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Retour sur Ende Gelande

posté le 04/09/17 par action autonome liege Mots-clés  action  luttes sociales  luttes environnementales 

Du 24 au 28 août derniers, le camp climat "Ende Gelände" s’est tenu près du village d’Erkelenz en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Dans l’objectif de ralentir le réchauffement climatique, plusieurs milliers de militants et activistes ont répondu à l’appel pour venir bloquer et forcer l’arrêt d’une des nombreuses mines à ciel ouvert de charbon lignite, le plus polluant et le plus destructeur pour l’environnement dont l’Allemagne est le premier producteur mondial devant des pays comme la Chine, les Etats-Unis ou la Russie.

S’il est nécessaire de tempérer le succès de la troisième édition de cette action directe de désobéissance civile , il est tout aussi nécessaire de s’intéresser aux raisons et au dispositif policier mis en place qui ont fortement limité les activistes dans leurs actions. En premier lieu, il est important de souligner le contexte socio-économique de la région et la propagande effectuée par RWE (géant de l’électricité allemand qui exploite ces mines). Celui-ci est indéniablement un des plus gros employeurs de la région et joue cette carte pour maintenir et défendre ses activités néfastes pour l’environnement.

Dans un second temps, l’important dispositif policier de plus de 2500 policiers empêchant ainsi quelques 6000 activistes de bloquer l’extraction de charbon l’espace d’un weekend démontre bien que les autorités allemandes ont fait leur choix entre défense du capital et protection de l’environnement.

De nombreux cars et véhiculent qui rejoignaient le camp climat d’Ende Gelände, ont ainsi été fouillés, et ce, déjà plusieurs jours avant le début de l’événement.

Ainsi, lors de cette édition, le site d’Erkelenz a donc été la cible de plusieurs centaines de personnes réparties en plusieurs groupes. Chacun d’entre-eux ayant un objectif et une cible différente (mine, infrastructure, rails permettant d’acheminer le charbon vers la centrale,..). Malheureusement, l’encadrement policier et la répression étaient tels que seuls 100 à 200 activistes ont pu mener à bien leur action (s’introduire dans l’enceinte de la mine, bloquer les rails,... avant de se faire déloger), les autres étant arrêtés par le bras armé du capital.

La police a alors tenté d’identifier et de vérifier l’identité de chaque activiste afin de les ficher comme s’il s’agissait de criminels avant de tous les libérer. Au moment des arrestations, la polizei n’a pas hésité à faire usage de la force et de la violence (brûlures, hématomes, lacrymo,...), n’épargnant pas les activistes pourtant non armés (si ce n’est de masques anti-poussière considérés comme armes défensives).

Sur le passage des différents groupes, de nombreux habitants de la région venaient apporter leur soutien car pour beaucoup d’entre-eux, le maintien de l’activité minière est une menace d’expropriation (plus de 40 villages ont ainsi déjà été rasés) car ces mines s’élargissent de plus en plus pour atteindre une superficie équivalente à une ville telle que Liège.

En marge des blocages du site d’Erkelenz, une manifestation réunissant 3000 personnes s’est déroulé à proximité du site d’Hambach (à 40 kilomètres d’Erkelenz). Cette manifestation baptisée "Rote Linie" (Ligne Rouge), en référence à la limite de la hausse des températures ne permettant plus le retour en arrière, avait également pour objectif de s’opposer à l’extraction et l’exploitation du charbon lignite mais était également dirigée contre la destruction de la forêt millénaire de Hambach, d’une grande valeur écologique autant par sa biodiversité que par sa capacité à absorber le CO2 et autres gaz à effet de serre.

La forêt de Hambach est une ZAD (zone à défendre) depuis plusieurs années, occupées par des activistes qui veulent la préserver de la menace capitaliste de RWE. Une résistance s’y organise : des barricades ont été dressées, des tranchées creusées, des habitations ont été et sont encore construites dans les arbres afin de les occuper et empêcher la déforestation de cet écrin de verdure.

Et maintenant ?

La répression ne fera pas reculer la révolte, c’est pourquoi il est impératif de continuer à (se) mobiliser dans ce sens avec deux appels importants :

1. Ende Gelände appelle à l’action directe et à la désobéissance civile lors de la conférence des Nations Unies prévue à Bonn (à 90 km d’Erkelenz et 70 km d’Hambach) du 3 au 5 novembre 2017. Plus d’infos sur : www.ende-gelaende.org
2. La ZAD d’Hambach appelle à occuper la forêt entre octobre et janvier pour ralentir et empêcher la déforestation, cette période étant celle de l’abattage des arbres. plus d’infos sur : www.hambachforest.blogsport.de


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