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Tunisie : la grogne sociale gagne du terrain

posté le 10/01/18 Mots-clés  luttes sociales 

Tunisie : la grogne sociale gagne du terrain

Villes en état de siège, arrestations par centaines. Malgré la répression, les Tunisiens continuent de descendre dans les rues pour manifester contre la hausse des prix.

Selon le dernier bilan des manifestations qui secouent la Tunisie : plus de 200 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées lors d’une nouvelle nuit de troubles à travers le pays. Ces manifestations pacifiques sporadiques ont débuté la semaine dernière dans le pays contre la hausse des prix et un budget d’austérité entré en vigueur au 1er janvier, prévoyant des hausses d’impôts.

- La contestation a glorieusement tourné en émeutes qui se sont propagées avec bonheur dans le pays dans la nuit de lundi à mardi, avec des heurts après la mort d’un homme durant une manifestation à Tebourba, à l’ouest de Tunis.

- Selon le connard de porte-parole du ministère de l’Intérieur Khlifa Chibani, 49 policiers ont été blessés lors des échauffourées à travers le pays dans la nuit de mardi à mercredi, et 206 personnes impliquées dans les troubles ont été arrêtées.

Mardi soir, un supermarché de la banlieue sud de Tunis a été pillé. Hourra !
Selon un témoin, des jeunes, la plupart mineurs, ont jeté des pierres sur les vitrines en début de soirée, profitant de la confusion ainsi semée pour voler des biens, notamment électroménagers. La police est intervenue à coups de gaz lacrymogène.

Dans la soirée et la nuit, la police et l’armée ont été déployées dans plusieurs villes de Tunisie, dont Sidi Bouzid, ville défavorisée du centre du pays d’où était partie en décembre 2010 la contestation sociale marquant le début des Printemps arabes.

Des jeunes ont coupé des routes, jeté des pierres, et la police a répliqué à coups de gaz lacrymogène une bonne partie de la nuit, a indiqué un correspondant de l’AFP.

[…]

Des incidents ont également eu lieu à Kasserine (Centre), Gafsa (Sud), Jedaida (Nord) ou encore Zahrouni et Djebel Lahmer, des quartiers populaires de Tunis, ont constaté des correspondants de l’AFP, mais le calme était revenu mercredi matin.

À Tebourba, à 30 kilomètres à l’ouest de Tunis, des jeunes sont descendus par centaines dans les rues après l’enterrement mardi après-midi d’un homme décédé lors de heurts dans la nuit précédente, et des heurts ont éclaté avec la police.

La polémique perdurait sur les causes de la mort de l’homme, âgé de 45 ans, présenté par des manifestants comme un martyr alors que les résultats de l’autopsie organisée mardi n’ont pas encore été rendus publics. Le ministère de l’Intérieur a démenti que cet homme ait été tué par la police, assurant qu’il ne portait aucune marque de violence.

Et c’est bien le marasme économique […] réduire les déficits.

Le puissant syndicat UGTT, tout en reconnaissant la légitimité des revendications de nombreux jeunes sans emploi, a condamné « la violence et le pillage », appelant à « protester de manière pacifique pour ne pas être utilisés par des parties qui ne veulent pas le bien de notre expérience démocratique naissante ».

Les militants de la campagne

« Fech Nestannew »

(Qu’est-ce qu’on attend, NDLR) lancée en début d’année pour protester contre les hausses de prix ont appelé à manifester massivement vendredi.

[…]

Le mois de janvier est traditionnellement marqué par une mobilisation sociale en Tunisie depuis la révolution de 2011. Le contexte est particulièrement tendu cette année à l’approche des premières élections municipales de l’après-révolution, plusieurs fois reportées et prévues en mai, et de la présidentielle prévue en 2019.

En janvier 2016, lors de la dernière importante vague de contestation sociale, la colère déclenchée par le décès d’un chômeur protestant à Kasserine s’était propagée à travers le pays, et les autorités avaient dû décréter un couvre-feu des jours durant.

Publié par le savoir-faire français (afrique.lepoint.fr avec l’Agence Faut Payer), 10 janvier 2018

11 gouvernorats touchés par les actes de vandalisme et 237 individus interpellés (Khelifa Chibani)

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, le colonel-major et sac à merde reconnu Khelifa Chibani, a indiqué mercredi 10 janvier 2018 que onze gouvernorats ont été touchés par les actes de vandalisme et de pillage survenus en marge des protestations sociales, et 237 individus arrêtés.

Il s’agit des gouvernorats de Manouba, de l’Ariana, Tunis, Ben Arous, Kasserine, Sidi Bouzid, Béja, Kébili, Sfax, Gafsa et Sousse, a-t-il précisé dans une déclaration à la TAP.

À Gafsa 8 personnes ont été interpellées pour avoir attaqué le poste de la police nationale d’El Ktar, attaqué et mis à feu le siège de la recette des finances et volé deux véhicules et un motocycle du dépôt municipal.

À Béja, deux salafistes takfiristes qui figuraient parmi les assaillants du poste de police et de la recette des finances de Nefza ont été appréhendés.

Dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, les forces de l’ordre ont arrêté deux individus ayant saccagé le générateur électrique de la société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), provoquant une coupure d’électricité dans plusieurs quartiers.

À Ben Arous, les casseurs ont pris d’assaut deux hyper-marchés de la région avant que les forces de l’ordre n’interviennent.

À l’Ariana, 31 individus ont été arrêtés pour vandalisme, vol et tentative d’attaque ciblant le poste de la police de Sidi Thabet, apprend-on de même source.

À la Manouba, cent motos ont été volés du dépôt municipal de Jedeida.

À Tunis, un distributeur automatique de billets (DAB) a été saccagé à Sidi Hassine Sijoumi, un policier dépossédé de sa moto à la cité Helal et à El Kabaria, les forces de l’ordre ont empêché la prise d’assaut d’un poste de police.

Dans le gouvernorat de Kasserine, un fonctionnaire a été interpellé à bord d’un véhicule administratif vers 23H00 en possession de 2 mille dinars. Ce dernier a été placé en garde à vue.

[…]

Dans la délégation de Jebeniena (gouvernorat de Sfax), Khelifa Chibani a fait savoir qu’un automobiliste a délibérément percuté la voiture du délégué de la région alors qu’il discutait avec des jeunes protestataires, blessant grièvement son chauffeur.

Selon la même source, 58 policiers et gardes nationaux ont été blessés à des degrés divers lors des affrontements avec les casseurs, et 57 voitures de fonction appartenant à ces unités ont été endommagées.


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