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Retour sur la nasse rue Belliard du samedi 8 décembre 2018, lors du rassemblement des Gilets Jaunes

posté le 15/12/18 par AA Mots-clés  action 

Pour répondre à l’article Retour sur la Manif du samedi 8 décembre 2018.
Je suis arrivée en retard et j’ai directement rejoins la nasse rue Belliard. A peine passée les flics ont refermé la nasse dans mon dos.

On était plus ou moins deux cent. Cette fois ci il y avait beaucoup plus de bruxellois.e.s que vendredi passé. Et ce qui devait arriver arriva, un militant bien connu des mouvements sociaux bruxellois a commencé à faire un discours avec un gueulophone. « Nous sommes en colère mais nous sommes non violents.... ». Ca y est les tentatives de récupération sont en marche du côté des mouvements sociaux traditionnels. Les corps intermédiaires sont bien présents, on le sent. Mais autour de moi plusieurs personnes ne sont pas dupe. On s’éloigne de lui. Peu à peu il se tait.

Je me rend compte que certaines personnes qui était dans la nasse au début n’y sont plus. Le bruit court que nous pourrions sortir en échange de notre d’identification. Comme de toute façon on passera par là tôt ou tard je fait le tour mais tout reste fermé. Trop tard. Pas grave je papote avec l’une ou l’autre, on est pas du tout dans les mêmes « milieux », on a certainement pas la même analyse politique mais les difficultés du quotidiens sont bel et bien les mêmes. Un gars fait remarquer qu’il y a cinq flics en civil dans la nasse qui se baladent. Ils ont sorti un jeune de l’autre côté de la nasse et sont revenu par ici. Une fille arrive vers nous et nous dit qu’elle a parlé à la police et que « Si vous vous calmez ils vous laisseront sortir bientôt ». Comment ça « si vous vous calmez ? Pourquoi tu dis Vous ? T’es flic ou quoi ? » « non non je vous jure..... etc. » . Bref, pas mal de messages bizarres et contradictoires circulent dans la nasse. En plus tout le monde était super calme donc ça n’avait pas de sens. On sait bien qu’enfermé comme ça on a pas intérêt à trop bouger car ils filment tout. On était entouré de flics et de pompes à eau munies de caméras. Un autre message circule : Il parait que celleux qui acceptent de sortir maintenant seront arrêtés seulement administrativement et celleux qui restent c’est pour la confrontation et l’arrestation judiciaire. Je vais voir vers la sortie et les personnes qui sortent sont assises à la queue leu leu par terre et ne peuvent pas bouger. Je demande aux flics pour les arrestations et il me dit que non, il n’y aura que des arrestations administratives. Je décide de rester dans la nasse debout plutôt que de m’asseoir par terre il fait trop froid. Celleux qui sont sorti sont peu à peu emmené à Etterbeek. Apparemment ils sont restés la-bas quelques heures. C’est lent, un bus à la fois.

Dans la nasse l’ambiance commence à être assez chaude malgré le froid. Un groupe se met en petit cercle au milieu et entonne des chansons anarchistes. D’autres les rejoignent, dont moi, et nous partons pour une petite chorale improvisée qui fait chaud au cœur et c’est bien apprécié par les autres personnes. Après cette première chauffe, il commence à pleuvoir. Une autre personne sort son petit baffle et met de la musique électro. Et c’est reparti mais cette fois pour une danse sous la pluie au milieu des flics. Tout le monde souri.

vers 16h les flics fatiguent. Ils décident de nous faire sortir après une fouille au corps et une prise des identités et des photos. Le premier cordon de flic est bien serré mais ils ne sont pas assez pour le deuxième. Après la fouille je me retrouve dans une file avec un pote pour la prise des photos et des cartes d’identité. La file n’est pas gardée, les flics sont au bout de la file. Je demande aux personnes devant moi ce qu’on fait et ils me confirment que nous devons attendre pour les identifications. On se regarde avec mon pote et, tout doucement, on sort de la file. Les flics ne voient rien, on marche en regardant par terre et, lorsqu’on est plus loin, on réalise que ça a marché et que c’est si bon de terminer comme ça.


