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L’Histoire de la collusion sioniste avec les nazis

posté le 24/09/18 Mots-clés  antifa 

Il y a 35 ans environ, j’étais assis dans ma chambre universitaire et je lisais le New York Times comme chaque matin, lorsqu’un article étonnant sur le nouveau Premier ministre israélien controversé, Yitzhak Shamir, a tout particulièrement attiré mon attention.

En ces temps anciens, la Grey Lady [surnom du New York Times] était une publication entièrement imprimée en noir et blanc, dépourvue des grandes photographies en couleurs de stars du rap et de longs récits sur les différents régimes diététiques qui occupent tant de place dans les médias actuels, et elle semblait également être beaucoup plus incisive dans ses reportages sur le Moyen-Orient. Environ un an plus tôt, le prédécesseur de Shamir, Menachem Begin, avait autorisé son ministre de la Défense Ariel Sharon à envahir le Liban et à assiéger Beyrouth, et le massacre de femmes et d’enfants palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila qui s’ensuivit avait indigné le monde entier et suscité la colère du gouvernement américain. Cela a finalement conduit à la démission de Begin, Shamir, son ministre des Affaires étrangères, prenant sa place.

Avant sa surprenante victoire électorale de 1977, Begin avait passé des décennies dans le désert politique, étant considéré comme un homme inacceptable de la droite dure, et Shamir avait un passé encore plus extrême, les médias dominants américains rapportant librement sa longue implication dans toutes sortes d’assassinats de grande envergure et dans des attaques terroristes dans les années 1940, le décrivant en effet comme un individu très peu recommandable.

Compte tenu des activités notoires de Shamir, peu de révélations auraient pu me choquer, mais ce fut le cas de celle-ci. Apparemment, à la fin des années 1930, Shamir et sa petite faction sioniste étaient devenus de grands admirateurs des fascistes italiens et des Nazis allemands, et après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, ils avaient tenté à plusieurs reprises de contacter Mussolini et les dirigeants allemands en 1940 et 1941, espérant s’enrôler dans les puissances de l’Axe en tant que leur affilié palestinien, et entreprendre une campagne d’attaques et d’espionnage contre les forces britanniques locales, puis partager le butin politique après le triomphe inévitable d’Hitler.

De fait, le New York Times considérait clairement Shamir sous un jour très négatif, mais il me semblait extrêmement improbable qu’il ait pu publier une histoire aussi remarquable sans être absolument certain de la réalité des faits. Entre autres, il publiait de longs extraits des lettres officielles envoyées à Mussolini dans lesquelles Shamir dénonçait férocement les systèmes démocratiques « décadents » de Grande-Bretagne et de France auxquels il s’opposait, et assurant Il Duce que de telles notions politiques ridicules n’auraient aucune place dans le futur État client totalitaire qu’il espérait établir sous ses auspices en Palestine.

En l’occurrence, l’Allemagne et l’Italie étaient alors préoccupées par des problèmes géopolitiques de plus grande ampleur, et compte tenu de la petite taille de la faction sioniste de Shamir, il semble que ces efforts n’aient jamais abouti à grand-chose. Mais l’idée que le Premier ministre actuel de l’Etat juif ait passé ses premières années de guerre en aspirant vainement à être l’allié des Nazis était certainement un fait marquant, pas tout à fait conforme au récit traditionnel de l’époque que j’avais jusque-là accepté.

Plus remarquable encore, la révélation du passé pro-Axe de Shamir semble n’avoir eu qu’un impact relativement mineur sur sa position politique au sein de la société israélienne. Je pense que toute personnalité politique américaine dont on découvrirait qu’elle avait soutenu une alliance militaire avec l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale aurait les plus grandes difficultés à survivre au scandale politique qui en résulterait, et il en irait de même pour les politiciens britanniques, français, ou la plupart des autres pays occidentaux. Mais bien qu’il y ait certainement eu de l’embarras exprimé dans la presse israélienne, en particulier après que cette histoire choquante ait fait les gros titres de la presse internationale, la plupart des Israéliens semblent avoir considéré toute l’affaire sans broncher, et Shamir est resté au pouvoir durant une autre année, puis a exercé un second mandat, beaucoup plus long, en tant que Premier ministre de 1986 à 1992. Les Juifs d’Israël semblaient considérer l’Allemagne nazie très différemment de la plupart des Américains, sans même parler de la plupart des Juifs américains.
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A la même époque, un deuxième exemple intriguant de cette perspective israélienne très différente à l’égard des Nazis a également été porté à mon attention. En 1983, Amoz Oz, souvent décrit comme le plus grand romancier d’Israël, avait publié Dans la Terre d’Israël, recevant des critiques élogieuses. Ce livre était un recueil de longues interviews de diverses personnalités représentatives de la société israélienne, à la fois modérées et extrêmes, ainsi que de reportages sur les Palestiniens qui vivaient également parmi eux.

