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Les votant.e.s ou les suicidé.e.s de la société

posté le 18/04/17 par les lutin-e-s noires en colère Mots-clés  alternatives 

« De plus, on ne se suicide pas tout seul. Nul n’a jamais été seul pour naître. Nul non plus n’est seul pour mourir. »

Antonin Arthaud, Van Gogh, le suicidé de la société, 1947.

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L’envie de démolir l’espace-temps présidentiel comme on casse le coup du lapin. Une soudaine mais pugnace haine pour le geste le plus sordide qui soit pour un humain, après la balle tirée par derrière : celui d’aller voter.

Notre époque qui cherche le calme des eaux de surfaces, produit du désordre et de la tourmente dans les profondeurs tourbillonnantes. Et si tout pauvre et tout humain que l’on est, on est amené épisodiquement à trouver notre condition pas si mal que ça au final, ce n’est que parce que nous nageons à la surface du sinistre.


Le télé-citoyen sera le genre humain.

Dans le monde réel, celui que l’on nous pré-digère comme suite de moment à savouré, les élections présidentielles sont un mets fin. À l’approche de la Date, pas un jour sans que ce gimmick cérébral nous entête, pas une discussion qui ne s’empare de cette routine un peu plus pimenté, plus « closerifiée » où se joue la pantomine des gros plein d’soupe politicards léchant goulûment le micro de la République.

La citoyenneté relève aujourd’hui d’une séquence de geste – à la façon d’une danse mimétique – établit par nos nouveaux maîtres que sont les marketeurs, publicitaires, publicistes, journaleux, les manageurs, les experts et autres faqueux récemment diplômés. Leurs ordres (qui est l’Ordre) ne se formule pour la plupart, non sous forme d’invectives, encore moins de conseils ; nos maîtres n’apparaissent jamais en statures d’os et de chaire. C’est par le biais de l’écran et de l’image surfait qu’ils nous assènent du discours légitimateur : ce qui est BON, ce qui est MAL, ce qui est sensé exister, ce qui n’a pas lieu d’être, ce qu’il faut faire et ce qui est proscrit. En dehors de cette morale, celle qu’en France on nomme République, il n’y a point de salut : djihadisme, intégrisme, radicalisme, complotisme, extrémisme, anarchisme, incomprisme, beurk !
Le télé-citoyen (ou web-citoyen, appelez-le comme vous voulez) n’est pas un sujet politique, c’est un exploité à qui on a extirpé toute conscience de sa condition, toute envie réelle de révolte. Son monde est composé de série de séquence d’événement stimulant, à quoi il répondra comme un automate stimulé : signal-réponse-feedback. Sa fenêtre de liberté est calculé, toutes les façons d’êtres (les réponses) sont pré-programmées, l’ordinateur ou l’État, le dispositif-qui-norme quoi, veille à ce qu’il n’y ai pas de débordement, d’erratisme.
D’ailleurs c’est au moment des élections présidentielles que les super-ordinateurs bossent à plein régimes, imaginant avec pourcentages à la clef, les « différents scénarios politiques », et leurs conséquences sur le quinzième chiffre après la virgule des valeurs boursières.

Super-calculateurs de tous les pays unissez-vous !

Merde, ils le sont sans doute déjà !
Dans tous ce fratras de câble et de réseau, le télé-citoyen est un ampli, un relais amplificateur dans le maillage de « l’information », ou plutôt de l’emprise normative dirions-nous. Pas besoin de télé, ni d’internet, pour être arrosé par cette lie d’injonctions dégueulasses. Les télé-citoyens, en bons soldats de la République, le font gratuitement à chaque débats, à chaque assemblées populaires, à chaque discussions profondes, à chaque moment privilégier où ils ferais mieux de ce taire.
Ce citoyen modèle, n’est pas tout à fais l’immense majorité des gens qui on la télé et la regarde assidûment mais plutôt parmi eux, ceux qui on le bagage culturel pour s’exprimer et se réapproprier les moyens de communications afin de réinjecter via les mots, la propagande. C’est eux qui nous vaporisent la gueule de lieu commun politico-réac ou d’idéologie craignos sous une parure blanchit. Ils ont fait quelques études, lisent un peu, maîtrise suffisamment la langue technique, sont super actif sur le web. Une espèce de premier de la classe en démocratie représentative.

