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Autour de la pensée de Vanzetti

posté le 17/07/17 Mots-clés  antimilitarisme 

« Je suis et je serai toujours, jusqu’à l’instant suprême (sauf si je réalise que je suis dans l’erreur) communiste anarchiste, parce que je crois que le communisme est la forme de contrat social la plus humaine, parce que je sais que c’est seulement par la liberté que l’homme s’élève, s’anoblit et se complète »

Ce sont les dernières lignes de l’autobiographie de Bartolomeo Vanzetti, écrite en prison et publiée pour la première fois en 1924 par le « Sacco-Vanzetti Defence Committee ».

Ayant découvert les idées du premier socialisme quand il était encore en Italie, Vanzetti mûrit sa foi politique anarchiste à travers son expérience de travailleur émigré au Etats-Unis. Sa rencontre avec le groupe de Luigi Galleani est déterminante, groupe très influent à cette époque au sein du mouvement ouvrier, surtout d’origine italienne. Dans les pages de la « Cronaca Sovversiva. Hebdomadaire anarchiste de propagande révolutionnaire », fondé par Galleani lui-même en 1903, se forment et se confrontent de nombreux militants très actifs parmi les masses prolétaires. Galleani est un infatigable agitateur, intransigeant sur les principes de l’anarchisme, ferme défenseur des positions anti-organisationnelles et partisan de l’action directe, jamais sectaire. « Sa propagande eut l’effet d’exalter, et même d’électriser, et réussit parfois à se faire comprendre par le mouvement ouvrier américain lui-même, au cours d’agitations motivées et guidées par des améliorations des salaires et de la législation, dès 1902 à Paterson, à Barre, à Lynn et dans d’autres centres industriels. […] Galleani était d’orientation communiste anarchiste kropotkinien, mais anti-organisateur, parce qu’il craignait l’effet autoritaire et cristallisant des programmes et des plans. Cependant il ne rejeta jamais les accords temporaires avec les organisateurs et nourrit toujours un profond et sincère respect pour Errico Malatesta et pour les effets positifs de l’action de ceux-ci dans une situation comme en Italie ».

L’activité politique de la Cronaca Sovversiva contre le patriotisme et la guerre est importante pendant la première guerre mondiale. Le jugement porté par Galleani sur la guerre est bien résumé par le titre du livre qui rassemble ses articles les plus importants sur le sujet : « Contre la guerre, contre la paix, pour la révolution sociale ». A travers la Cronaca Sovversiva, il lance un appel contre l’inscription des immigrés italiens pour être enrôlés dans l’armée américaine, qui est en pratique une invitation à refuser le recrutement. Dans le célèbre article « Matricolati ! » (Enrôle-toi !), Galleani fouette le prolétariat italien en Amérique, avec son style incomparable : « Vous n’avez jamais su vouloir, oser ; […] Aujourd’hui la guerre que vous avez invoquée et bénie veut de nouveaux gaillards au front, d’autres cadavres pour combler le trou béant, et ici ou là-bas, sous les mitraillettes et les coups, vous laisserez votre peau que vous n’avez jamais risquée pour assurer au ventre son pain quotidien, pour donner aux esprits et aux maisons le rayon de lumière qui s’enflamme sur les fronts et sur les chemins de l’avenir, et les résolutions, les espérances, les audaces et les destins de la liberté […] Ils vous enregistreront pour disposer de votre peau, pour vous l’enlever à la première occasion ».

En 1917, Bartolomeo Vanzetti et Ferdinando Sacco (qui prendra le nom de Nicola seulement en arrivant aux Etats-Unis), avec d’autres compagnons, s’expatrièrent clandestinement au Mexique. Mais leurs deux situations étaient différentes : en effet, selon la loi sur le recrutement, sont mobilisables pour le service militaire uniquement les citoyens américains entre 21 et 30 ans et les étrangers qui ont commencé la procédure administrative pour être naturalisés, comme Vanzetti l’avait fait peu de temps avant. Les autres, dont Sacco, ne sont pas mobilisables à ce moment-là. La crainte est que leur enregistrement puisse quand même servir pour une future conscription.

