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Voici venu le temps, plus que jamais, de défendre La Zone A Défendre…

Nous le savions, les Etats méprisent et détruisent tout ce qu’ils ne peuvent contrôler sur les terres qu’ils s’attribuent depuis leur existence. L’Etat français de ses colonies à ses guerres intérieures, a toujours été un bon exemple, et ce quelque soient les présidents, d’oligarchie autoritaire et policière en tentant par des élections de se donner une légitimité, c’est-à-dire un plein pouvoir, une soi-disante démocratie qui finalement ne dupe plus grand monde en Europe. Sur notre continent, une personne sur deux ne vote plus. On aura beau nous rabâcher dans toutes les écoles nationales que nos ancêtres sont morts pour que nous votions, ce discours paternaliste ne tient plus. En Belgique par exemple, des sondages réalisés par des politologues montrent que plus de 75% des jeunes disaient ne plus croire au monde politique. Malheureusement, cette jeunesse belge préfère plutôt l’ignorer que la combattre (même si nous sommes 1 sur 10000 et que nous existons), et donc le subit contrairement à cette jeunesse française qui sans être majoritaire, commence un peu partout dans le pays à sérieusement se révolter.

Le gouvernement quant à lui, “force à la loi” qui est la sienne, écrase toute contestation dans la violence et le mépris en ne lâchant quasi rien aux différentes requêtes des mouvements sociaux. Une de ces rares victoires d’un mouvement emblématique de la lutte contre le bétonnage de nos vies et l’anéantissement croissant des “espaces verts” fut l’abandon du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Il est indéniable que le gouvernemement a bien dû reconnaitre que non seulement il n’y arriverait jamais, mais qu’en plus son projet “inutile et imposé” ne tenait pas debout.

Mais ne soyons pas dupes. L’ennemi a un enjeu bien plus important qu’un aéroport qu’il pourra faire ailleurs. Il lui fallait la légitimité de pouvoir détruire un modèle antagoniste, un modèle collectiviste, anarchiste et écologiste qui met à mal son propre modèle néolibéral et antisocial. Il ne peut accepter que sur “son territoire” des gens bien plus évolués que lui vivent dans une harmonie relative sans avoir recourt à l’Etat et à sa Police. La collectivité qui s’est créée sur la ZAD en quelques années prouve tout simplement à quel point le modèle de l’État-nation est obsolète, ringard, inutile, déstructeur et liberticide. Et ça, ni Macon ni aucun clown qui aurait pu prendre sa place, ne peut l’accepter. Il lui faut donc dès maintenant diviser pour mieux régner afin de reprendre le contrôle sur des terres qui ne sont aujourd’hui qu’à lui uniquement sur du papier, qui pourrait soit dit en passant être tout simplement recylclé en papier WC afin que les zadistes puissent se torcher le cul avec et ainsi trouver une utilité aux contrats de bails ou de propriété que l’Etat entend détenir.

Mais attention, l’Etat est espiègle et il sait qu’il pourra toujours compter sur une multitude de légalistes dans un mouvement aussi large que celui_là, à qui il pourra faire peur dans un premier temps et ainsi les rendre plus dociles et maléables dans un deuxième temps. Ce fut sa stratégie quand il persuada une partie du mouvement à détruire la route des chicanes sans quoi l’expulsion d’une partie de la ZAD, environ 29 lieux, n’aurait jamais pu avoir lieu dans ces conditions avec autant de rapidité que ce fut le cas. Une fois que les plus marginaux vivant dans des cabanes sans électricité et sans projet productiviste, que nous pourrions définir sans trop les caricaturer de primitivistes, étaient expulsés de la zone Est, la police a pu alors s’installer sur cette route et menancer ainsi tout le reste de la ZAD d’expulsion si celleux-ci ne respectaient pas le cadre stricte qui leur était imposé.

