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Mehmet Fatih Traş suicidé par le régime turc

posté le 26/02/17 par kedistan Mots-clés  luttes sociales  répression / contrôle social  économie 

Mehmet Fatih Traş, universitaire, enseignant et chercheur de l’Université de Çukurova est un des signataires de l’appel pour la paix du début 2015. Après son licenciement, et le refus systématique de ses candidatures pour un autre poste, profondément affecté, il s’est suicidé en se jetant du balcon de son appartement au 7ème étage, à son domicile à Mersin. En début de carrière, il n’avait que 34 ans. Il avait tout simplement demandé la paix… Il est enterré à Adana.

“Un jeune scientifique, dont le cœur battait pour la paix et l’humanité est arraché à la vie.”
Ainsi twittait ce matin, Eğitim-Sen, le syndicat des enseignants…

Mehmet Fatih TrasLe parcours de Mehmet Fatih Traş, universitaire, ressemble à celui de beaucoup d’autres depuis des mois. Montré comme cible après la signature de l’appel, il avait été licencié, comme des milliers d’autres de ses collègues depuis quelques mois.

Dans une lettre envoyée pour une bourse à l’étranger, traduite de l’anglais, Mehmet Fatih expliquait lui-même récemment les faits qui avaient conduit à son licenciement, en retraçant son parcours professionnel…

De septembre 2010 à juin 2016, il avait travaillé comme chercheur à la faculté d’économétrie à l’Université de Çukurova, en préparant son doctorat. Il l’avait terminé en 2016, et avait commencé à donner des cours sous contrat, “pour combler les manques”, en attente d’un poste complet d’enseignant. “Même si financièrement ils ne représentaient pas un budget important -94 euros mensuel-, ces cours me donnaient ma première expérience avec les étudiants, donc je leur accordais une extrême importance”, précise-t-il dans sa lettre…

Mehmet Fatih a donc été licencié, “Suite à la nécessité constatée”, tel que c’est notifié dans la décision du Conseil. A partir de là Mehmet Fatih avait donc décidé de solliciter d’autres Universités en Turquie, afin de trouver un travail.

Il a envoyé de nombreuses lettres de candidature aux universités, souvent après avoir appris le besoin d’un enseignant correspondant à ses qualifications. A plusieurs reprises, après l’envoi de son CV, il a reçu un retour positif, voire une proposition d’embauche. Mais quelques heures ou jours plus tard, ses démarches se terminaient par un refus.

Par exemple, en décembre 2016, à l’Université d’Artuklu à Mardin, un ami universitaire l’avait renseigné sur un poste vacant pour lequel Mehmet Fatih avait postulé et reçu une première réponse positive… “Mon ami m’a ensuite rappelé et m’a dit que comme j’étais signataire de l’appel de la paix, il n’était pas possible que l’Université m’embauche”.

En janvier 2017, Mehmet Fatih, postule à l’Université d’Aydın à Istanbul. Une semaine plus tard, suite à une réponse favorable, il passe l’entretien et un contrat de 2,5 années lui est proposé pour travailler au sein de la faculté de l’Economie et finances.

la suite : http://www.kedistan.net/2017/02/26/mehmet-fatih-tras-suicide-regime-turc/


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