Avant son arrestation, Vanzetti exerçait, pour le compte d’un groupe anarchiste de Boston, une intense activité de propagande et de soutien en faveur des compagnons Andrea Salsedo et Roberto Elia. Elia et Salsedo avaient été arrêtés en février 1920 par les agents fédéraux du Bureau of Investigation, considérés comme coupables d’avoir participé à une série d’attaques effectuées au printemps 1919, avec des colis piégés et des engins explosifs posés devant des habitations de membres de l’élite politique et économique américaine (parmi les destinataires des bombes, il y avait le procureur général M. Palmer, responsable des expulsions des immigrés et « sovversivi » [subversifs], J.D. Rockfeller et J.P. Morgan, figures de premier plan du monde industriel et de la haute finance, et divers membres du Congrès). Salsedo, compositeur typographe, déjà collaborateur de la Cronaca Sovversiva, éditait une petite revue, à laquelle Bartolomeo avait aussi contribué sous le pseudonyme de « Il Picconiere ». Le 3 mai, deux jours avant l’arrestation de Sacco et Vanzetti, Salsedo tombait du quatorzième étage du bâtiment dans lequel il était détenu, un suicide selon la version officielle des faits. Au moment de son arrestation, Sacco a dans sa poche le prospectus annonçant un meeting qui devait se tenir deux jours plus tard, où Vanzetti devait parler publiquement pour dénoncer l’assassinat du compagnon.

Dans les années précédant l’« affaire », quand il était un travailleur immigré anonyme, en plus de son activité militante, l’anarchiste de Villafalletto avait écrit aussi quelques articles dans la Cronaca Sovversiva, toujours en signant « Il Picconiere ». Depuis la prison de Charlestown, en outre, il participe au débat sur le syndicalisme engagé en 1923 dans les colonnes de L’Adunata dei Refrattari. Ses six lettres, parues entre février et décembre de cette année-là, ont été rassemblées pour la première fois dans une brochure intitulée « Lettres sur le Syndicalisme » publiée en 1957 par les Edizioni L’Antistato à Cesena. Vanzetti, du point de vue théorique, ne dit rien de nouveau : il revendique avec orgueil sa propre appartenance politique en en exposant les principes dans un langage simple et des thèmes qui peuvent aujourd’hui sembler datés si on en a une lecture superficielle. Mais au-delà des références au débat de son époque, que nous disent ces écrits, à nous ? Contiennent-ils encore quelques pistes valables pour interpréter les mécanismes de la société contemporaine et pour stimuler l’intervention politique en son sein ?

Dans la première lettre, le Picconiere liquide sans équivoque la question du syndicalisme. Celui-ci « ne peut qu’être soit libertaire, soit autoritaire : s’il est libertaire c’est de l’anarchisme, s’il est autoritaire c’est du socialisme ». Nous voyons, dans ses idées, une primauté de la sphère politique, globale, sur celle de la négociation revendicatrice. L’objectif des travailleurs doit être la révolution sociale, et non un mouvement de réformes partielles, limitées à une législation dans un sens plus favorable sur les rapports de travail entre la main-d’œuvre et le patronat. Ce ne sera pas une lutte ayant le travail comme terrain exclusif qui changera la société : voilà le nœud de sa position fermement antisyndicaliste. En effet, « inutile est l’action qu’un syndicat, ou une organisation similaire, mène à l’égard de la classe des travailleurs, puisque les revendications qu’il soutient (comme par exemple l’augmentation des salaires, les lois pour la protection du travail des femmes et des enfants, l’indemnité du chômage, l’assurance maladie…) constituent « un obstacle sur le chemin de la libération intégrale » […] Pour Vanzetti, comme pour Nicola Sacco, il est donc nécessaire que les anarchistes entrent dans les organisations ouvrières sans « accepter aucune responsabilité, mais en combattant l’autoritarisme par la critique constante et en montrant à leurs camarades de travail l’escroquerie qui se cache derrière la ligne de conduite officielle » de certaines organisations syndicales. Il était de plus nécessaire de proposer une ligne, basée sur l’action directe, qui mène à la victoire des luttes prolétaires, en utilisant d’autres moyens bien plus efficaces que ceux mis en œuvre jusque là (pour) gagner l’estime et la confiance des (ouvriers) organisés »6. L’action des syndicats n’est pas seulement inutile, ajouterions nous dans l’esprit des écrits de Vanzetti, mais dommageable, puisque ces structures nécessairement autoritaires enferment et dirigent l’élan subversif des masses vers des objectifs réformistes. Il s’agit du vieux discours des moyens et des fins. Il est absurde de soutenir que les syndicats de travailleurs, par leur pratique revendicative, sont des moyens pour arriver à la révolution qui abattra l’existant, libérant un monde nouveau. Les syndicats sont des structures intrinsèquement réformistes et bureaucratiques, inhérentes au système social capitaliste, alors que l’unique perspective pour les masses exploitées est celle d’une rupture définitive avec le passé, même avec son propre passé de partis-église, abolissant, avant tout en son sein, les privilèges et l’autorité. En somme, écrit le Picconiere, « discuter pour savoir si le syndicalisme est un moyen pour affronter la révolution et l’anarchie, [est] tout simplement idiot ».