Une fois que cellux qui avaient le moins de soutien de la part de l’ACIPA, du CMDO ou de la CEDPA étaient entièrement coupé de leur zone de vie, L’Etat devait faire peur à celleux qui se croyaient jusqu’alors à l’abri des expulsions, il devait faire fort et montrer au reste du mouvement qu’il était lui aussi capable de casser les genoux à n’importe quel projet qui ne suiverait pas la Marche à suivre. C’est pour cette raison qu’il a détruit la ferme des “100 noms”, pour que tout le monde tremble face à son armée et que la collectivité effective devienne des projets individuels distincts.
Macron, la préfète, Collomb et ce pantin de Hulot ont donc posé un ultimatum aux zadistes afin que ces derniers déposent des projets individuels avant le 23 avril sans quoi la trève (qui n’a en réalité jamais eut lieu) s’arrêtait et l’expulsion du reste de la ZAD dans son entiereté reprenait. Un petit comité influent a pris peur et a décidé sans consultation générale de déposer près de 40 projets « individuels » couvrant toute la ZAD. Ils ont donc choisi de jouer le jeu de l’Etat mais dans une stratégie toujours collective puisque peu (ou pas) sont en réalité les habitants qui souhaient vraiment s’isoler ou abandonner l’esprit de communauté. Ce sont dans les pratiques et les stratégies (pour ceux qui en ont une) que les logiques s’affrontent à l’intérieur voir à l’extérieur de la ZAD. Mais attention dans une guerre comme celle-ci, n’oublions jamais que la diversité des tactiques et la cohésion restent importantes face à cette volonté acharnée des macronistes à nous diviser. Toutefois, il semble nécessaire que les différentes prises de pouvoir ainsi que les différents actes stupides de traîtise cesse pour que nous sortions une nouvelle fois vainqueurs de cette nouvelle étape. Par exemple, à l’heure actuelle, celui ou celle qui pense encore que “libérer” l’accès à la D281 pour la police “était d’utilité stratégique pour négocier” doit absolument mettre des lunettes de piscine pour empêcher la boue et les gaz lacrymo de lui boucher totalement la vue.

Car la suite, nous la connaissons. Le pouvoir en marche aura d’un côté la pile des 38 dossiers individuels et de l’autre L’art de la guerre. Il prendra grand soin d’analyser non pas quel est le projet le plus viable mais bien qui rentrera le plus vite dans le moule en lâchant les autres. Pour lui la tâche est simple, dans un premier temps, il divise la pile en deux en désignant un peu plus de la moitié des projets comme INNACEPTABLES et l’autre moitié comme des projets POSSIBLES. Ensuite, il attend que les éventuelles division sur la ZAD puisse s’opérer. Par après, dans les projets possibles quand la ZAD devient de plus en plus petite et ce après les prochaines expulsions, il choisit quelques projets “économiquement viables” auxquels il imposera toute une série de conditions lui permettant de s’assurer que l’anarchie telle que nous la concevons, ne puisse plus jamais réapparaitre sur zone. Esperons que nos Ami-e-s sont conscient-e-s de ça et que le mouvement ne se laissera jamais véritablement diviser. Car les milliers de déters venant se battre et risquer leur vie chaque jour au front, n’ont rien signé. Mais si cette véritable armée autogérée se bat aujourd’hui, c’est pour la Liberté, L’Anarchie, La Nature, L’Utopie, La Piraterie,… bref 1000 idées mais certainement pas pour un demi-Etat, à bons entendeurs.

Appel à laisser la barricade papier flamber et à rejoindre le front

C’est une véritable guerre qui se joue tous les jours sur zone depuis maintenant plus de trois semaines. BOUM BOUM BOUM ! Les grenades déchiquettent, les flashball mutilent, les gaz étouffent mais les résistant-e-s restent debout et ne reculent que pour mieux revenir. Chaque barricade détruite est reconstruite ausitôt lorsque par exemple paniquée et à court de munition la police doit reculer, chaque blessé est remplacé par deux nouveaux combattants, et les renforts ne cessent d’arriver des quatres coins de l’Europe.

Contrairement aux gendarmes qui n’arrêtent pas de pleurnicher dans les médias et à se mettre en arrêt maladie dès qu’ils ont un bleu, nombreuses sont ceux qui n’hésitent pas à risquer leur vie pour défendre leurs idées, aussi différentes ou unies soient telles, aussi brutes et poétiques soient telles, aussi neuves ou anciennes soient telles. La ZAD c’est aussi et surtout la grande rencontre des utopistes aventureuses et courageuses. Nous dénombrons dans nos rangs des centaines de blessées, sans oublier celles qui n’ont pas pris le temps de passer par les team medics ou qui étaient accompagnées de leur propres médic.

