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Journalistes bléssé-e-s aussi. Sur la Zad, la résistance se poursuit face au rouleau compresseur des gendarmes

posté le 11/04/18 par Camille Martin (Reporterre) - Marie Astier et Nicolas de La Casinière pour Reporterre, et ailleurs en France Charles Dannaud, Hervé Kempf, Lorène Lavocat - https://reporterre.net/Sur-la-Zad-la-resistance-se-poursuit-face-au-rouleau-compresseur-des-gendarmes Mots-clés  luttes sociales  alternatives  luttes environnementales 

Sur la Zad, la résistance se poursuit face au rouleau compresseur des gendarmes

Voici le fil des événements.

19h43 Près de La Rolandière, une trentaine de personnes assises sur la route bloquent les blindés.

19h16 Les affrontements se poursuivent au carrefour de la Saulce. Deux hélicos tournent, des grenades explosent par dizaine, parfois à trois mètres du sol. En face, côté zadistes, des mélanges de boue, de bouse et de cocktails Molotov. Sur le site zad.nadir, l’équipe Médics alerte : « on n’est pas assez nombreux pour prendre en charge tous les blessés, et certaines parties de la zad ne sont toujours pas accessibles aux équipes médics, notamment à cause des gendarmes qui empêchent les gent.te.s de passer. »

18h35 - Point sur la situation. Ce mercredi après-midi, les gendarmes ont mené une grande offensive sur la Zad. La manifestation festive menée par une batucada s’est terminée en de violents affrontements durant lesquels notre journaliste a été blessée à la jambe. D’autre part, les gendarmes mobiles ont envahi le carrefour de la Saulce, point névralgique de la Zad, ainsi que les routes menant aux Fosses noires et à la Rolandière. Ils ont détruit les cabanes situées autour de la Grée et des Fosses noires (Sécherie, Gourbi, Isolette). L’équipe Médics a recensé de nombreuses blessures - 9 causées par un flashball, 16 suites à des tirs tendus de lacrymogène, et 22 blessures liées à des explosions des grenades.

18h33 Pendant ce temps au carrefour de la Saulce, des cocktails Molotov et des bouses de vaches sont jetés au cordon de gendarmes mobiles.

18h30 Aux Fosses noires, pas mal de monde s’est retrouvé pour se reposer autour d’une tasse de thé chaud. L’écho des affrontements est lointain. Quelques personnes jouent de la musique. Cris et huées au moment où les gendarmes passent, raccompagnant la pelleteuse vers la route des chicanes. Les opérations de destruction des cabanes semblent donc être finies pour cette après-midi.

18h26 - communiqué de l’équipe Médics. « 9 blessures au flashball dont une grave parce qu’au visage. 16 blessures suites à des tirs tendus de lacrymogène compris sur la tête, c’est évident qu’ils utilisent lacrymogène comme un projectile pour viser les gens. 22 blessures liées à des explosions des grenades, une quinzaine avec des éclats de grenades compris une à la gorge, certains avec des séquelles suspectés des tendons et des nerfs, et d’autres avec des problèmes auditifs.
En total, 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil. Évacuation d’une personne en état grave en voiture par des soignants qui a été dirigée sur une route par des gendarmes où ils ont été bloqués par 2 blindés pendant 30 minutes avant qu’ils ne laissent entrer le SAMU puis empêchent les soignants de rejoindre le site. 3 journalistes blessés, dont deux alors qu’ils étaient visiblement identifiables comme journalistes. L’essentiel des blessés fait suite à une charge devant une rassemblement bon enfant de toute âge avec une batucada après le picnic. » L’équipe Médics a été installée dans une tente derrière les Fosses noires.

17h50 Après l’offensive de l’après-midi, des gendarmes sont positionnés depuis les Fosses noires jusqu’au carrefour de la Saulce, et sur 100 mètres entre le carrefour et la Rolandière, où se trouve un de nos deux reporters. Sur la route, 200 personnes environ sont face à eux. Commentaire de Geneviève Coiffard : « notre victoire ne sera pas militaire mais politique, grâce aux nombreux soutiens que nous ne cessons de recevoir ». Des cabanes sont en cours de destruction, probablement autour de l’Isolette, de la Sécherie, du Gourbi. Les Fosses noires actuellement encerclées devraient être épargnées par les gendarmes, « s’il n’y a pas de jets de projectiles », a dit un gradé.

17h38 D’après Ouest-France, un ancien occupant des 100 Noms, lieu agricole de la Zad expulsé et rasé lundi, assigne la préfète devant le tribunal de Nantes pour « faire constater l’illégalité de son expulsion ». Audience en urgence jeudi 12 avril à 9 h.

