiliyeh, aurait été arrêté et même torture par l’Autorité Palestinienne pour s’être défini comme athéiste et avoir publie, anonymement, sur sur le net des statuts blasphématoires. Sa situation aurait a ce point critique, que Madame Alliot Marie, alors ministre de Nicolas Sarkozy en visite dans la région, l’aurait exfiltre en France ou lui a été reconnu le statut de réfugié politique.
J’ai donc mené ma petite enquête sur la soit-disant “affaire Waleed el-Husseini”. La réalité est toute autre que le conte que nous dessert le livre d’el-Husseini : en apprenant que c’était son fils qui se cachait derrière le nom d’Allah (sic) dans ces statuts blasphématoires, Monsieur el Husseini, un homme profondément croyant, a menace de punir sévèrement son fils. Le chef de la police de Qalqiliyeh, au courant de ce qui se tramait, a fait mettre Waleed pour quelques jours en détention prospective, et lui a suggéré de s’éloigner le plus loin possible de Qalqiliyeh. Benjamin Barthe fait d’ailleurs état de cette affaire dans le Monde du 29 Novembre 2010.
Mais par les temps qui courent, et plus particulièrement en France, il est bon ton de dénoncer l’intolérance des Musulmans face a l’héroïsme des libres penseurs qui résistent au sein d’un monde musulman rétrograde et intolérant. Y compris en inventant des histoires. Il suffit d’ailleurs de se souvenir de l’opération publicitaire des Femen en Tunisie…
Les sites sionistes se sont jettes sur cette non-affaire, et en on fait leur pain béni, au prix d’une falsification systématique des faits. Mais pas seulement eux : de très nombreux médias occidentaux se sont saisi du cas “el-Husseini” pour entretenir le climat islamophobe qui, depuis l’assassinat des journalistes de Charlie Hebdo, s’est complètement lâché, et a déjà provoque des dizaines d’agressions contre des Musulmans et des mosquées en France. Or c’est de cela qu’il s’agit en premier lieu, et pas d’une opération de pub de la part d’un jeune palestinien qui n’a pas grand chose a dire sur une occupation coloniale brutale dont ses compatriotes souffrent depuis des décennies.