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Ni bureaucrates, ni racistes !

posté le 22/05/18 par Les chiens de la casse Mots-clés  luttes sociales 

Nous avons été quelques-uns et quelques-unes, pour la plupart étudiants, pour certains de Clignacourt, a y avoir été exclus le 16 Mai sur une décision apparemment effectuée le 15 Mai par le leadership étudiant réuni parallèlement à l’occupation en Comité de Mobilisation. Soit les quelques personnes composant la bureaucratie informelle, avec ou sans carte qui a décidé de parler au nom de l’occupation et de ses occupants.

D’après les vigiles-étudiants à la porte de l’occupation - à laquelle nous participions depuis le début et à laquelle nous voulions apporter une proposition hors des partis et des syndicats - cette expulsion a été décidée suite à une action jugée contraire à leur processus de négociation avec l’administration et Bouygues ( grand constructeur de prison ) en cours : un tag « Mort à l’État » et le débranchage de deux caméras. Cette expulsion ayant été précédée, en bon seigneur, de plusieurs rappels à la loi de l’occupation de Clignacourt.

La situation est claire : ceux qui proposaient de virer les vigiles de la fac se sont fait virer par les vigiles de l’occupation.

Face à la gravité de cette situation, nous nous en sommes tenu à un texte ironique publié sur PLI (https://paris-luttes.info/avis-aux-populations-sedentaires-10289), relativement sobre ayant pour but d’acter publiquement de cette prise de pouvoir de quelques bureaucrates de Clignancourt.

Mais, suite à la réponse qui vient d’être publiée, l’ironie n’est plus de mise ; ces petits chefs ont dépassé les bornes. Pas besoin d’y répondre point par point, c’est une logique délatrice dont il faut comprendre les ressorts et les enjeux :

  • sur le modèle des associations de malfaiteurs dont on entend généralement parler en cour d’assises, on assiste à une mise en relation de personnes, d’actes et de lieux, bref, une cartographie (par ailleurs, fantasmée) d’un pseudo-groupe dont les membres seraient responsables de ce que d’autres auxquels on les associe auraient dit ou fait avant même qu’ils aient pu se rencontrer.
  • On fabrique des délits associatifs où on est coupable de fréquenter tel ou tel lieu, tenu telle ou telle position en telle ou telle année. On reproduit donc le mécanisme utilisé depuis les années 2000, par exemple contre la fantasmée « mouvance anarcho-autonome francilienne » par l’État.
  • C’est pratique : on prend tous ceux qu’on veut réprimer, on les colle dans le même organigramme en dépit des temporalités, des lieux et des circonstances et on les livre publiquement, en espérant certainement que la police en fasse usage.

Ils n’ont aucun scrupule pour balancer à l’écrit, comme ils le font à l’oral, avec toute la précision dont iels pensent pouvoir disposer, les auteurs présumés d’actes de « dégradation » habituels dans les occupations et répréhensibles par la loi.

Pour s’être opposés à la bureaucratie, on se faisait, du temps des staliniens, traiter de « fascistes », aujourd’hui, refuser les pratiques autoritaires et proposer une critique des AG avec tribune, militants d’extrême-droite et anti-bloqueurs, c’est être « raciste », c’est être « sexiste » !

Le racisme et le sexisme, ça existe, c’est grave, et participer ainsi à leur banalisation à des fins politicardes sur un mode malhonnête, mesquin et veule, c’est inacceptable.

On ressort, au besoin de cette cabale, de vieilles histoires pour embarquer des gens d’aujourd’hui dans le règlement de vieux comptes sans rapports et bien inactuels. Une bibliothèque anarchiste, aujourd’hui disparue, attaquée par des tags et des bris de vitre en 2016 avec le même genre d’accusations infondées est ainsi ressortie du chapeau. Mais au fait, s’agit-il de s’en revendiquer dans une affiliation morbide ou de les revendiquer ? C’est entendu.

On détourne les regards des minables techniques actuelles de prises de pouvoir sur le mouvement, ses outils et ses pratiques, contre lesquelles la partie vive de tout mouvement s’est toujours opposée.
Pour finir, citer Bouygues avec autant de révérence et de respect en dit long sur ces gens et leurs mondes dans lesquels on n’aurait le choix qu’entre être raciste ou bureaucrate.

Des mauvais élèves de Clignancourt

Ni bureaucrates, ni racistes !


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