Parmi ces profils idéologiques, l’un des plus brefs mais celui dont on parla le plus était une personnalité politique particulièrement intransigeante, anonyme mais presque universellement identifiée comme Ariel Sharon, une conclusion clairement étayée par les détails personnels et la description physique qui étaient fournis. Au tout début, cette figure mentionnait que des personnalités de son parti idéologique avaient récemment été dénoncées comme des « judéo-nazis » par un éminent universitaire libéral israélien, mais plutôt que de rejeter cette étiquette, il s’en félicitait pleinement. Cet homme fut donc généralement évoqué dans les discussions publiques comme le « judéo-nazi ».

Qu’il se décrive en ces termes n’était guère une exagération, puisqu’il préconisait avec allégresse le massacre de millions d’ennemis d’Israël et la vaste expansion du territoire israélien par la conquête des territoires voisins et l’expulsion de leurs populations, ainsi que la libre utilisation d’armes nucléaire si celles-ci ou quiconque s’opposaient trop fermement à de tels efforts. Selon son opinion audacieuse, les Israéliens et les Juifs en général étaient tout simplement trop doux et trop humbles et devaient retrouver leur place dans le monde en redevenant un peuple conquérant, probablement détesté mais certainement craint. Pour lui, le massacre récent de femmes et d’enfants palestiniens à Sabra et à Chatila n’avait absolument aucune importance, et l’aspect le plus regrettable de l’incident était que les meurtriers soient des phalangistes chrétiens alliés d’Israël plutôt que des soldats israéliens eux-mêmes.

Certes, l’excès rhétorique est assez répandu parmi les politiciens, et de toute évidence, un voile d’anonymat garanti déliera de nombreuses langues. Mais est-ce que quelqu’un peut imaginer une personnalité américaine ou occidentale s’exprimer en ces termes, a plus forte raison de quelqu’un qui évolue dans les plus hautes sphères politiques ? Ces jours-ci, Donald Trump tweete parfois à deux heures du matin une insulte grossière mal orthographiée, et les médias américains sont saisis d’horreur. Mais étant donné que son administration fuit comme une passoire, s’il se vantait régulièrement auprès de ses confidents de vouloir massacrer des millions de personnes, nous en aurions sûrement entendu parler. D’ailleurs, il ne semble pas y avoir la moindre preuve que les premiers Nazis allemands aient jamais parlé de cette manière en privé, et encore moins pendant qu’un journaliste prenait soigneusement des notes. Mais en ce qui concerne les « judéo-nazis » d’Israël, c’est une toute autre histoire.

Si je me souviens bien, la dernière figure de la vie publique américaine d’une certaine proéminence à se déclarer « Nazi » fut George Lincoln Rockwell dans les années 1960, et il était beaucoup plus un artiste politique qu’un véritable leader politique. Même un personnage aussi marginalisé que David Duke a toujours démenti une telle accusation avec véhémence. Mais apparemment, les règles de la vie politique en Israël sont différentes.

En tout état de cause, les déclarations alléguées de Sharon semblent avoir eu peu d’impact négatif sur sa carrière politique ultérieure, et après avoir passé quelque temps dans le désert politique après le désastre du Liban, il a finalement servi cinq ans en tant que Premier ministre de 2001 à 2006, bien qu’à la fin de cette période, ses opinions aient été régulièrement dénoncées comme trop souples et trop portées sur le compromis en raison de la dérive régulière du spectre politique israélien vers la droite la plus dure.