Nous pouvons facilement comprendre que le monde du travail ait été le terrain principal du combat politique et de l’action dans une perspective révolutionnaire à l’époque de Vanzetti comme pour la grande partie des 19e et 20e siècles. Mais le syndicalisme contemporain de Vanzetti a épuisé depuis longtemps sa charge révolutionnaire et les syndicats qu’il appelait « socialistes » ou, mieux, « autoritaires » ont naturellement (parce que c’était dans la logique des choses) régressé vers des formes d’organisation autoréférentielles et bureaucratiques, inhérentes à la soi-disant démocratie. Plus aucun syndicaliste ne parle encore d’abolition des classes sociales et de contrôle ouvrier des moyens de production dans le monde globalisé (mais on peut trouver des exemples dans le sens contraire dans les récentes expérimentations de lutte et d’autogestion des usines en Amérique du Sud).

Un débat comme celui auquel participait Vanzetti à travers ses lettres de prison semble aujourd’hui coupé de la réalité, au moins dans les pays occidentaux. Mais il y a plus… Ce n’est peut-être pas sur le terrain des questions strictement syndicales qu’il faut rechercher l’actualité de ses écrits.

Vanzetti parle, en filigrane, de sa conception de l’anarchisme. Nous luttons, écrit-il « pour l’abolition de toute autorité », nous visons « à une transformation économique radicale », « à une forme de société dans laquelle soit garantie la liberté des individus, des groupes, des communes et des confédérations », nous refusons « la forme politique actuelle, et nous en proposons une autre : la seule qui puisse libérer la terre de la mauvaise progéniture des politiciens ». Il désigne, en particulier et avec force, quels sont à son avis les devoirs des révolutionnaires : de « précéder le prolétariat sur la voie de son émancipation, de lui éclairer le chemin, levant haut le flambeau de la vérité, de prêcher par l’exemple. […] Et la condition première est l’enseignement des vérités fondamentales de l’anarchisme, qui sont accessibles, quand on sait les enseigner, même à l’esprit simple des humbles ». Il n’a pas de doutes sur la voie à suivre : « tout ce qui ne favorise pas la révolte et la liberté leur fait obstacle ». Il insiste sur la valeur de l’éducation, sur l’importance de la volonté et de l’acte individuel : « la rébellion individuelle est le précurseur de l’insurrection collective ».