17h30 Joint par Reporterre, le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, exprime sa consternation : « tout ce passe comme si le dialogue n’avait jamais existé, comme si les deux mois de négociations engagés n’avaient pas eu lieu. On piétine la concertation, on repart de zéro. L’attitude de l’Etat et de la préfète est méprisante vis à vis des gens sur place ». Il rappelle que Nicole Klein, avant d’être nommée à la préfecture de Loire-Atlantique, a été préfète de la Somme et a suivi à ce titre le dossier des 1000 Vaches. « Si c’est ça sa vision de l’agriculture, on comprend mieux pourquoi elle refuse obstinément tout projet collectif. Tout se passe comme si l’Etat refusait les projets collectifs proposés par les zadistes afin de pouvoir les expulser ». La Confédération paysanne appelle à un arrêt des expulsions et invite les paysans à converger vers la Zad avec leurs tracteurs. « Nous avons tenté d’entrer en contact avec le gouvernement pour négocier une sortie de crise, en vain pour le moment. Tout ce qu’on nous a dit, c’est : la préfète gère ! Mais on ne peut pas continuer comme ça, ce n’est pas ainsi qu’on gère un conflit ! »

17h00 Des avocats ont lancé devant le Tribunal de grande instance de Nantes une procédure pour voie de fait, recours illégal à la force et expulsion. L’audience aura lieu jeudi 12 avril à 9 heures. Les avocats agissent au nom d’un des habitants des Cent noms, qui s’était fait connaître des autorités depuis plusieurs années. De ce fait, ses avocats considèrent que l’expulsion est illégale car elle n’a pas été nominative lundi après-midi. Selon eux, la voie légale aurait été de lui faire bénéficier d’un procès équitable avant l’expulsion, rapporte FR3. Selon ses avocats, une expulsion dans ces conditions, hors de tout cadre légal, porte atteinte à ses libertés fondamentales et notamment le droit à un procès équitable, le droit de propriété, le droit au respect du domicile. Jeudi matin, d’autres associations pourraient être présentes devant le TGI pour soutenir le zadiste requérant.

17h07 - Lettre d’eurodéputés à Édouard Philippe : « les expulsions et les destructions sans discernement créent une situation de violence dont personne ne maîtrise les conséquences ». Ils sollicitent une réunion d’urgence avec le Premier ministre afin de discuter « des solutions au nécessaire apaisement de la situation sur place ».

16h55 La tente Médics a été déplacée derrière les Fosses noires. Les gendarmes seraient tout autour de ce lieu de vie et agricole. Du côté de la Grée, les lieux-dits l’Isolette et la Sécherie auraient été pris par les gendarmes mobiles. L’électricité ayant été coupée au niveau des Fosses noires et du chemin de Suez, Radio Klaxon, la radio pirate de la Zad n’émet plus pour le moment.

16h35 Pendant ce temps-là, à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement, le Premier ministre a balayé l’idée d’une pause, malgré les demandes de plusieurs députés de la majorité. Édouard Philippe a salué le « très grand professionnalisme » des gendarmes. « Les opérations se déroulent conformément au calendrier qui avait été envisagé […] les opérations vont se poursuivre dans le même esprit, avec la même fermeté et avec la même mesure », a-t-il déclaré, d’après Ouest-France.

- 16h30 Le fourgon et l’équipe Médics ont dû déménager en catastrophe du lieu-dit Le Gourbi où ils s’étaient repliés. Au moins un blessé grave côté zadiste a dû être évacué vers un hôpital.

Commentaire sur Twitter de notre confrère de Ouest-France, Christophe Jaunet : « la situation a vite dégénéré et prend une dimension dangereuse. La tension est extrême. La moindre étincelle et c’est l’escalade dans la violence. »

16h10 Une journaliste de Reporterre, présente sur le terrain, Marie Astier, a été blessée vers 15h15, non loin de la route D 281, dans un champ, par un éclat de grenade qui l’a frappée à l’arrière du genou droit. Elle a été surprise par l’avancée des gendarmes, qui se sont mis à progresser soudainement, alors que la situation était calme depuis plusieurs heures. Elle saignait, mais a été emmenée par l’équipe des Médics de la Zad et soignée au « point Médic ». Elle est sonnée, mais va bien.

. Vous pouvez envoyer vos messages de soutien à Marie, et aussi à tous les autres blessé(e)s victimes de l’assaut militaire lancé par le gouvernement sur la Zad, à l’adresse planete (arobase) reporterre.net
.

