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Le nationalisme nucléaire « hors la loi »

posté le 26/12/17 par http://www.cla01.lautre.net/Le-nationalisme-nucleaire-hors-la Mots-clés  antimilitarisme  luttes environnementales  nucléaire 

Le 6 octobre 2017, le prix Nobel de la paix a été attribué à l’ICAN (Campagne Internationale pour l’Abolition de l’Arme Nucléaire), regroupement de 460 ONG ayant mené de larges campagnes de sensibilisation depuis une dizaine d’années, sauf dans les pays nucléarisés où elles n’ont trouvé que très peu de relais.

En France on ne peut pas dire que cette distinction ait soulevé l’enthousiasme des foules. Il faut dire que les médias ont relaté l’information le plus discrètement possible et les milieux politiques, toutes tendances confondues, n’ont pas jugé utile de s’interroger sur leur positionnement. Le nucléaire militaire reste un sujet tabou y compris dans de nombreux réseaux antinucléaires civils. Les chiens de garde sont bien disciplinés.

- > Rappelons quand même que c’est le vendredi 7 juillet 2017 que l’ONU a adopté un traité d’interdiction des armes nucléaires. Le texte a été voté par 122 pays, les Pays Bas, membres de l’OTAN ayant voté contre.

L’État français a refusé de participer aux négociations comme les autres puissances nucléaires : États-Unis, Russie, Royaume Uni, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël.

Tous les pays signataires se félicitent, quant à eux, d’un texte fondateur d’une civilisation débarrassée de la terreur atomique. Le traité préconise une interdiction totale du développement, du stockage et de la menace d’utilisation d’armes nucléaires.

Il est ouvert à la signature depuis le 20 septembre 2017 et entrera en vigueur dès sa signature par 50 pays.

De ce fait les pays possédant des armes nucléaires seront hors la loi, au moins moralement.

En réponse à ce traité, les pays nucléarisés soulignent que cette initiative « ignore clairement les réalités de l’environnement sécuritaire international » et ressortent leur chimère de « désarmement progressif ». Sauf que le traité de non-prolifération nucléaire (TNP) de 1968 n’a jamais été respecté. Les pays nucléarisés n’ont réduit leur arsenal que lorsque les évolutions techniques ont permis d’augmenter leur puissance de mort. Il y a toujours au moins 15 000 têtes nucléaires qui nous menacent, plus puissantes que jamais.

Aujourd’hui, le risque de conflit nucléaire n’a jamais été aussi élevé. La Corée du Nord accélère son programme d’armement balistique et intercontinental. Quant au programme de l’Iran, gelé pour le moment, il pourrait bien être réactivé si les États-Unis continuent leur petit jeu de pyromane.

L’État américain semble tout à fait disposé à troquer l’actuelle « protection militaire globale » du Japon et de la Corée du sud contre le développement local de l’arme atomique. C’est trop cher parait-il, alors que chacun se paye sa bombe atomique. Cela ferait voler en éclat le traité de non-prolifération avec tous les risques que cela induirait.

Déjà l’État japonais, en embuscade, ne cache plus, lui non plus, son souhait de l’obtenir, le pays possédant déjà toutes les infrastructures nécessaires. Ne manque que l’opinion publique.

En tant qu’anarchistes, nous comprenons bien que nous sommes encore loin de la suppression des armées, de toutes ses industries de mort et de son idéologie totalitaire.

N’empêche que ce traité traduit le lent mûrissement du rejet des armes et de la violence parmi les populations du monde. Cela mérite d’être souligné.


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