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Ce 30 janvier, Francken vendra son programme aux industriels et financiers

posté le 22/01/18 par VAL Mots-clés  antifa 

Cet article n’est pas mis dans agenda car c’est une info - aucune idée si quelque-chose se fera

Source : https://veilleantifaliege.noblogs.org/post/2018/01/19/theo-francken-vend-son-programme-aux-industriels-et-financiers/

Ce 30 janvier, Théo Francken sera invité au Cercle de Lorraine.


Notons que Théo Francken avait déjà été invité au Cercle de Lorraine en décembre 2015 (la même année que Zémmour)

De la même manière qu’une bonne guerre a toujours permis de relancer les machines à produire (et donc l’économie) tout en permettant une réunification nationale des esprits face à un ennemi extérieur, la création d’ennemis intérieurs assure le détournement de l’attention d’une politique générale menée tout en attirant investisseurs et autres actionnaires.

Quelques centaines de personnes migrant.e.s dans une capitale, dont politiques et médias s’emparent de la présence pour nous ressasser jours après jour un prétendu danger tant pour la sécurité intérieure que sociale, si ce n’est pour la pérennité de ce que l’on s’obstine à nous présenter comme de grandioses démocraties, et le décors est posé : alors que d’autres périodes de migration tout aussi, voire plus, importantes n’avaient posés aucun problème d’accueil, nous voici plongé.e.s dans ce que d’aucuns veulent nous imposer comme le scénario catastrophe d’une « importante crise migratoire ».

Quantité d’autres pays connaissent un flux migratoire incomparable tout en ne remettant aucunement en question le principe fondamental d’accueil. Mais en Europe, ce qui prime, c’est de se retrancher dans un entre soi permettant, souvent sans se l’avouer, de garder ses privilèges coloniaux.

Historiquement, aucune montée de politiques guerrières et/ou fascistes n’a pu se faire sans une implication et un soutien forts des industriels et financiers.

Les infrastructures, le matériel (tant en développement qu’en production) et les emplois liés au sécuritaire, à la répression et à la détention (comme aux expulsions) deviennent, en temps de crises économiques et sociales, un nouveau créneau qui rapporte.
Des entreprises qui construisent à celles qui fournissent des repas aux détenu.e.s, en passant par le développement du matériel de surveillance et d’équipement, le transport, les tasers, le gardiennage privé,… il y a du retour sur investissement à se faire et le gâteau est gros à se partager.

À titre de petits exemples, le centre fermé Caricole a coûté 10 millions et le gouvernement le loue 1,2 million par an pour une durée de 36 ans
L’infrastructure d’un des 3 futurs centres fermés décidés par le gouvernement, celui de Jumet (qui ouvrira en 2021), devrait coûter 22,5 millions et le coût (annuel) du personnel (184 personnes) est estimé à 14,5 millions d’euros.


Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration La crise migratoire européenne : causes et solutions Theo Francken abordera les causes de l’importante crise migratoire que connaît l’Europe actuelle : autant les causes exogènes (qui se manifestent en Afrique et au Moyen-Orient), que les causes endogènes (qui se manifestent en Europe même). Il discutera également de l’impact sécuritaire et socio-économique de cette crise dans les états Européens et proposera des solutions pour en sortir une fois pour tout, grâce à une politique extérieure européenne à la fois pragmatique et ambitieuse.

Ce 30 janvier, Théo Francken, secrétaire d’État à « l’asile » et à la migration, est donc invité au Cercle de Lorraine pour y présenter « la crise migratoire européenne : ses causes et ses solutions ».

Connaissant le gaillard, son parti et ceux qui l’accompagnent au gouvernement (au mieux en silence au pire en les soutenant) nous pouvons objectivement nous révolter de l’utilisation (généralisée) de l’expression de « crise migratoire », mais également de leur analyse des « causes » et surtout de leurs visions des « solutions » qu’ils comptent apporter.

En ces temps de privatisations comme de mises en place de partenariats publics-privés, les membres du Cercle de Lorraine doivent, eux, se frotter les mains, les yeux pétillant !

Le Cercle de Lorraine, comme annoncé fièrement sur son site, est « un cercle d’affaires prestigieux réservé au réseau de leaders, décideurs et représentants des forces vives d’hommes et de femmes, actifs en Belgique comme à l’international. […] Un lieu de rencontre, une plateforme pour échanger et partager avec ses pairs. »

Dit autrement, c’est un club d’affaires qui se donne pour objectif de rassembler les personnes influentes du monde industriel et financier. Il ne s’en cache pas, revendique son élitisme comme son luxe (« Un Cercle exclusif et un lieu de prestige et de convivialité, dont les membres sont fiers. »), et sélectionne ses membres en ce sens, mais également des représentants politiques et économiques, voire diplomates et personnes de profession libérale.


Admission de nouveaux membres Pour soumettre une candidature, une demande d’admission rédigée sur le formulaire prévu à cet effet doit être adressée à l’administrateur délégué du Cercle. Le comité de ballottage rend un avis souverain dont il n’a pas à se justifier. Code vestimentaire La tenue de ville ou le veston sont de rigueur. La cravate n’est obligatoire que lors de la participation aux activités du Cercle. Une tenue décontractée est admise à la belle saison mais uniquement à l’extérieur. Le port du jeans est interdit en toute circonstance.

Ça pue le requin friqué, les investissements aux calculs de rentabilité, le copinage classiste et les applaudissements d’actionnaires jamais rassasiés – quels que soient les collaborateurs.

Ça se rassemble dans des bâtiments grandiloquents (tout un temps dans le château Fond’Roy (ancienne propriété de Mobutu), puis dans le Palais des princes de Merode, au centre ville de Bruxelles) pour parler affaires dans des décors de luxe.