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Au fil des ans, j’ai parfois tenté, sans conviction, de retrouver l’article du New York Times sur Shamir qui était resté longtemps dans ma mémoire, mais en vain, soit parce qu’il a été retiré des archives du Times, soit plus probablement parce que mes compétences de recherche médiocres se sont avérées inadéquates. Mais je suis presque certain que cet article avait été inspiré par la publication en 1983 de l’ouvrage Le sionisme à l’époque des dictateurs par Lenni Brenner, un antisioniste de la persuasion trotskiste et d’origine juive. Je n’ai découvert ce livre que très récemment, et il raconte une histoire extrêmement intéressante.
Brenner, né en 1937, a été toute sa vie un intransigeant gauchiste de la vieille école, son enthousiasme allant de la révolution marxiste aux Black Panthers, et il est bien sûr prisonnier de ses idées et de ses vues. Parfois, ce contexte entrave le déroulement de son texte, et les allusions périodiques aux « prolétaires », à la « bourgeoisie » et aux « classes capitalistes » deviennent parfois lassantes, de même que son acceptation inconsidérée de toutes les croyances communes de son cercle politique. Mais il est probable que seule une personne ayant un tel engagement idéologique fervent pouvait être prête à consacrer autant de temps et d’efforts à enquêter sur ce sujet controversé et à ignorer les dénonciations interminables qui en ont résulté, y compris des agressions physiques de militants sionistes.

Quoi qu’il en soit, sa documentation semble absolument irréfutable, et quelques années après la parution originale de son livre, il publia un volume complémentaire intitulé 51 Documents : la collaboration sioniste avec les Nazis, qui fournit simplement des traductions en anglais de toutes les données brutes soutenant son cadre analytique, permettant aux parties intéressées de lire les documents et de tirer leurs propres conclusions.

Entre autres choses, Brenner fournit des preuves considérables que la faction sioniste de droite, plus importante et prédominante, dirigée plus tard par le Premier ministre israélien Menachem Begin, était presque invariablement considérée comme un mouvement fasciste dans les années 1930, même au-delà de son admiration pour le régime italien de Mussolini. Ce n’était guère un secret à l’époque, étant donné que son principal journal palestinien publiait régulièrement la chronique d’un haut responsable idéologique intitulée « Journal d’un fasciste ». Lors de l’une des principales conférences sionistes internationales, le chef de faction Vladimir Jabotinsky entra dans la salle avec ses partisans en chemise brune et en formation militaire, ce qui conduisit le Président à interdire le port d’uniformes afin d’éviter des rixes, et sa faction fut bientôt vaincue politiquement et finalement expulsée de l’organisation sioniste qui chapeautait toutes les autres. Ce revers majeur était dû en grande partie à l’hostilité généralisée que le groupe avait suscitée après l’arrestation de deux de ses membres par la police britannique pour le récent assassinat de Chaïm Arlosoroff, l’un des plus hauts responsables sionistes basés en Palestine.

En effet, l’inclination des factions sionistes les plus à droite pour l’assassinat, le terrorisme et d’autres formes de comportement essentiellement criminel était vraiment remarquable. Par exemple, en 1943, Shamir organisa l’assassinat de son rival, un an après que les deux hommes se soient échappés de prison pour un braquage de banque au cours duquel des passants avaient été tués, et il a affirmé qu’il avait agi pour empêcher l’assassinat prévu de David Ben Gourion, le principal dirigeant sioniste et futur Premier ministre fondateur d’Israël. Shamir et sa faction ont certainement maintenu ce comportement criminel durant les années 1940, assassinant avec succès Lord Moyne, le ministre britannique pour le Moyen-Orient, et le comte Folke Bernadotte, négociateur de paix des Nations unies, bien qu’ils aient échoué dans leurs autres tentatives de tuer le Président américain Harry Trumanet le ministre britannique des Affaires étrangères Ernest Bevin ; quant à leur projet d’assassiner Winston Churchill, il n’a apparemment jamais dépassé l’étape de la discussion. Son groupe a également été le premier à utiliser des voitures piégées terroristes et d’autres attaques explosives contre des cibles civiles innocentes, bien avant qu’aucun Arabe ou musulman n’ait jamais envisagé d’utiliser des tactiques similaires ; et la faction sioniste plus grande et plus « modérée » de Begin a fait de même. Compte tenu de ces antécédents, il n’était guère surprenant que Shamir devienne plus tard directeur des assassinats au Mossad israélien en 1955-1965, et si le Mossad a effectivement joué un rôle majeur dans l’assassinat du président John F. Kennedy, il fut très probablement impliqué.

