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Communiqués et photos de la manifestation du 1er Novembre 2017 contre la loi antisquat

posté le 12/12/17 par https://larrosoir.noblogs.org/post/2017/12/06/communiques-et-photos-de-la-manifestation-du-1er-novembre-2017-contre-la-loi-antisquat/ Mots-clés  luttes sociales  logement / squats / urbanisme 

Répression policière et solidarité de quartier

Hier soir, le gouvernement a marqué une nouvelle fois un tournant décisif dans la répression du mouvement squat. A mettre en relation avec les dernières expulsions expéditives de la nouvelle occupation du 123 Avenue Porte de Hal et de l’Orme ce mois-ci, pour ne citer qu’eux, ainsi que cette nouvelle loi votée le 5 octobre à la Chambre des Représentants criminalisant les squatteur-euses, le Gouvernement avait donné une consigne simple à la Police : empêchez-les de manifester !

Alors que la place du jeu de balle avait mis plus d’une heure à se remplir et où plus de 300 personnes ont finalement pris la direction de Porte de Hal à l’arrivée de la samba. Nous avions à peine fait 100 mètres lorsque des robocops ont bloqué simultanément les deux entrées de la rue Blaes avec les manifestants au milieu.

C’est ainsi que nous fumes pris en nasse durant plusieurs heures sans la possibilité d’avancer ou de reculer. L’énergie collective fut solidaire et c’est dans un rythme de batucadas que nous pouvions entendre la foule scander des slogans contre la police et cette loi-antisquat. Des habitants témoins de la scène montrèrent leur solidarité en diffusant par exemple de chez eux de la musique anti-police depuis leurs balcons. Un bref contact fut alors pris entre quelques volontaires et les deux chefs de la zone de police responsables de la situation. Sans surprise la police donnait non seulement l’ordre de quitter les lieux un-e à un-e en passant par les cordons de fouille et de contrôle déployé par les larbins. Certain-es choisirent de quitter les lieux en se résignant aux injonctions tandis que la plupart d’entre nous étaient bien décidé-es à résister coûte que coûte face à cette nouvelle démonstration d’autoritarisme.

Pris-es au piège, certain-es n’avaient pas leurs papiers ou ne voulaient tout simplement pas se faire ficher. Un appel fut donc lancé aux habitants de la rue afin que ces derniers nous accueillent ou nous permettent de fuir par les sorties arrières de leur propriété. Contre toute attente, c’est exactement ce qui a fini par arriver. Plusieurs commerçant-es et habitant-es scandalisés par ces crétins de flics ont ouvert leurs portes afin qu’une petite centaines de personnes puissent prendre la fuite et échapper aux contrôles. Soudainement, l’entièreté des dernier-e-s manifestant-es resté-e s jusqu’à alors dans la nasse a totalement disparu devant les regards béats et impuissants des RG et des lignes de robots qui encerclaient à présent le vide. Peu de temps après, des marolliens ont commencé à canarder la flicaille tandis que d’autres personnes venues en soutien continuaient à mettre la pression à l’extérieur du dispositif.

C’est donc une mini victoire dans ce premier grand échec dans la rue et pour le squat de ces deux dernières années à Bruxelles. Aujourd’hui, les autorités ne veulent plus nous laisser manifester et ferment tous nous lieux autonomes un par un. Il n’y a plus de Centre Social Anarchiste, tous les squats se font fermer peu à peu avec les conséquences que cela implique pour le mouvement ainsi que les mal logés qui le composent. Peut être serait il temps de prendre du recul afin de nous réorganiser pour meilleure stratégie collective en prenant compte des nouvelles règles du jeu. Ce qui est sûr, c’est que nous ne pouvons baisser les bras car il en va de notre survie pure et simple au sein de cette société capitaliste. Nous ouvrirons encore et encore des espaces temporaires et autonomes dans lesquels nous pourrons continuer la lutte pour la liberté !

LOI ANTISQUAT => SQUAT ANTILOI !

LONGUE VIE AU SQUAT ET A SON MONDE ET MORT A L’ÉTAT IMMONDE !

Ci dessous un autre communiqué sur cette manif suivi de l’épilogue.

Car même si les flics ont renoué avec la répression préventive en nassant et en menaçant d’arrestations administratives les protestataires, la nouveauté de cette manifestation fut l’aide des habitant-e-s qui accueillirent pas mal des participant-e-s dans leurs logis leur évitant fichages et répressions !