Ça affiche publiquement l’objectif de devenir LE Cercle de référence pour le monde des affaires dans « la capitale de l’Europe » et se vante d’être « multiculturel » parce qu’ouvert aux personnes dirigeantes et cadres d’entreprises comme à la communauté internationale présente à Bruxelles (on parle bien sûr chambres de commerce, Commission européenne, OTAN, ambassades,…). Multiculturel ? Culture de classe oui.

Tous les gros groupes y sont présents, du président du CA membre du comité de direction de Belfius à la fine fleur de la FEB (Fédération des entreprises belges), sans oublier les industriels, banquiers et autres rapaces bien connus pour ne penser qu’au fait que leurs comptes en banque ne peuvent grossir qu’en aspirant les nôtres.

Pour pimenter un peu le tout, notons que le Cercle de Lorraine est l’héritier du Cercle des Nations.

Comme l’explique le site Résistances.be :

le Cercle des Nations (CDN).
Ce club sélect de la jet-set affairiste fut situé en face de l’Université libre de Bruxelles. Ce sont des « croisés » de l’Ordre du Rouvre qui en furent ses piliers. Ce « cercle » permettait la rencontre de personnalités d’horizons différents mais ayant un objectif commun : l’infiltration de tous les rouages de l’Etat (politiques, économiques, judiciaires, militaires). L’un des ciments qui réunissait ces personnalités était alors l’anticommunisme ambiant des années 70.
« Cafétéria ultra-chic » du Cepic, on trouvait dans son conseil d’administration des intégristes nationaux-catholiques, un des plus grands promoteurs immobiliers de Bruxelles, son ami Paul Vanden Boeynants. Egalement fréquenté par des « socialistes » (par exemple par Guy Mathot), le CDN servait d’adresse de contact à plusieurs organisations ultra-droitistes, tel le Centre européen de documentation et d’information (CEDI) de Paul Vanderkhoven, le patron de la Ligue internationale de la liberté (LIL) et de la section belge de la World anticommunist League (WACL).
Quasi moribond et victime du succès du Cercle gaulois (un haut lieu mondain moins « ultra-droite »), le Cercle des Nations fit place, en 1998, au Cercle de Lorraine. »

Cercle de Lorraine qui fût, lui aussi, mis en place par des amis de Paul Vanden Boeynants, une relance donc du Cercle des Nations. Il est aussi à la base du Cercle de Wallonie. Une idée maîtresse qui y est prônée est “la nécessité d’un Pouvoir Fort”… Et ce Cercle est en lien étroit avec d’autres Cercles du même acabit au niveau européen et au-delà.

Voilà donc le public auquel Théo Francken va expliquer « l’impact sécuritaire et socio-économique de cette crise dans les États européens et proposer des solutions pour en sortir une fois pour toutes (sic), grâce à une politique extérieure européenne à la fois pragmatique et ambitieuse ».
Tiens, il ne doit pas les convaincre que sa politique est « humaine » ? Cet adjectif qu’on nous rabâche quotidiennement ne serait donc adressé qu’aux médias pour rassurer et déculpabiliser les futur.e.s électeurs.trices ?

« Humaine » la politique de Théo Francken soutenue par le gouvernement ?
Machine fasciste au service du fric – machine à fric au service du fascisme.

Fascim Inc, documentaire sur la montée du néo-fascisme en Grèce et en Europe et le rôle des élites économiques : http://www.youtube.com/watch?v=-L5Xlgc8S2Q

D’autres documentaires ici


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Commentaires
  • Il y a un appel à rassemblement le 30 janvier au Cercle de Lorraine (Place Poelaert 6, 1000 Bxl) de 11h45 à 14h.

    Lien facebook, désolé
    https://www.facebook.com/events/538292629863648/

  • Le rassemblement est maintenant dans l’agenda d’Indy.

    Précision : mettre ça sur Indy est une initiative personnelle.
    Il y en a marre de voir des orga comme Alternative Libertaire, Bruxelles Zone Antifa, Joc,... et d’autres se revendiquant anticapitalistes se contenter de facebook pour faire connaître leurs agendas.
    Se contenter de balancer un truc sur un réseau social capitaliste et attendre que les gens viennent, puis râler s’il n’y a pas autant de monde qu’espéré, c’est le symbole de la misère de beaucoup de réseaux militants actuels.
    Facebook a tué la rencontre.
    On sait à quel point facebook rend passif.ve face à la masse d’infos qui y défilent
    On ne met plus d’énergie à faire des affiches, rencontrer du monde en allant les coller, distribuer des flyers, aller à la rencontre des autres collectifs, faire des soirées d’infos.
    On crée un beau visuel, un évént’, on invite ou tague ses "ami.e.s" et autres collectifs, on publie du contenu, puis on compte le nombre de like, partages, "intéréssé.e.s" ou "viens".
    Désolé pour le coup de gueule ici, mais je pense qu’accepter de lier principalement notre propagande à un moyen technique (et idéologique) qui prive du rapport physique, de la parole, de l’écoute du pétillement dans la voix / les yeux, de l’échange et du partage, est une erreur fatale qui participe au non investissement et au défaitisme solitaire !

    Ne serait-il pas temps de se questionner sur nos méthodes de communication ?
    Il peut être compréhensible que l’apparition de facebook aie donné de l’espoir à beaucoup de pouvoir "toucher" facilement beaucoup de monde avec moins d’énergie.
    Nous savons maintenant qu’il n’en est rien.
    Réadaptons nos pratiques !

    (je sais que mettre un truc dans l’agenda d’Indy est symbolique par rapport à ce coup de gueule, hein, c’est juste que c’était l’occasion de le pousser)

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