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MARX BOUFFON D’ALLAH

posté le 12/05/18 Mots-clés  No Border 

Marx était de ces gens qu’emplit un besoin constant de perfection et d’idéal. Il n’avait pas seulement l’ambition d’être le plus savant connaisseur de la littérature socialiste et le plus compétent critique de l’économie politique. Il voulait encore passer pour le meilleur révolutionnaire et le suprême représentant du communisme. Il voulait incarner la plus pure théorie, le système le plus parfait. Pour s’assurer cette supériorité, il devait d’abord déprécier tous les autres auteurs socialistes, les détrôner en les taxant d’erreur, de confusion, de fausseté, et en les livrant au mépris et à la risée du public. Le socialisme des utopistes fut traité de lavasse informe et de macédoine d’idées douteuses. Proudhon se vit stigmatisé comme un triste monsieur dans le monde des systèmes socialistes, Lassalle, Bakounine et Schweitzer furent accusés de traîner la pure théorie dans la fange des idées bourgeoises ou de se vendre salement. Lui, Marx, lui seul, détenait la doctrine. C’était chez lui, et chez lui seul, que se trouvait la science aussi pure que le diamant, la conception immaculée du socialisme, la pierre philosophale, la vérité divine. Il réprouvait toute autre opinion que la sienne avec une rage méprisante, avec un sarcasme haineux, et persécutait de toutes ses forces toute pensée qui n’était pas née dans son cerveau. Il n’était de sagesse que la sienne, de socialisme que celui qu’il propageait, d’évangile qu’en sa doctrine. Son œuvre était le parangon de la pureté intellectuelle et de l’intégrité scientifique. Son système était Allah et il en était le prophète.

Otto Rühle
KARL MARX : VIE ET OEUVRE (1928)


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