Le vote, l’acte par lequel le télé-citoyen légitimise sont renfermement quinquennal et culpabilise l’abstentionniste par dépit ou conviction, fait parti intégrante du dispositif normalisateur. C’est une servitude volontaire, une rétroaction du dispositif exploiteur qui permet individuellement, à chaque exploité, de continuer à ce sentir bien, dans ce monde bien, ou en tout cas pas si mal que ça ! C’est le geste performant permettant le respect, le suivit du continuum temps-circulaire du monde marchand. Ce temps cyclique est aussi sinusoïdale, ce que les politicards et leurs commentateurs nomme « alternance ». Ainsi il y a du changement, mais seulement entre les deux pôles (gauche/droite), la fréquence et la longueur d’onde sont et seront des invariants républicains, le changement de forme de la temporalité administrative n’est pas envisageable, encore moins sont abolition.
Ces cycles, essayant de reproduire les cycles tangibles de la nature (saison, mois, années…), ne sont qu’un trompe l’œil, les publicistes apprenant de Bernays [1], ils nous rassurent et nous racontes des histoires, des prophéties immuables et naturalistes sans début ni fin : depuis « la Chute du Mur », il n’y a pas et il n’y aura jamais plus autre chose ; Ou encore : il y a toujours eut des chefs pour guider la foule...
La gérance globale et carcérale de nos vies forme une certaine routine que ces coachs de vie oppose de manière grossière au « chaos » que serait un monde anomique ou « anarchiste » régit par tout un chacun où tout serait rediscutable à tous moment.
La routine est cette certitude bancale des bienheureux.
La nouvelle méthode à gouverner, inscrit dans les gènes du capital sous le terme de « régime de crise », permet au système de se maintenir depuis les années 80 avec un nombre croissant de sujets ne répondant plus aux promesses d’un « monde meilleurs » ou d’un « nouveau genre humain ». À la façon de contines pour enfants, ces vielles promesses se sont fait ringardisées, et apparaissent aujourd’hui comme « le mensonge communiste » qui cachait la barbarie que perpétraient ces régimes...on connais l’histoire. Deux processus permettent de continuer à exploiter et à s’enrichir pour quelque-uns sans les subterfuges du mythe de l’amélioration des conditions de vie autrement rabâchée « progrès » pour les autres. Le déplacement de l’exploitation esclavageuse manufacturière en Chine et en Inde ainsi que les nouvelles formes d’exploitation dans les pays occidentaux : exclusion, consommation et précariat. Ces deux tendances, que des économistes patentés nomme de manière simpliste « mondialisation », on permit l’adaptation de la machine économique aux nouvelles formes qu’a prit l’existant. Chaque désillusions télé-citoyennes après qu’un mouvement social n’ai rien obtenu, qu’une nouvelle affaire de corruption éclate, qu’une nouvelle barbarie guerrière soit déclenchée, qu’un nouveau meurtre policier ne sorte dans les média entache ni le consensus républicain, ni la bonne marche de l’économie. Tout au plus une bonne vague de suicide complétée par quelques arrestations exemplaires et la consommation d’anxiolithique contraint ou « volontaire » auront raison des quelques âmes encore non suicidées politiquement et feront grandir les rangs des zombies défigurés par cette résignation mollement collante. La résignation et le suicide sont en régime d’austérité, ce que l’émeute et la révolution sont en régime capitaliste de croissance : la seule porte d’un réel changement. Il n’y a qu’a voir le nombre croissant de suicide au travail en France [2]. Comme on a pu l’entendre en 2007 dans la bouche des « grands frères » télégéniques quand le contre-feu médiatique nous parlait « du problème des banlieues » ou en 2012 dans la bouche des écolo-troufignards à la Nicolas Hulot quand les télé-regards se tournaient vers « le sauvetage de la Planète » :

Au lieu de cramer des bagnoles ou de vous enchaîner aux arbres, allez plutôt voter, c’est plus efficace et ça nous cassera moins les couilles ! Merci Joey !