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Sur la couverture de l’édition de poche 2014 du livre de Brenner, on peut voir la médaille commémorative frappée par l’Allemagne nazie pour marquer son alliance sioniste, avec une étoile de David sur une face et une croix gammée sur l’autre. Mais curieusement, ce médaillon symbolique n’avait en fait aucun lien avec les tentatives infructueuses de la petite faction de Shamir d’organiser une alliance militaire avec les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Bien que les Allemands aient accordé peu d’attention aux instances de cette organisation mineure, le mouvement sioniste dominant de Chaïm Weizmann et David Ben-Gourion, beaucoup plus important et influent, était tout à fait autre chose. Et pendant la majeure partie des années 1930, ces autres sionistes ont formé un partenariat économique important avec l’Allemagne nazie, fondé sur une communauté d’intérêts évidente. Après tout, Hitler considérait les 1% de population juive allemande comme un élément perturbateur et potentiellement dangereux dont il voulait se débarrasser, et le Moyen-Orient semblait une destination aussi favorable qu’une autre. Pendant ce temps, les sionistes avaient des objectifs très similaires, et la création de leur nouvelle patrie nationale en Palestine nécessitait évidemment à la fois des immigrants juifs et des investissements financiers juifs.

Après que Hitler eut été nommé chancelier en 1933, des Juifs indignés du monde entier avaient rapidement lancé un boycott économique, espérant mettre l’Allemagne à genoux, avec le quotidien britannique londonien publiant fameusement en première page la bannière « La Judée déclare la guerre à l’Allemagne ». L’influence politique et économique des Juifs était alors, tout comme maintenant, tout à fait considérable, et dans les affres de la Grande Dépression, l’Allemagne appauvrie devait exporter ou mourir, si bien qu’un boycott à grande échelle contre les principaux marchés allemands constituait une menace potentiellement grave. Mais cette situation apportait précisément aux groupes sionistes une excellente opportunité d’offrir aux Allemands un moyen de briser cet embargo commercial, et ils exigèrent des conditions favorables pour l’exportation de produits manufacturés allemands de haute qualité en Palestine, accompagnés de Juifs allemands. Lorsque le mot « Ha’avara » ou « Accord de transfert » avec les Nazis a été prononcé lors d’une convention sioniste de 1933, de nombreux Juifs et sionistes ont été scandalisés, et cela a conduit à diverses scissions et controverses. Mais l’accord économique était trop beau pour être rejeté, et il s’est poursuivi et a progressé rapidement.

L’importance du pacte nazi-sioniste pour l’établissement d’Israël est difficile à surestimer. Selon une analyse de 1974 de Jewish Frontier citée par Brenner, entre 1933 et 1939, plus de 60% de l’investissement en Palestine juive provenait de l’Allemagne nazie. L’appauvrissement mondial de la Grande Dépression avait considérablement réduit le soutien financier juif de toutes les autres sources, et Brenner suggère raisonnablement que sans le soutien financier d’Hitler, la colonie juive naissante, si petite et si fragile, aurait pu facilement se dessécher et mourir pendant cette période difficile.
Une telle conclusion conduit à des hypothèses fascinantes. Lorsque j’ai découvert pour la première fois des références à l’accord Ha’avara sur des sites internet ici et là, l’un des commentateurs mentionnant cette question en plaisantant suggérait que si Hitler avait gagné la guerre, des statues lui auraient sûrement été érigées en Israël, et il serait aujourd’hui reconnu par les Juifs du monde entier comme le chef héroïque des Gentils qui avait joué un rôle central dans le rétablissement d’une patrie nationale pour le peuple juif en Palestine après presque 2 000 ans d’exil amer.

Cette possibilité étonnante et contre-factuelle n’est pas aussi absurde qu’elle pourrait le paraître à nos oreilles d’aujourd’hui. Nous devons prendre conscience du fait que notre compréhension historique de la réalité est façonnée par les médias, et que les organes médiatiques sont contrôlés par les gagnants des grandes guerres et leurs alliés, les détails dérangeants étant souvent exclus pour éviter de troubler le public. Il est indéniablement vrai que dans son livre de 1924, Mein Kampf, Hitler avait écrit toutes sortes de choses hostiles et haineuses sur les Juifs, en particulier les immigrants récents venus d’Europe de l’Est, mais lorsque j’ai lu l’ouvrage au lycée, j’ai été surpris de découvrir que ces sentiments anti-Juifs ne semblaient aucunement centraux dans son texte. En outre, quelques années auparavant, une personnalité publique beaucoup plus importante, le ministre britannique Winston Churchill, avait publié des sentiments presque aussi hostiles et haineux, se concentrant sur les crimes monstrueux commis par les Juifs bolcheviks. Dans Les larmes d’Isaïe d’Albert Lindemann, j’ai été surpris de découvrir que l’auteur de la célèbre Déclaration Balfour, au fondement du projet sioniste, était apparemment tout aussi hostile aux Juifs, sa motivation étant probablement en partie son désir de les exclure de la Grande-Bretagne.