Reporterre continue à suivre l’intervention militaire avec ses deux autres reporters sur place, Nicolas de La Casinière et Jeremie Verchere. Reporterre appelle les autorités et les gendarmes mobiles à la plus grande retenue. Reporterre observe que les opérations en cours d’expulsions et de démolitions sont illégales, selon de très nombreux avocats.

16h05 Les affrontements se poursuivent à la Grée. Deux grimpeurs de la gendarmerie sont au pied du bâtiment, s’apprêtant à aller déloger les habitants sur le toit.

15h50 Des gendarmes mobiles sont signalés à la Grée et autour de la Saulce et de la Sécherie. Canapés, poubelles et sièges de voiture s’entassent sur une barricade en flammes à la Grée. Des carcasses de voiture sont également enflammées. Des tracteurs se trouvent autour du bâtiment ; ils sont assaillis de grenades envoyées par les gendarmes qui cernent la Grée. Les tracteurs reculent dans le champ attenant au hameau.

Agrandissement de la carte ci-dessous. À 16h, l’un de nos journalistes est vers le rond vert, non loin de la Grée.

15h35 Des gendarmes mobiles attaquent par la Grée et d’autres par le chemin de la Mancelière. D’après le site zad.nadir, une cinquantaine de camions et blindés arrivent sur la D81 au carrefour de la Saulce.

15h30 Au Parlement, Gérard Collomb déclare : « Nous voulons dans ce pays éviter toute violence. C’est ce que nous faisons à Notre-Dame-des-Landes. » Voir la vidéo

15h12 Notre journaliste sur place a été blessée à la jambe par un éclat de grenade. Elle est emmenée au point Médics. Les gendarmes mobiles avancent dans le champ, les affrontements ont repris de plus belle.

15h10 - Point sur la situation. Malgré quelques moments d’accalmie, les affrontements se poursuivent dans le bocage. Cheveux blancs et jeunes de tous âges se sont retrouvés pour un pique-nique de soutien près des Fosses noires. De nouvelles personnes sont arrivées, plus d’une vingtaine de tracteurs sont encore attendus aujourd’hui. Les appels à l’arrêt des expulsions se multiplient, émanant de diverses organisations mais aussi de soutiens du gouvernement, comme le député LREM Matthieu Orphelin. Des actions de solidarité se multiplient en France, comme l’occupation ce matin de la mairie de Die (Drôme).

15h00 Suite à l’arrivée de la manifestation dans le champ, les affrontements ont repris entre zadistes et gendarmes. Sur le site zad.nadir, on signale par ailleurs que des cabanes ont été détruites - celle de la Gaité, de la Dalle à caca et de la Boîte noire.

Les gaz lacrymogène tombent sur la batucada.

14h50 D’après Ouest-France, le commandant de gendarmerie qui dirige les opérations sur la route D281 a indiqué : « Nous tenons le terrain et nous allons maintenant récupérer un compartiment de terrain pour permettre de continuer les opérations et rétablir l’Etat de droit ». Pendant ce temps, le cortège initié par la batucada a rejoint un champ et fait face aux gendarmes. La petite manifestation reçoit une décharge de gaz lacrymogènes. Les sommations des gendarmes alternent avec les rythmes de la batucada dans un étrange rap.

14h40 Parmi les Cheveux blancs présents, Reine, Bernard, Daniel et Marie-Hélène sont arrivés « pour défendre les alternatives nées et développées dans le bocage ». Ils viennent sur la Zad depuis dix ans, opposés à « un projet d’aéroport absurde et anti-démocratique. » A l’inverse, « les projets des jeunes habitants sont des projets de culture nourricière et intellectuelle », explique Daniel.

Reine, Bernard, Daniel et Marie-Hélène, quatre « Cheveux blancs » venus soutenir la Zad.

14h35 Guidé par une batucada, un cortège s’est improvisé dans le bocage. Certains ramassent les restes de grenades dans les champs en narguant les gendarmes, statiques depuis quelques heures : « on est en train de gagner, hein ! »

Cortège improvisé aux abords des Fosses noires.

14h30 - Communiqué de la Confédération paysanne. « Les autorités ont refusé la main tendue hier par des habitant-e-s de la ZAD de se mettre autour d’une table, avec comme préalable l’arrêt des opérations policières. Le gouvernement doit aujourd’hui l’accepter pour obtenir un retour au calme. Sinon, il prend le risque que l’escalade de la violence constatée hier, avec des blessés de part et d’autre, ne conduise à un drame. » La Confédération paysanne demande l’arrêt de l’intervention et appelle les paysannes et paysans « à converger aujourd’hui massivement en tracteur vers Notre-Dame-des-Landes. »

De gauche à droite : Jean-Noël, Gab de Guérande, Matthieu de Terroirs 44, Dominique du Civam et Marcial de la Confédération paysanne.