Ce que signifie lutter pour un monde de liberté est également clair pour lui. L’idéaliste et le théoricien, condamné pour un crime dont il se déclare innocent, se rend parfaitement compte de ce que signifie, au delà des discours grandiloquents, combattre l’oppression. Dans une lettre aux compagnons il écrit : « Mort pour mort. Nous combattons pour le triomphe d’une cause, pas pour être écrasés par des gardiens, nous ne gagnerons jamais si nous ne les terrassons pas. Ce sont des mercenaires, nous des idéalistes ; un homme libre ou un rebelle pourrait-il leur permettre de faire de lui ce qu’ils veulent ? »7. Le rôle attribué au mouvement anarchiste ou, mieux, à chacun de ses partisans, qui font partie et en même temps montrent l’exemple pour les exploités qui se rebellent contre l’oppression, apparaît soudain comme une évidence. Vanzetti s’arrête sur l’usage instrumental que les politiciens de profession font des masses : celles-ci « suivent les hommes plus qu’elles ne suivent les idées. Le raison est claire. Les masses sont maintenues à dessein dans l’ignorance et constamment assaillies par le problème de la vie […] Voilà pourquoi le peuple est l’éternel victime des politiciens, des prêtres, du militarisme, des négriers, et des méchants bergers, et en dépit de l’atroce expérience millénaire il ne se décide pas encore à s’émanciper, à marcher par lui-même ». La tromperie des pauvres et des exploités de la part de ceux qui proclament être leurs guides existait au temps de Vanzetti et existe, tant sous des formes éclatantes et odieuses que de manière plus sournoise, encore aujourd’hui : « C’est l’éternelle duperie des peuples et des laissés-pour-compte. C’est une arnaque contre la bonne foi, la simplicité, l’héroïsme, le sacrifice des mendiants à la peau et au sang généreux desquels toutes les révolutions doivent leur triomphe. Elle est le résultat inévitable de toute cause qui ne rompt pas définitivement avec le passé, qui veut conserver le privilège et l’autorité ».

Dans sa cinquième lettre à L’Adunata dei Refrattari, le Picconiere condamne durement la dérive des partis socialistes et des organisations des travailleurs « polluées par le marxisme : conquête des pouvoirs publics, collaborationnisme, coopérativisme, coopérationnisme, programme minime, social-démocratie et autres choses du genre ». A son avis, les partis et les syndicats d’inspiration marxiste ont abandonné l’internationalisme et l’élan révolutionnaire de leurs débuts pour en arriver à négocier avec l’ennemi. L’action subversive des premières associations socialistes était dictée, selon Vanzetti, plus que par un choix d’idées, par une volonté précise de la base : quand la structure organisative a réussi à prendre le dessus sur celle-ci, l’immobilisme et l’attentisme démocratique sont devenus nécessaires. Dans la lettre suivante, il pose la question rhétorique de ce qui adviendrait si le peuple, une fois la révolution faite, laissait ces partis autoritaires « l’accaparer ». « Un nouvel État, une nouvelle autorité avec ses lois, ses prisons, ses flics, ses bourreaux et son armée » est la réponse, contenue tautologiquement dans la question.

Mais sa critique des organisations socialistes peut être étendue à toute organisation en tant que telle ; ce n’est pas par hasard qu’il critique aussi la position anarcho-syndicaliste de son interlocuteur. Pour exister, une organisation structurée doit enrégimenter la singularité particulière de chacun et en limiter l’autonomie, au nom de ses propres fins (quand ce n’est pas sa propre survie qui en est le but) et de procédures décisionnelles qui échappent difficilement aux mécanismes de la représentation et du leadership. A cette forme d’autoritarisme, Vanzetti oppose l’action spontanée et autonome des masses travailleuses (dans ce cas précis, mais le discours est aussi valable de manière plus générale). « Pour vaincre » écrit-il « il faut rompre avec tout le passé, il faut libérer le prolétariat des filets, des lourdeurs, des illusions et de la duperie de l’unionisme ouvrier », c’est-à-dire qu’il faut substituer l’élan révolutionnaire spontanée au fallacieux moyen organisatif.

