RSS articles
Français  |  Nederlands

A Lyon, la justice examine la légalité d’une opération d’encerclement

posté le 15/09/18 par https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/09/14/a-lyon-la-justice-examine-la-legalite-d-une-operation-d-encerclement_5355279_3224.html Mots-clés  antimilitarisme 

En 2010, lors d’une manifestation, plus de 600 personnes avaient été encerclées par la police pendant plusieurs heures sur la place Bellecour. Des associations et syndicats se battent depuis pour que des poursuites soient engagées à l’encontre du préfet et du directeur départemental de la sécurité publique de l’époque.

La légalité a-t-elle été dépassée au nom de l’ordre républicain ? La question a été posée à huis clos, jeudi 13 septembre, dans la chambre de l’instruction de Lyon à propos d’une journée particulière sur l’emblématique place Bellecour. Rappel des faits : le 21 octobre 2010, des manifestants s’apprêtent à défiler pour protester contre l’allongement de la durée de cotisation pour les retraites. Les autorités décident d’encercler hermétiquement les lieux. Pendant plus de six heures, quelque 600 personnes sont totalement bloquées et s’ensuivent des dizaines de contrôles d’identité.

Choqués par ce traitement policier, dix-neuf associations et syndicats ont porté plainte dans la foulée de la manifestation. Les témoins ont eu l’impression de vivre « une garde à vue à ciel ouvert ». Après classement du parquet, ils ont porté plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d’instruction, qui a prononcé un non-lieu. Ils ont alors fait appel, demandant à la chambre de l’instruction d’engager des poursuites et de mettre en examen Jacques Gérault et Albert Doutre, à l’époque préfet et directeur départemental de la sécurité publique.
« Détention arbitraire »

« Cette opération est parfaitement illégale, sans aucune réquisition, sans fondement. Elle relève de la détention arbitraire, la police ne peut pas s’arroger tous les droits dans une société démocratique », estime l’avocat Bertrand Sayn. Il rappelle que le Défenseur des droits, dans un rapport de 2017, a eu l’occasion de dénoncer « le cadre légal très incertain, voire inexistant » des techniques de maintien de l’ordre consistant à retenir des groupes dans une nasse. Citant en exemple La Manif pour tous, le Défenseur des droits a déploré des durées prolongées de rétention collective « à l’encontre de manifestants pacifiques ».


posté le  par https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/09/14/a-lyon-la-justice-examine-la-legalite-d-une-operation-d-encerclement_5355279_3224.html  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.