L’acte de voter est la soupape de décompression ultime contre les attaques portés au système, il dénoue les situations dangereuses pour le pouvoir, celles pouvant amener à de profondes (ré)action politiques ou à une ébullition généralisée, ce qu’aucun gouvernement ne souhaite bien entendu. Aujourd’hui on nous dit qu’après l’échec du mouvement contre la Loi Travail, Mélenchon serait le vade-mecum à la colère montante des jeunes issus des classes moyennes en voix de paupérisation. Ces jeunes n’ont ainsi pas d’autre choix que de se perfuser aux bons sentiments électoralistes (la petite pilule bleu) ou de jeter des cocktails incendiaires sur ces porcs de schmit (la petite pilule rouge). Ni les uns, ni les autres ont l’impression de reprendre en main leur vie quoique la pilule rouge offre l’avantage de moment jubilatoire non pré-programmé comme une vague intuition de liberté.... Chouette ! Injonction à faire un choix qui n’est qu’un geste spectaculaire de plus, un épuisement de la force politique par éblouissement cérébral via l’action ponctuelle télégénique et/ou posturifiée :

A VOTER v.s. A LANCER

Le vote est l’acte de consommation se voulant politique quand les autorités font table rase d’un réel sursaut du fait politique dans ce dessert existentiel que sont nos vies quotidiennes prolétariennes ;
Un pavé sera toujours plus réel qu’un bulletin mais s’il n’est pas relier à la réalité concrète des opprimées, ne fait rien d’autre que de maintenir l’individu dans la croyance qu’il agit, alors qu’il gît en atome encapuchonné comme des centaines d’autres encapuchonnées lançant leur pavé expiatoire et individualisé sur une flicaille surentraînée et unie comme émanation de l’autorité.
Agir hors du champs de l’histoire présente, en plus de fabriquer des avant-gardes tétraplégiques et anémiées, ne permet pas de réels changements historiques sauf a posteriori dans les bouquins gauchisants onanismes.
Petits rappels

Des évidences sont à rappeler, rabâcher, nos mémoires collectives s’épuisant et se diluant homéopathiquement dans la vomissure informationnelle.
Les programmes électoraux ne portent aucun projet politique réel. Il n’y a rien ici qui fasse appel à la raison (critiquante), le fond reste le déroulement du programme de la Machine à gouverner via les algorithmes de la logique libérale et sécuritaire. Un désert nu où seul le vent pousse de manière égale et intemporelle toujours dans la même direction. Il n’est plus question ici de la morale grabataire des Lumières, celle qui prônait courage, charisme, « humanité » et égalité (égalité toute relative). Non, la doctrine du monde marchand, en dehors des effets d’annonces, en a finit des héros-martyrs et des sauveurs-des-valeurs-universels, les humains aux commandes co-gère la situation.
Les quelques idées réactonnaires qui resteraient encore sur le tapis sont cet écart-type qui différentie pour quelques années encore un politicard d’un logiciel informatique, le reste est affaire de fonctionnaires qui fonctionnent dans des fonctions bureautiquement fonctionnelles. Et c’est pourquoi un Mélenchon, s’époumonant en meetings holographiques, proclame sans cesse le retour à la vieille France rancie de 1789, il récupère pathétiquement les cœurs aigris des gauchistes nostalgiques, ils leur sert du mythe fédérateur et ça ira pas plus loin. Le reste est fantasme subit ou bâtit.
Et les média de nous remettre le nez dedans à chaque fois que nous voulons prendre le large. Devra-t-on sans cesse ce contenter de ces non-choix attrayant des programmes, sans réelles portées et figés dans un cadre qui ne nous convient pas ?
Les annonces de nos chères candidats et candidates marchent comme des appels d’offres. Il faut aux présidentiables une quantité déterminée de citoyen-votant pour valider son projet : le « revenue de base », la « dépénalisation du cannabis », la « suppression de l’AME » ou encore « l’éco-socialisme » sont les mots-clé auxquels le spectateur doit se référer pour « agir » dans ce télé-crochet présidentiel. Le Vainqueur s’accordera pour rappeler qu’il ira là où la demande est la plus forte.
L’injonction à aller voter, c’est une intrusion de plus de la société marchande dans nos sphères privées : Il est important d’être à soi pour soi et pour la société un espèce de lobby, une zone d’influence, une force de proposition, un « acteur » dans un rapport de pouvoir entre représenté et représentant mais attention, un rapport bien circonscrit à l’urne, faut pas déconner non plus !
Après tout, nous pourrions vivre spectaculairement dans une campagne électorale perpétuelle, sans sanction finale, cela ne changerai pas grand-chose aux conditions matérielles d’existence mais permettrait d’augmenter, au moins temporairement, toutes les économies parasitaires tournant autour du télé-politisme : journaux, audimats, émissions radios, blogs et sites web, affiches, pub, marques et dollars...et ça ils y pensent sûrement.