13h10 La dizaine de tracteurs arrivés il y a une petite heure devraient être rejoints par une trentaine d’autres. En provenance du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Vendée et bien sûr de Loire-Atlantique, ces agriculteurs ont répondu à l’appel à solidarité lancé par Copains 44. D’autres devraient arriver dans les prochains jours, afin de faire des roulements : « à cette saison, nous avons besoin des tracteurs sur nos exploitations, on ne peut pas les laisser une semaine, explique l’un d’eux. Mais nous voulons être là, montrer notre solidarité ». S’ils avaient salué la volonté de l’Etat de garantir la vocation agricole des terres et s’ils s’étaient mobilisés pour déblayer et rendre à la circulation la route des chicanes, ces paysans sont été choqué par la destruction des Cent noms lundi 9 avril : « l’État a franchi la ligne rouge, c’était un des projet agricoles les plus solides de la Zad ».
C’est également ce que nous a expliqué Geneviève Coiffard : « la destruction des Cent noms a été un détonateur. »

Devant Lama fâché.

13h00 Un bilan sur la situation de cette matinée avec Geneviève Coiffard, membre des désormais fameux Cheveux blancs. « A part montrer la force de l’État, le bras qui ne tremble pas, cette opération n’a aucune justification, ni aucun intérêt. »

Ecoutez Geneviève Coiffard :

12h45 D’ici une quinzaine de minutes débutera le pique-nique au camping des Cheveux blancs. Mais au fait, c’est quoi ce camping ?

La réponse avec Geneviève Coiffard, l’un des instigatrices de ce camp des Vieux fourneaux :

12h37 Les affrontements succèdent à des moments de pause. Des barricades finissent de brûler, tandis que d’autres sont construites autour des Fosses noires, à partir de boue et de pierres récupérées sur le lieu de vie « Youpi youpi » détruit. Comme hier, une dizaine de tracteurs vigilants circule.

Les tracteurs vers 12h25, près de Lama fâché.

11h45 Un trou en partie comblé de boue causé par l’explosion d’une grenade, vers le Lama fâché :

L’impact sur le sol de l’explosion d’une grenade.

11h30 Selon une information des Zadistes, les gendarmes attaqueraient Bellish, une habitation située à un kilomètre à vol d’oiseau à l’est de Lama fâché.

11h29 Drôle de pause dans les champs face aux gendarmes mobiles. Certains sont couchés dans l’herbe et quelqu’un joue de la flûte.

11h20 Le « front » semble se stabiliser dans les prairies autour du Lama fâché. Pour Geneviève Coiffard, membre de la Coordination des opposants, « cette stratégie des autorités pourrait permettre aux gendarmes à l’arrière du front de complètement nettoyer les restes des maisons et des cabanes détruites lundi et mardi, afin de ne rien laisser pour la reconstruction ». Elle exclut pour le moment un risque d’attaques sur d’autres fronts : « Nous avons des moyens de communication, si les gendarmes arrivent par un autre accès, nous pourrons nous déplacer. »

Agrandissement de la carte de la Zad ci-dessous. Le rond vert : là où se trouve notre journaliste, près de Lama fâché. La flèche jaune désigne la « route des chicanes ».

11h06 Le député LREM Matthieu Orphelin « appelle à une pause dans l’opération pour permettre un arrêt des affrontements et une reprise du dialogue ». Là, « les risques sont trop importants pour nos gendarmes et pour les militants non violents, précise-t-il. En raison notamment d’un afflux de personnes ultraviolentes ».

11h00 - Point sur la situation. Les affrontements se poursuivent dans les prairies autour du Lama fâché. Vers 10h30, deux personnes ont été évacuées par l’équipe Médics. Un groupe d’accueil et des ateliers ont été mis en place afin d’aiguiller les nouveaux arrivants, plus nombreux qu’hier. Un grand pique-nique est prévu à 13 h au camping des Cheveux blancs.

Le camping des Cheveux blancs.

10h55 Dans le champ bien humide, grenades contre cailloux. Trente mètres plus loin, devant d’autres gendarmes mobiles couverts de boue, une partie de ballon goguenarde s’improvise.

10h50 Une vidéo prise par le journaliste de Ouest-France Jean-François Martin, montrant une chorale improvisée à quelques dizaines de mètres des gendarmes.