Une fois qu’Hitler a consolidé son pouvoir en Allemagne, il a rapidement interdit toutes les autres organisations politiques pour le peuple allemand, seul le Parti Nazi et les symboles politiques des nazis étant autorisés par la loi. Mais une exception spéciale a été faite pour les Juifs allemands, et le parti sioniste local allemand a obtenu un statut juridique parfaitement légal, les marches sionistes, les uniformes sionistes et les drapeaux sionistes étant tout à fait autorisés. Sous Hitler, il y avait une censure stricte de toutes les publications allemandes, mais le journal hebdomadaire sioniste était vendu librement dans tous les kiosques et coins de rue. L’idée claire semblait être qu’un parti national-socialiste allemand était le foyer politique approprié pour les 99% d’Allemands majoritaires du pays, tandis que le national-socialisme sioniste remplirait le même rôle pour la minuscule minorité juive.

En 1934, les dirigeants sionistes invitèrent un important officiel SS à passer six mois dans les colonies juives en Palestine et, à son retour, ses impressions très favorables sur l’entreprise sioniste en pleine expansion furent publiées en une série massive de douze parties dans le Der Angriff de Joseph Goebbels, l’organe médiatique phare du parti Nazi, sous le titre descriptif « Un Nazi se rend en Palestine ». Dans sa critique très véhémente de 1920 contre l’activité bolchevique juive, Churchill avait soutenu que le sionisme était engagé dans une bataille acharnée contre le bolchevisme pour gagner l’âme de la communauté juive européenne, et que seule sa victoire pourrait assurer de futures relations amicales entre les Juifs et les Gentils. Sur la base des preuves disponibles, Hitler et plusieurs autres dirigeants Nazis semblaient avoir atteint une conclusion similaire au milieu des années 1930.

Au cours de cette période, des sentiments extrêmement durs à l’égard de la diaspora juive se sont parfois manifestés dans des milieux plutôt surprenants. Après la controverse autour des liens de Shamir avec les Nazis, les documents de Brenner sont devenus le point de départ d’un article important d’Edward Mortimer, expert du Moyen-Orient de l’auguste Times of London, et l’édition 2014 du livre de Brenner comprend des extraits choisis de l’article de Mortimer paru le 11 février 1984 dans le Times of London :

« Qui a dit à un auditoire de Berlin en mars 1912 que ‘Chaque pays ne peut absorber qu’un nombre limité de Juifs, s’il ne veut pas de maux d’estomac. L’Allemagne a déjà trop de Juifs’ ?

Non, ce n’est pas Adolf Hitler, mais Chaïm Weizmann, qui deviendra le Président de l’Organisation sioniste mondiale et plus tard encore le premier Président de l’État d’Israël.

Et où pourriez-vous trouver l’affirmation suivante, à l’origine rédigée en 1917, mais encore republiée en 1936 : ‘Le Juif est la caricature d’un être humain normal et naturel, à la fois physiquement et spirituellement. En tant qu’individu dans la société, il se révolte et se débarrasse du harnais de l’obligation sociale, et ne connaît ni l’ordre ni la discipline’ ?

Pas dans Der Stürmer [hebdomadaire nazi] mais dans l’organe de l’organisation de la jeunesse sioniste, Hashomer Hatzair.
Comme l’indiquent les déclaration citées ci-dessus, le sionisme lui-même a encouragé et exploité la haine de soi dans la diaspora. Il partait du principe que l’antisémitisme était inévitable et même justifié dans un certains sens tant que les Juifs se trouvaient en dehors de la terre d’Israël.

Il est vrai que seule une frange extrémiste lunatique du sionisme est allée jusqu’à proposer de participer à la guerre du côté allemand en 1941, dans l’espoir d’établir ‘L’État juif historique sur une base nationale et totalitaire, et lié par un traité avec le Reich allemand’. Malheureusement, c’est le groupe que l’actuel Premier ministre d’Israël avait choisi de rejoindre. »

La vérité très dérangeante est que les caractérisations sévères des Juifs de la diaspora trouvées dans les pages de Mein Kampf n’étaient pas si différentes de celles exprimées par les pères fondateurs du sionisme et ses dirigeants subséquents. La coopération de ces deux mouvements idéologiques n’était donc pas tellement surprenante.


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