Les Plus Nombreux

Faire cause commune avec les gens pauvre, faire corps, communauté dans la rue devient de plus en plus délicat, les stratégies de maintient du système « Vieux Monde » s’étant peaufinées en même temps que le nombre de nos échecs politiques grandissaient. La force de la domination policière c’est qu’elle fait parti des institutions, elle est institution ! Celle-ci enregistre, elle se forme de nous en un apprentissage lent mais sûr. Elle est immuable à l’échelle d’une vie alors que les âmes rétives à l’ordre des choses sont vivantes et comme telles, ont un corps qui peut faillir, être emprisonné, mourir ou devenir fébrile. Avec tout le talent que développe les émeutiers, les révoltées, les insurgées organisées et les grévistes de tous les pays pour renverser l’ordre des choses, il n’y a, à l’heure actuelle, aucune technique, aucune façon de faire que nous poussions reconnaître comme la bonne. C’est même pire, les chances de succès de possibles futurs imprévisibles s’amenuise de jour en jour, la prison existentiel commence à englober la totalité de la complexité de nos êtres, l’enfermement devient sous-cutané.
Les Grecs anciens pour parler de leurs morts avaient une expressions : « les plus nombreux ». Aujourd’hui les morts-vivants politiques en tant que personne n’ayant aucune prise sur le cours de leur existence, sont les plus nombreux, ils sont même devenu la majorité des êtres humains. Sachant pertinemment qu’élire de nouveaux gugus ne changera rien à leur conditions matérielles et morales, ils décident de ne pas aller voter. Cette légion d’abstentionniste indécrottable et hétéroclite est ce que l’on peut nommé une classe « sociale ». Leurs intérêts fondamentaux et leurs modes de vie sont au fond identiques. Leurs ennemis peuvent prendre différentes formes, les systèmes oppressifs s’exercants aussi en leur sein, il n’en reste pas moins qu’ils font partie de ce que nos aïeux appelés « les masses ».
La conscience que les conditions présentent de la vie d’un sans-voix sont similaires à d’autres sans-voix dans toute la France et dans le monde, même si leurs styles de vie et la facture de leurs quotidiens diffèrent serait une condition préalable à tout renversement conséquent en tant que renversement de la totalité de la merditude des choses présentes.
Un parti des abstentionnistes, n’ayant aucune existence administrative mais vivant politiquement par la rue serait une piste à aborder. Non pas « un parti politique » au sens d’un ramassis d’experts politiciens mais Un Parti au sens « d’une partie de la population civile » ayant envie par pur intérêt à changer leur condition de vie. Un parti qui serait politique, un parti politique.
Ce parti serait la négation en acte dans le cadre de la prison démocratique de la représentation politique.
Légitimant son statut par la propagande sur son grand nombre et son organisation sans représentants, ni représentantes, il permettrait de faire remonter à la surface la contradiction de la forme politique actuelle, il serait fédérateur et n’aurait aucun programme. Chaque personnes se proclamant un membre ne serait membre que de lui-même et porterait seul sa responsabilité individuel en tant que personne ne voulant pas être représenté et se vivant sans représentant. Légitime de nuire de manière « démocratique » à la société qui le produit car ils seraient « les plus nombreux », ce (et non pas Le) parti des abstentionnistes serait le seul parti qui n’appelerait pas au vote (ni pour lui ni pour un autre), bien au contraire, cinq cent signatures ou pas, il serait là comme une fédération de groupe et de gens se construisant par le refus du système électoral comme émanation du système dominant global, sa critique devra être alors totale. Partir du parcellaire des élections pour rejoindre d’autre parcellaire à nuire afin de nuire globalement à la totalité de ce qui l’a engendré.