#Zad #NDDL A 100 m des gendarmes mobiles, une chorale entonne « Je suis une fille de marin » pic.twitter.com/7WTeddjkA5

— JFMartin (@JFrancoisMartin) 11 avril 2018

10h26 Alexandre Morisseau explique à notre journaliste « sa stratégie pour ralentir les gendarmes : comme je ne peux ni courir, ni m’allonger devant eux, ni construire des barricades, je vais parler avec eux pour les occuper ».

Écoutez le son :

Alexandre Morisseau.

9h57 Une personne arrive avec un mégaphone et prend les gendarmes à leur jeu : « Commune de la Zad, reculez ! ». L’accueil des nouvelles personnes est en train de s’organiser, signale le site zad.nadir : un groupe « accueil » s’est formé, et des ateliers « pour permettre à toutes et tous de trouver des actions qui leur correspondent se mettent en place ». En ce moment c’est activité manuelle : « viens apprendre à fabriquer des œufs de peinture (au niveau du camp des cheveux blancs). »

9h50 Alexandre Morisseau, l’octogénaire présent en première ligne depuis hier, discute avec les gendarmes, sonnant une brève trêve. Sur la route, une barricade a été enflammée. Des personnes présentes depuis lundi indiquent en souriant qu’il y a plus de monde que les jours précédents.

09h32 La fumée des lacrymogènes se rapproche du carrefour des Fosses noires, où se trouve la chariote thé café.

09h20 Hier mardi soir, rassemblement à Paris en soutien à la Zad

09h10 Le vent est en ce moment à l’avantage des gendarmes : il repousse les gaz lacrymogènes vers les zadistes.

09h00 A Paris, des étudiants de l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales) ont lancé l’occupation de leur école.

08h59 Le face à face se poursuit. L’un des zadistes à l’adresse des gendarmes : « Attention, nous allons faire usage de la boue ! Première sommation ». Le soleil perce à travers les nuages.

08h40 D’un strict point de vue militaire, les gendarmes ont perdu leur position de mardi et ont dû reculer pour revenir là où ils ont commencé lundi 9 avril, à 50 mètres à peine de la D281, là où sont les décombres du Lama faché. Malgré des milliers de grenades lacrymogènes et explosives, le lieu du pique-nique de soutien prévu ce mercredi à 13 h se trouve désormais bien à l’arrière de la « ligne de front ». Hier, ce « Camping des cheveux blancs était noyé sous les gaz ».

08h32 Les gendarmes tentent l’approche par les deux côtés de la route. « Ils sont dans le bois ! » s’inquiètent certains tandis que les grenades assourdissantes résonnent.

08h30 Dans le champ qui jouxte la D281, un manifestant en longue robe de moine remplit des seaux d’eau puisés dans les trous d’eau et les jette sur un groupe de trois gendarmes en leur disant : « Un baptême au nom de la Zad ». Riposte des militaires : un petit nuage de gazeuse à main, qui se disperse sans atteindre personne. La deuxième fois, un gendarme en perd son tonfa (matraque longue). Le tonfa est pris aussitôt par le faux moine au milieu des vivats.

Plus loin, un autre groupe de trois gendarmes mobiles charge sur cinq mètres et s’étale dans l’herbe détrempée. Le terrain n’est pas favorable à la mobilité des gendarmes, lourdement équipés.

08h04 Déjà des lacrymogènes sur le chemin avant les Vraies rouges. La barricade a avancé de 500 mètres durant la nuit. Sur la D281, les camions de gendarmerie sont garés. Dans le champ en bordure de la route, les gendarmes sont en groupe de trois à cinq, à cinquante mètres des camions. Les gens sont dispersés dans le champ devant, quelques-uns avec des boucliers.

07h00 Sur Franceinfo mardi 10 avril au soir, le député La République en marche (LREM) des Bouches-du-Rhône, François-Michel Lambert, a réclamé "une pause" dans l’opération d’expulsion de zadistes à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). "On tremble", a-t-il lancé. "Il ne faudrait pas qu’un homme, une femme tombe, prévient le parlementaire. On a vu que certains sont déterminés, je ne les cautionne absolument pas, mais à la fin, ça peut être un gendarme qui tombe, un journaliste... Est-ce qu’il n’est pas temps de faire une pause dans l’opération ?".

Marie Astier et Nicolas de La Casinière pour Reporterre, et ailleurs en France Charles Dannaud, Hervé Kempf, Lorène Lavocat.


posté le  par Camille Martin (Reporterre) - Marie Astier et Nicolas de La Casinière pour Reporterre, et ailleurs en France Charles Dannaud, Hervé Kempf, Lorène Lavocat - https://reporterre.net/Sur-la-Zad-la-resistance-se-poursuit-face-au-rouleau-compresseur-des-gendarmes  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

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