  • On sentait bien que ça ne se passerait pas comme les dernières fois. Les informations venaient au fur et à mesure qu’arrivaient les copines et les copains sur la place du jeu de Balle ; dispositifs de flics çà et là dans le quartier, bus d’arrestation et combis à Poelaart, ministère de la justice surgardés, porte de Hal quadrillée. Le dispositif, visible comme caché, était plutôt impressionnant. Sur la place aussi, policiers en uniformes et en civil tournaient ostensiblement autour de nous. Les phares d’une voitures de police rivés vers les manifestants, l’ambiance était d’emblée tendue. Depuis un peu moins d’un an les manifestations sauvage sur le thème du logement ou du squat s’étaient vue encadré par un dispositif policier discret et avaient pu être conduite à terme sans interventions.

- À 18h, Nous étions à peu près 200 à nous élancer rue Blaes dans une ambiance déterminée en direction de la porte de Hal au rythme de la samba et aux cris de « loi anti squat – squat anti loi » , « Et tout le monde déteste les huissiers ». Au bout de 200 mètres, les flics sortent de leur cachette et déboulent au bout de la rue, cette fois ci ordre à été donné de ne pas nous laisser prendre la rue. Derrière les banderoles on continue à avancer. Le piège policier se referme alors sur le cortège des deux côtés de la rue, combis et robocop s’installent.

  • Les flics ne laissent personnes sortir pendant plus d’une heure tout en racontant au mégaphone que pour éviter l’arrestation collective, il était possible de sortir en montrant sa carte d’identité au compte-goutte, les bleus s’amusent à renvoyer les gens qui veulent sortir de la nasse à leurs collègues de l’autre côté de la rue, et vice versa. Du coup on tient, on tente de trouver des échappatoires, la samba continuer de jouer et les gens dansent, discutent, des voisins filment depuis leurs fenêtre, mettent de la musique anti flic. Tout le monde déteste la police. Au fur et à mesure, les gens s’en vont, soit en étant fouillés et filmés de la tête aux pieds avec leurs carte d’identité, soit en trouvant refuge chez des habitants ayant ouverts leurs portes.

Comme une lueur dans la pénombre, la bienveillance du quartier aura permis de maintenir un peu le moral des nassé.e.s. Déci delà une réelle solidarité s’est fait sentir. D’accueil de nassé.e.s en jet de projectile par derrière la police, l’attitude du quartier face à l’agression et l’occupation policière est révélatrice d’un climat propre à faire naitre un peu d’espoir malgré ce grand foirage.

    • Tous ces faits doivent nous interroger. D’autant que quelques témoignages laissent à penser que la stratégie du « laisser faire » jusqu’alors de mise face aux manifs sauvages n’était qu’une stratégie de fichage. Lors de la manifestation du 13 octobre, un policier en civil très peu discret et planté dans le parc en face du ministère de la justice aurait exigé le départ d’une voiture de police lors de l’en-murage symbolique du bâtiment. La claire volonté de ne pas nous laisser manifester cette fois laisse à craindre a un stratagème afin de compléter leurs dossiers. La communication et le soutient de copains venus d’autres pays a sans doute joué aussi dans la mise en place de ce dispositif disproportionné. On ne peut qu’y voir une claire volonté de découragement.

- Tous ces faits doivent donc nous interroger. La répression a revêtue ses vieux habits à la faveur d’un temps de plus en plus délétère où de toutes parts tout le monde se radicalise, dans la connerie et la méchanceté, comme dans la volonté de rupture avec l’ordre existant. L’état est, comme toujours à l’avant-garde de cette radicalisation et se plait à désigner tour à tour les ennemis de l’intérieur, de plus en plus ciblés, de plus en plus acculés. Il nous oblige à repenser nous aussi nos méthodes et nos moyens, mais plus encore à insister pour conserver les rares parcelles de liberté encore accessibles. Les manifs sauvages continueront, les occupations aussi. Paradoxalement, les heures passées ensemble dans cette nasse sont en soi un événement politico-culturel, qui recrée du lien, de la solidarité, et des souvenirs de vies a l’intérieur du milieu squat. Il y a sans doute des manières moins stressante de continuer à approfondir ces liens et de les élargir. C’est la tâche qui nous est désormais dévolue si nous souhaitons continuer à expérimenter la liberté dans l’anarchie.


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