Ne pas aller voter ne signifie pas ne rien faire, comme on l’a démontré tout le long du texte, ce geste en négatif produit bien plus de réel que l’acte télé-politique inverse. Il ne veut pas dire non plus que tous ces gens, en tout cas une grande majorité, souhaitent conserver ce qui est. Cette acte négatif produit aussi de la négation, de la destruction, de la démolition, de la déconstruction et il engendre de nouveaux possibles, permet la rencontre (autre que dans l’isoloir), le questionnement, la conscientisation et l’action réelle. Il manque souvent à tout ses gens que les mots sur ce qu’ils font.
La véritable liberté d’expression serait de redonner (et donc de prendre pardi !) à tous les sans-voix les moyens matériels, médiatiques, culturels, de pouvoir s’exprimer au plus grand nombre c’est-à- dire aux congénères (certains disent camarades ou compagnons) qui sont dans la même merde : les « masses » qui s’auto-conscientisent et communiquent.
L’indicible nous tue parce que sans mots nous ne pouvons nous projeter, d’ailleurs ce « nous » cette fédération de « je » ne peut s’épanouir et exister sur la place sans qu’il n’y ai des mots, des phrases, des textes qui circule et qui s’affirme.
Voilà pourquoi, pendant les périodes électorales, fleurissent des quantités de textes anar, sur l’abstention et voilà pourquoi cette idée d’un parti des abstentionnistes. Il pourrait être une base matérielle pour que les sans-voix se parle et puisse agir.
Un parti des abstentionnistes, sans réac, ni facho, c’est-à-dire sans ses personnes qui pensent être révolutionnaires alors qu’ils ne souhaitent pour les uns, qu’augmenter la dose de barbarie et pour les autres changer la façon d’exercer cette barbarie, serait facilement envisageable, les bases théoriques devront être claire et explicitement divulguées. Un parti des abstentionnistes serait un parti anarchiste, il ne peut pas en être autrement à moins que la confusion soit devenu si forte dans les têtes que quatre pages d’argument ne suffisent plus pour déduire de cette critique de la repésentation politique la base politique ici proposée.
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Ce texte comme certain l’ont pré-sentit s’adresse avant tout aux personnes-qui-lisent-indymedia-et-ce-type-de-prose-alambiquée, les anarchistes à quelques chose prêt. Vu le niveau de dispersion et de cloisonnement des milieux libertaires et révolutionnaires dans nos contrées il n’ai pas vain de vouloir un minimum (re)fédérer fus-ce seulement pour une période courte et imposée par les ennemis ; Fus-ce seulement avec nos pauvres moyens que sont ces textes, ces pamphlets, ces brochures, ces affiches, banquets, mascarades et autres actions directes aléatoires. Avant de vouloir parler aux plus nombreux, ce texte tente l’imposture de vouloir d’abord parler aux convaincus, ce qui n’est pas toujours une mince affaire !
Enfin les convaincues… une bruissement strident, de plus en plus audible dans les alcôves et les caves sombres et autogérées annoncent les nouveaux temps confus. Au nom de la « stratégie » et du « principe de réalité » une part toujours croissante d’anarchistes auto-proclamés se déclarent aujourd’hui « mélenchonniste par défaut », alors que ses mêmes énergumène, il y a quelques années de cela, était les premiers à mâchonner leur carte d’électeur devant vous pour prouver qu’ils étaient des purs. Cette peur du fond de la Caverne, cette peur qui fait des humains des imposteurs d’eux-mêmes est une injonction du Futur, comme une nouvelle hypothèque des temps modernes où il est plus simple de s’imaginer des catastrophismes futurs que de voir la catastrophe de nos vies bien présente actuellement. Ce futur qui assène de tout son poids le présent, jamais vraiment établit et qui ne le sera sans doute jamais n’est que l’aura de la propension du système à vouloir s’autoaccroître dans toutes les dimensions de la vie : Presser le présent, défaire le passé, grignoter le futur et cela dans la rue comme au plus profond de nous-même.

Presser le présent, défaire le passé, grignoter le futur et cela dans la rue comme au plus profond de nous-même.

Cette peur fait de la conscience de la complexité des mondes, plus qu’une vague pensée-formule-toute-faite-batarde-hégémonique que l’on entend en période électorale comme : « Vous jouer le jeu de la droite », « c’est le fascisme que vous voulez ! », etc. Ces portes-voix peureux, habillé en costume de fins stratèges de la politique, ne sont que les jouets poupons du marasme de l’affect des temps de crise, cette anxiété poisseuse qui pourrit les relation et les pensées de sont vernis. Cette partie toujours plus prononcé de nous même qui fait de l’intelligence un bon tas de merde. Caractériser cette « anxiété » pour s’en prémunir et/ou faire avec serait aussi un de ces préalables à la fédération des « je » dont il était question toute à l’heure. Mais le temps pressé nous presse, il faut cliqué sur un autre onglet désolé….

[1] Edward Bernays, Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie, Zones, 2007.

[2] Chaque jour, une personne se suicide en France à cause de son travail. Dans les années deux milles, en un an et demi, vingt-cinq personnes se sont données la mort à France Télécom. Les chiffres des suicides au travail sont en augmentation constants depuis les années 70.


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