RSS artikels
Français  |  Nederlands

Traite des êtres humains en Tunisie : Des vérités difficiles à cacher

gepost op 14/01/18 door Dossier établi par Amal Douja Dhaouadi, avec Hédi Béhi et Taoufik Habaieb Trefwoorden  répression / contrôle social  sans-papiers  solidarité  genre / sexualité 

Dans cette maison cossue où vous êtes invité à dîner, dans ce fast-food où vous allez avaler un sandwich, dans ce café où vous sirotez un breuvage, vous êtes-vous demandé qui est cette jeune fille africaine qui vous sert? Comment est-elle arrivée en Tunisie ? Par quelle filière et serait-elle consentante du sort qu’elle y a découvert?

Qui l’aurait cru ! Premier pays arabe et musulman à avoir aboli, depuis 1846, l’esclavage, avant même les Etats-Unis d’Amérique, la Tunisie enregistre désormais des cas avérés de traite d’êtres humains sur son territoire.

Pas moins de 226 victimes avérées de la traite transnationale ont été identifiées par l’Organisation internationale des migrations (OIM), depuis 2012 jusqu’à fin novembre dernier, et ont bénéficié de l’assistance de son bureau de Tunis. Elles sont pour la plupart de la gent féminine (192 femmes, 85%), viennent essentiellement de Côte d’Ivoire (194 ressortissants, 82%) et se répartissent notamment entre Tunis et Sfax (39% et 42%), mais aussi Sousse, Gabès et le Cap Bon.

«Ces victimes sont exploitées majoritairement dans la servitude domestique (82%) et dans le travail forcé (14%), indique l’OIM. Nous avons enregistré quatre cas d’exploitation sexuelle et un cas de servage.» Sidérant !

Les effectifs qui se déclarent au bureau de l’OIM sont en croissance surprenante. De 28 victimes en 2015, on est passé à 54 en 2016, pour atteindre 114 nouvelles victimes durant les onze premiers mois de 2017. L’adoption par la Tunisie en août 2016 d’une loi organique relative à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes (loi n°61-2016), qui a notamment instauré une instance nationale de lutte contre la traite des personnes, créée en février 2017, a favorisé la dénonciation des cas de traite des personnes. La réalité reste encore tristement dramatique.


gepost op  door Dossier établi par Amal Douja Dhaouadi, avec Hédi Béhi et Taoufik Habaieb  Waarschuw het moderatiecollectief over de publicatie van dit artikel. Artikel afdrukken
Lijst van de documenten die met dit artikel verbonden zijn
femme_en_pleurs_(...).jpg


Commentaren

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.