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Jean Ferrat, un antisémite et un négationniste ?

posté le 08/12/18 Mots-clés  antifa 

C’est ce que prétendent les ultra communautaristes staliniens de Hapoel, qui s’appellent aujourd’hui "Juives et Juifs révolutionnaires"

Voice ce qu’ils écrivent :

La chanson « Nuit et brouillard » de Jean Ferrat, une triste ambiguïté tristement révélatrice

« La chanson « Nuit et brouillard » est souvent mentionnée en ce moment, parmi tous les hommages qui sont faits à Jean Ferrat.

Bien entendu nous respectons la dimension « engagée » de Ferrat, même si on ne peut certainement pas dire qu’il était une personne révolutionnaire. Au moins sa démarche partait-elle de bons sentiments, avec tous les défauts que peuvent avoir ici les artistes.

Mais non, la chanson « Nuit et brouillard » n’est pas une belle chanson, non elle ne concerne pas la Shoah et il est même possible de dire : la chanson « Nuit et brouillard » est antisémite, car elle nie l’existence des personnes juives.

Car la chanson « Nuit et brouillard » ne parle pas de la Shoah, mais de la déportation politique. Ce qui n’est pas un mal en soi, bien entendu ! Il faut saluer la mémoire de ceux et celles ayant dû affronter les camps de concentration.

Mais Ferrat n’aborde donc en absolument rien la Shoah. On doit même dire que dans sa chanson, les personnes juives sont catégoriquement niées.

Tout comme le révèle d’ailleurs le titre : « Nuit et Brouillard » est un documentaire français de 1956 parlant de déportation, et où le mot « juif » n’est prononcé… qu’une seule fois.

La chanson de Ferrat est dans le même esprit, comme on peut le voir à de nombreux éléments du texte.

Il est ainsi dit :

« Ils s’appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou
D’autres ne priaient pas mais qu’importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux. »

Or, les personnes juives déportées et exterminées ne l’ont pas été pour des actes de résistance (« ne plus vivre à genoux ») mais parce qu’elles étaient juives.

Et elles sont toutes mortes, à très peu d’exceptions près, car les camps d’extermination étaient différents des camps de concentration. Dans les camps d’extermination, il y avait des chambres à gaz, des meurtres en série, et pas comme dans la chanson une surveillance brutale et longue au moyen de miradors, de chiens policiers, etc.

Quand Ferrat dit ainsi : « Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux ? » il est très clair qu’il ne parle absolument pas de la Shoah et des personnes juives. Environ 60% des déportés dans les camps de concentration sont revenus en France, mais seulement 3% des déportés dans les camps d’extermination.

Jean Ferrat ne formule pas ici quelque chose d’exceptionnel : dans les années 1950, il a existé une tendance erronée en URSS, dans tous les pays de l’Est ainsi que dans les Partis Communistes.

Cette tendance a, au nom de l’universalisme, purement et simplement placé le génocide juif dans l’ensemble des meurtres nazis, sans jamais en mentionner la spécificité.

Une erreur grave, absolument anti-matérialiste. Et beaucoup de personnes juives ont soutenu cette initiative, considérant qu’ainsi, les personnes juives atteignaient un degré d’universalité.
Seulement ce ne sont pas ainsi que les choses marchent. L’antisémitisme est quelque chose de très particulier dans le capitalisme. Ne pas le voir a de lourdes conséquences.

Une polémique a eu lieu en 2005 au sujet de cette chanson, et voici la réponse absolument odieuse de Jean Ferrat à une critique qui lui est faite à ce sujet :

Monsieur,

Je viens de prendre connaissance de votre interview publiée par Nouvelles d’Arménie Magazine de janvier 2005 et ne saurais rester sans réagir à vos déclarations me concernant et concernant aussi ma chanson Nuit et brouillard, car c’est la première fois depuis 42 ans qu’elle suscite une réaction de cette nature. C’est la première fois qu’on me reproche, en définitive, de n’avoir pas parlé uniquement de l’extermination des Juifs. Vous osez le faire. J’ai envie de dire : « Tant pis pour vous », mais je vous rappelle que justement, Nuit et brouillard est dédié à toutes les victimes des camps d’extermination nazis quelles que soient leurs religions et leurs origines, à tous ceux qui croyaient au ciel ou n’y croyaient pas et bien sûr, à tous ceux qui résistèrent à la barbarie et en payèrent le prix.

Que vous puissiez justement, faire un compte dérisoire en regrettant que « Le seul moment ou l’identité juive apparaît est dans Samuel et Jéhovah » me paraît particulièrement indigne. Je ne puis également accepter vos interprétations tendancieuses qui concernent les résistants que je célèbre et qui seraient, d’après vous, « essentiellement communistes ». Je passe sur l’évocation de « Vishnou » que je n’aurais utilisé que pour la rime alors qu’il symbolisait pour moi toutes les autres croyances possibles.

Si j’avais aujourd’hui à regretter quelque chose, c’est de n’avoir pas cité les autres victimes innocentes des nazis, les handicapés, les homosexuels et les Tsiganes. Mais il est temps, à présent, d’en venir à votre affirmation finale : « Aujourd’hui, un tel texte (vous parlez, bien entendu, de Nuit et brouillard) serait attaqué pour négationnisme implicite ».

Je me demande par quelle dérive de la pensée on peut en arriver là, et si vos propos ne relèvent pas simplement de la psychiatrie.

Jean Ferrat

Jean Ferrat traite les gens de fous, mais sa position ne tient absolument pas, car il est absolument faux de dire comme il le fait que « Nuit et brouillard est dédié à toutes les victimes des camps d’extermination nazis » !

Justement en raison de la différence entre camps de concentration et camps d’extermination. Une différence qui est très peu connue en France, et cela nuit énormément à la compréhension de l’antisémitisme et du fascisme.

La position de Ferrat est de toute manière ridicule car jamais dans sa chanson il ne parle des personnes juives. Le terme de « Jehovah » dans la chanson fait bien plutôt référence aux témoins de Jehovah qui ont été déportés également.

Quant à Samuel, mis sur le même plan que Jean-Pierre et Natacha, cela ne veut rien dire car Jean-Pierre et Natacha pourraient être juif et juive, alors que Samuel, non, etc. etc.

Inversement on pourrait parfaitement légitimement constater que Jean Ferrat a abandonné le nom de son père, Tenenbaum, qui pour le coup fait juif, alors que Ferrat, non.

C’est un choix, qui est grosso modo le même que Patrick Bruel, qui s’appelle en réalité… Maurice Benguigi !

Patrick est plus « snob » que Maurice, et il faut croire que Ferrat était plus « adéquat » pour chanter la France et ses campagnes que Tenenbaum… Tout cela est bien triste, surtout quand on sait que le père de Ferrat est mort à Auschwitz.

Et en tout cas la chanson « Nuit et brouillard » a une dimension profondément odieuse ; elle a contribué à l’incompréhension de ce qu’a été la Shoah, et en ce sens elle nuit à l’antifascisme aujourd’hui. »


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