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Commentaires
  • Juste pour corriger une fausse info qui a malheureusement circuler alors que ça aurait pu servir les GJ qui sont restés coincés durant plusieurs heures. J’ai aussi été dans la nasse mais rapidement je me suis dirigé vers l’endroit où les CRS étaient moins nombreux, de plus il y avait des GJ de l’autre côté (côté Arts-loi et Madou). Bref à une trentaine on a poussé la ligne de CRS et sommes passés de l’autre côté et j’étais étonné que personne ne suive ce mouvement même si j’imagine que les CRS ont dû renforcer leur ligne mais c’était plutôt jouissif. La rumeur comme quoi il fallait décliner son identité est peut-être fondée sur quelques cas particuliers mais pas sur cette stratégie collective qui a fonctionné pour une partie de nous. Par ailleurs il y a une leçon à tirer que la rumeur comme quoi ceux qui sont sortis ont du décliner leur identité à servit clairement l’intérêt des keufs qui voulaient que les GJ restant ne pense pas à charger collectivement du côté faible de la nasse. Et pour terminer ce bilan critique les bouffons qui balançaient des projectils sur les keufs alors qu’on était en train de pousser faisaient également le jeux des keufs sans le savoir , l’un de nous a été blessé ce qui en dit long sur la connerie de certains...

  • Samedi 8 décembre 2018, près de la moitié des personnes venues manifester à Bruxelles, la plupart pacifiquement, ont été privées de leur liberté (450 arrestations sur 1000 manifestant·e·s selon les chiffres cités par plusieurs médias).
    Il faut rappeler certains principes fondamentaux :
    Le droit de manifester est un droit fondamental, inhérent à toute société démocratique, qui s’applique aux organisations ayant pignon sur rue mais aussi à chaque citoyen·ne ou association, organisé ou non. S’il peut être soumis à une autorisation préalable des autorités communales, il ne faut pas que cette procédure d’autorisation aboutisse à une négation de ce droit, par exemple en imposant des contraintes abusives aux organisateur·rice·s (services d’ordre démesurés pour des manifestant·e·s non structurellement organisé·e·s, engagement préalable des organisateur·rice·s à payer des dégâts provoqués par des tiers, etc.).
    Selon la Cour européenne des droits de l’homme, vu l’importance du droit de manifester qui est liée au droit à la liberté d’expression, les rassemblements pacifiques doivent être tolérés par les pouvoirs publics. Dès lors, même dans des cas où on n’a pas pu demander ou obtenir une autorisation en bonne et due forme, il y a une obligation pour la police et les autorités de tolérer une manifestation, à condition que celle-ci reste pacifique et n’entrave pas les droits d’autrui de manière démesurée.
    La privation de liberté que constitue l’arrestation administrative est une mesure de contrainte grave qui se justifie en dernier recours, lorsque d’autres mesures, moins sévères, ne sont pas suffisantes pour sauvegarder l’intérêt public. Une arrestation administrative peut avoir lieu pour maintenir la tranquillité et l’ordre publics, mais seulement en cas d’absolue nécessité et pour un maximum de 12 heures. Pour que l’arrestation soit légale, il faut qu’il y ait un objectif légitime, qui ne peut être atteint autrement, en n’exerçant qu’une force raisonnable et proportionnée à l’objectif poursuivi en tenant compte des risques.
    La pratique des arrestations administratives préventives est illégale, excepté dans certaines circonstances exceptionnelles. Comme a déjà pu l’établir le tribunal de première instance de Bruxelles dans sa jurisprudence « No Border » du 11 décembre 2014 : « (…) On doit en principe, sauf profil affirmé d’une dangerosité certaine, arrêter les gens pour ce qu’ils font, non pour ce qu’ils sont. (…) »
    Enfin, le recours à la contrainte doit en tout état de cause rester proportionné. Il en résulte qu’il ne peut y avoir de fouilles systématiques de personnes contre lesquelles il n’existe aucun élément à charge, de recours abusif aux menottes/colsons, de fichage et de prise d’empreintes digitales, de recours à la force disproportionné, etc. En cas de recours illégitime à la force, il est indiqué de déposer une plainte devant le Comité P et/ou les autorités judiciaires. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter la rubrique « vos droits » sur le site de l’Observatoire des violences policières en Belgique.
    (source LDH)

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