Mais cela ne nous empêchera pas de nous battre jusqu’au bout, corps et âmes pour faire reculer l’ennemi et ce, que nous soyons victorieuses maintenant ou victorieux en devenir, car jusqu’à la fin de nos jours nous ferons face à l’Etat, le capital et son monde dévastateur. Et nous savons qu’il y aura bien un jour, que cela se passe de notre vivant ou non, où les têtes tomberont une à une, où la peur changera tout simplement de camp, lorsque bons nombres auront moins à perdre en mourrant debout qu’à vivre à genoux.

Oui, nous sommes bien en guerre et cette guerre ne s’arrêtera guère de notre vivant. Nous savons pertinemment que les gouvernements ne feront jamais rien pour régler véritablement les problèmes de pauvreté, véritablement rien pour l’écologie, véritablement rien en terme de social. Nous savons depuis longtemps que l’état-providence, le capitalisme vert et cette foutue paix sociale ne sont que des chimères comme l’était celui du père noël ou de la petite souris. Leur bouche respire le mensonge, leurs mains suintent l’argent sale, leurs têtes la soif de pouvoir, leurs sexes la frustration et leurs coeur ne sont que des pierres sur lesquelles se heurtent des pioches. Les mêmes pioches tenues par des mains rageuses creusant en ce moment-même les tranchées qui freineront l’avancée des véritables chars de guerre déployés pour l’occasion sur zone afin de détruire notre forteresse bâtie sur un idéal commun.

Que nous soyons maraichers, philosophes, étudiants, cheminots, chômeurs, sans-papiers, populaires ou même petit bourgeois, nous trouvons plus de raisons à affronter la police que de croire une seule seconde que ces petits cons de politiciens et ces gros porcs de capitalistes puissent un jour s’approcher ne fusse que d’un kilomètre du monde auquel nous aspirons.

Si vous comptez rejoindre cette bataille...

ATTENTION ! Veillez à prendre les précautions d’usages et de sécurité qui s’imposent car la répression est souvent bien plus organisée que ne le sont de grands coeurs révoltés. Les téléphones et les ordinateurs sont des GPS et des micros qui peuvent trahir. Se promener seul sur zone et autour en toute circonstance est une prise de risque inutile. Si vous n’y croyez pas demandez à nos deux amis belges qui viennent de prendre des mois de ferme par mégarde. Si toutefois cela devait vous arriver, débarrassez vous de tout ce qui peut être compromettant, du simple masque à gaz au molotov. Tout ceci est bien évidement nécessaire pour tenir, soyez créatifs pour les amener à bon port.

Ne laissez jamais d’empreinte, l’acétone et les gants sont vos meilleurs amis. Sur le front, organisez-vous en team, le binôme est le minimum, même pour les besoins. Les boucliers vous aideront à avancer mais attention aux grenades. Vos projectiles les tiendront à distance, contrairement à la propagande de l’ennemi ou des pacifiques violents et naifs, c’est votre seule façon de vous défendre et d’éviter les charges, mais attention aussi à vos camarades qui en prennent déjà assez dans la tête.

Enfin, évitez les insultes homophobes ou sexistes, même si elles sont « instinctives » ou maladroites selon d’où vous venez, qui peuvent créer une véritable ambiance de merde et faire que certains se sentent mal auprès de vous. Nous avons besoin d’être unies, fort et de se serrer les coudes ; le sectarisme est peut être également à ranger dans le placard si vous voulez être efficaces. Si vous n’êtes pas de nature guerrière, rendez vous utiles avec du malox, du citron, du sérum phi ou en récoltant les munitions nécessaires pour tenir la ligne.

Mais surtout, prenez soin de vous, car qui que vous soyez, nous vous aimons. Nous vous aimons pour votre courage, votre sensibilité et votre détermination. Merci de continuer (ou de commencer) à vous battre comme vous le faites tous les jours et partout dans le monde face à cette machine qui tente de nous écraser.

Soyons ce petit sabot d’enfant insoumis qui vient se glisser dans le rouage énorme d’une mécanique insensée.

Amour et Révolte


posté le  par Manu Manu  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

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