Le Picconiere analyse aussi, de manière impitoyable, mais sans jamais perdre l’espoir en la possibilité d’une délivrance et dans le pouvoir salvateur du désir de liberté, la tendance à la soumission de la masse prolétaire qui, selon ses dires, n’a pas « le courage de défier la loi » et « [cherche] sa délivrance dans l’exploitation, dans l’espionnage, dans le vol et la fraude légale ». « Parce que si le prolétariat avait vraiment été mentalement et moralement émancipé, il aurait déjà fait sa révolution, et s’il l’était aujourd’hui, alors il la ferait maintenant ». Parmi ces masses qu’il ne considère raisonnablement pas comme explicitement révolutionnaires, le devoir des anarchistes est d’être l’étincelle de l’insurrection. En effet, même face à l’acquiescement des exploités envers le système, Vanzetti ne cède pas. Seules la volonté individuelle, l’action de l’individu ou de petits groupes « feront repartir » les luttes populaires. Luttes qui doivent ensuite se développer tant dans un sens quantitatif, devenant celles de vastes secteurs de la population, qu’en profondeur, en s’éloignant du terrain spécifique de l’usine jusqu’à inclure toute la société, dont le travail n’est qu’un aspect. Dans la dernière lettre, le Picconiere cite un article (dont nous ne connaissons pas l’auteur) paru dans la Cronaca Sovversiva, capable, dit-il, d’expliquer au mieux sa pensée. « […] l’hérésie devient doctrine, l’acte individuel de révolte envahit les foules de ses perditions sataniques ; les grèves composées de petits groupes […] deviennent des insurrections décidées par les grandes masses qui se répandent par-delà l’usine, la province, la nation pour attaquer l’ennemi dans ses repaires […] Ici aussi (de notre côté) la révolte individuelle, l’insurrection collective, la révolution ».

Pendant que Vanzetti est en prison, les fortes impulsions qui semblaient avoir fait vaciller le monde dans les années qui suivirent la Grande guerre ont été résorbées, avec la pacification (et parfois l’utilisation dans un sens réactionnaire) de ces masses qui avaient effrayé les puissants et avec la dérive démocratique des partis marxistes. « Il n’y a que les anarchistes et les anarcho-syndicalistes qui veulent la révolution sociale aujourd’hui. […] aujourd’hui nous sommes seuls ». Mais cette amère constatation de fait n’enlève nullement la nécessité d’un changement radical, et donc d’une action, même d’individus ou de petits groupes, dans cette direction. Une leçon à rappeler à ceux qui, comme nous aujourd’hui, vivent dans le « meilleur des mondes possibles » !

Le Pouvoir est la question politique centrale et depuis toujours les anarchistes, en plus de le condamner, soulignent les risques de récupération des réels élans de changement dans les pièges habituels de la représentation et de la délégation. Vanzetti met en garde face aux pièges qui corrompent la potentielle charge subversive des masses, reconnaissant dans les personnes qui ont la prétention de les orienter, en assumant leur représentation, les responsables majeurs de l’échec des mouvements révolutionnaires du passé. Les compromis, le maintien à l’intérieur de règles établies, l’obsession pour l’organisation ne contribuent certainement pas à alimenter le feu de la révolte qui devrait balayer le capitalisme et l’ordre social inique qui en découle.

Être à l’intérieur des mouvement en portant une attitude critique face à toute autorité, être subversifs par rapport aux logiques qui « limitent » les revendications dans des pratiques enracinées votées au compromis : c’est, dit Vanzetti, le devoir des révolutionnaires. Aujourd’hui comme hier. Expérimenter des pratiques radicales de lutte qui valorisent la tension vers la libération intégrale des hommes et des femmes sans la hantise de devoir se doter de formes organisatives prédéfinies. Être en même temps critiques envers nous-mêmes, prêts à remettre en question nos certitudes à chaque fois que les événements nous mettent face à des échecs ou à des réalités imprévues. Être cohérents dans notre comportement quotidien et dans la lutte aux côtés de ceux que nous rencontrerons sur le chemin vers l’émancipation. Être, en somme, anarchistes (sauf si nous devions réaliser un jour que nous sommes dans l’erreur).

Extrait de Bartolomeo Vanzetti, Lettres sur le syndicalisme. Le texte ci-dessus, c’est la préface à la réédition italienne de 2007 écrite par des anarchistes de la région de Cuneo. La brochure a été éditée en français par Anar’chronique Editions, http://anarchroniqueeditions.noblogs.org


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