Jour après jour, la tension ne cessait de monter : les manifestations, occupations, communiqués et banderoles se multipliaient partout en Grèce, de Héraklion à Thessalonique et de Patras à Lesbos. Hier matin, par exemple, le groupe Rouvikonas était carrément monté sur l’Acropole pour y déployer une banderole de protestation mettant l’État grec devant ses responsabilités.

La nouvelle est enfin tombée, hier soir : Dimitris Koufontinas a obtenu gain de cause, c’est-à-dire la possibilité de sortir 48 heures de sa sinistre prison de Korydallos pour passer un peu de temps parmi les siens.

Pourtant, le pouvoir se voulait inflexible contre cet ancien membre du groupe révolutionnaire 17 novembre. L’ambassadeur des États-unis et le chef de la droite étaient parmi les plus virulents pour essayer d’empêcher une permission de sortie. Mais au parlement, plusieurs députés s’inquiétaient publiquement de la situation tendue : « Et si Koufontinas meurt de sa grève de la faim, que va-t-il se passer ? »

Hier soir, le pouvoir a donc cédé à nouveau, trois jours après sa dérobade au pseudo grand procès de Rouvikonas*.

Dimitris Koufontinas a aussitôt mis un terme à sa grève de la faim et a diffusé le message suivant :
« Un grand merci à tous et à toutes. Aux camarades, aux amis, aux progressistes qui se sont mobilisés. Aujourd’hui, la solidarité a gagné. »

Le pouvoir a bien fait de se méfier. Une rumeur insistante évoquait une vengeance immédiate en cas de décès du gréviste de la faim.

Y.Y.