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Bar-le-Duc, France : Manif anti-nucléaire saccageuse dans une ville déserte mais qui laisse des traces – 16 juin 2018

posté le 22/06/18 Mots-clés  nucléaire 

Samedi 16 juin à Bar-le-Duc, entre 2000 et 3000 personnes ont répondu présentes à la grande manif contre le projet CIGEO qui vise à enfouir une poubelle nucléaire à Bure. Cette journée était également l’occasion de montrer force et détermination dans un contexte de répression accrue (notamment les peines de détention préventive distribuées aux opposant.e.s*).

Autant dire que la manif semble s’être déroulée dans une ville fantôme : la plupart des commerces avait baissé leurs rideaux métalliques hormis quelques uns (il y a même un début d’embrouille avec un commerçant qui arborait un drapeau français). Vers 14h, la manif s’élance au cri de « Ni à Bure ni ailleurs ». Une demi-heure plus tard, des tags fleurissent sur les quais. Sur le quai Sadi Carnot, l’expert foncier et géomètre « Mangin », sous-traitant de Cigéo, perd toutes ses vitrines. Parmi les autres entreprises endommagées, on décompte celle de BTP Eiffage, bétonneur du futur centre de déchets nucléaires. Sa façade est recouverte de tags.

Plus loin, sur le boulevard de la Rochelle, une agence interim voit son intérieur saccagé, en plus de se faire taguer et briser ses vitrines. Un institut de beauté est également repeint de slogans divers. deux agences bancaires se prennent également des coups : la flicaille déboule à toute berzingue pour protéger l’agence du Crédit Agricole. Fumis et caillasses volent alors sur les cordons de flics, qui répliquent à coups de tonfas et de lacrymo.

Quant au nombre de personnes interpellées, la presse minimise, comme souvent (elle parle de deux interpellations pendant la manif et deux autres lors des concerts sur la place Reggio en fin de journée). Cf le compte-rendu sur la répression lors de cette journée en fin d’article. Une interpellation sur la place Reggio a par ailleurs suscité une riposte de plusieurs enragé.e.s encore présent.e.s sur place.

Le lendemain matin, la maire de Bar-le-Duc, Martine Joly, a déclaré qu’elle souhaitait « que les murs de l’école Bugnon soient nettoyés des tags difficilement compréhensibles pour les élèves« . Cette crapule n’aimerait pas que des gosses viennent à l’école pour se rendre compte qu’ils grandissent sur une zone irradiée pour des centaines de milliers d’années. Peu après, elle n’hésite pas à qualifier les enragé.e.s de « terroristes » : « On s’en prend sous couvert d’anonymat à des personnes qui n’ont rien demandé. C’est du terrorisme. » Les vitrines et les murs deviennent donc des personnes. Les vies humaines comme non-humaines peuvent bien crever, ce n’est apparemment pas son problème.

« Je suis aussi en colère après les organisateurs, surtout quand ils sont dans des postures qui banalisent ce genre d’actions. »

Ci-dessous le communiqué des organisateurs (Cedra, Eodra et Chouettes-Hiboux de Bure) : « Nous ne sommes pas dans l’approbation mais nous comprenons qu’une colère s’est exprimée. […] Un tag s’efface et des vitrines cassées sont réversibles, pas une poubelle nucléaire avec des déchets radioactifs pour plus de 100 000 ans ».

[Reformulé de divers articles de l’Est Répugnant, 16 et 17 juin 2018]


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