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Les communistes libertaires et les luttes de libération nationale

posté le 19/06/18 Mots-clés  luttes sociales  répression / contrôle social  antifa  Peuples natifs 

Quelle grille de lecture – et quelle attitude – les communistes libertaires doivent-ils adopter face (et éventuellement dans) les luttes de libération nationale ? La multiplicité des cas interdit une réponse unique.

Pour rappel historique, la FA française a soutenu l’indépendance de l’Indochine en 1949, la FCL celle du peuple algérien dès 1954, les communistes libertaires québécois la revendication indépendantiste au Québec dans les années 1970, l’UTCL la lutte indépendantiste en Kanaky dans les années 1980 et, plus récemment, AL a soutenu depuis 2002 la perspective d’un « pays unique, laïque et démocratique » en Palestine-Israël ainsi que des luttes et des combats impulsés par des mouvements indépendantistes dans les Dom-Tom.

A contrario, l’UCL québécoise a, dans les années 2000, arrêté de soutenir la revendication indépendantiste et a proclamé qu’« à la question sociale, il n’y a pas de solution nationale ». De la même manière, nos camarades italiens de la FDCA s’opposent à l’indépendance de la « Padanie », nos camarades boliviens à celle des provinces orientales du pays et les communistes libertaires grecs à l’ensemble des revendications nationales dans les Balkans.

Depuis 1945, les communistes libertaires ne sont donc pas restés indifférents, loin de là, à la question des « luttes de libération nationale » pour employer un terme générique. Mais ils n’ont jamais défini clairement une ligne de conduite, réagissant au coup par coup, au cas par cas, sans théorie générale, et sans faire l’effort de doter leur réseau international d’une théorie globale.

Faire cet effort théorique ne signifie pas que désormais les communistes libertaires doivent se précipiter de façon superficielle et illusoire sur chaque manifestation d’une lutte de libération nationale pour juger si elle mérite ou non d’être soutenue. Mais il est indispensable, quand les événements s’imposent à nous, d’avoir une méthode d’analyse commune. Sans prétendre résoudre ces questions de manière définitive, nous proposons donc un « fil rouge ».

Il ne s’agit pas non plus de conférer aux luttes de libération nationale un rôle historique excessif. Les communistes libertaires n’entretiennent aucune illusion tiers-mondiste. Il n’y a pas des « nations prolétaires » dont le nationalisme serait la « conscience de classe ». La révolution sociale ne s’identifie pas à un jeu d’échec géostratégique opposant des États entre eux. La lutte des classes demeure le principal levier d’un potentiel renversement des formes d’oppression et d’exploitation, dans quelque pays, dominant ou dominé, que ce soit.


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