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La note illégale de la préfecture de police de Paris autour de la conservation de la vidéo protection

Dans l’affaire Benalla, trois policiers ont été mis en examen pour détournement d’images de vidéo protection. Mais les copies de cette vidéo protection étaient rendues possibles au quotidien à la préfecture de police de Paris. Autorisées par une note...

C’est une note qui date du 21 février 2017. Elle est signée de la main d’Alain Gibelin, directeur de l’ordre public et de la circulation, à la préfecture de police de Paris.

Cette semaine, devant les députés, ce haut gradé de la police a dénoncé l’attitude de ses trois subordonnés qui ont transmis le 18 juillet à Alexandre Benalla, une copie de la vidéo protection du 1er mai, place de la Contrescarpe.

Le préfet de police, Michel Delpuech, les a lui aussi accusés, publiquement, de "dérives inacceptables sur fond de copinages malsains". Et le préfet de police de Paris de rappeler, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, que ces images auraient dû être effacées, au bout d’un mois. Comment donc expliquer qu’elles existent encore en juillet ?

En fait, celui qui reconnaît avoir fait une copie de la vidéo surveillance dès le 2 mai, le commissaire Maxence Creusat, avait carte blanche dans son service pour le faire, selon cette fameuse note signée par Alain Gibelin. Car la note numéro 16/2017, que France Inter s’est procurée, autorise l’extraction d’images de vidéo protection, dans le cadre de retours d’expérience, pour des synthèses internes à la préfecture de police de Paris, au sein de la cellule Synapse, dont était chargé le commissaire Creusat.

Le problème, c’est que la loi ne le permet pas. La loi ordonne l’effacement automatique des bandes au bout de trente jours, sauf en cas de réquisition judiciaire, comme le précise la "Charte d’éthique de la vidéoprotection pour Paris".

"Même si dans cette affaire, aucun détournement à grande échelle n’est prouvé, et même si pour les retours d’expérience, revoir des images peut aider à améliorer des maintiens de l’ordre, cette note montre bien que les hauts gradés qui se disent irréprochables ne le sont pas", dit un policier, amer.

Interrogée sur le fonctionnement précis de cette cellule Synapse (cellule de synthèse, d’analyse prospective et stratégique et d’étude), et la conservation des vidéos, la préfecture de police de Paris a préféré ne pas nous répondre, se retranchant derrière le secret de l’instruction, le commissaire Creusat étant mis en examen pour détournement d’images de vidéo protection dans l’affaire Benalla.


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