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PROCES DE LA SOLIDARITÉ : c’est reparti pour un tour !

posté le 01/02/19 par SINAC Mots-clés  luttes sociales  répression / contrôle social  sans-papiers  solidarité 

Procès de la Solidarité : c’est reparti pour un tour !

Alors que l’affaire du trafic de visas humanitaires éclabousse le Gouvernement, et en particulier l’ex-secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken (N-VA), le Parquet général de Bruxelles a décidé le 11 janvier 2019 de faire appel du jugement prononcé le 11 décembre 2018, refusant ainsi les acquittements et relançant le Procès de la solidarité. Il s’agit une nouvelle fois de mettre en difficulté 11 personnes solidaires, accusées de trafic d’êtres humains et participation à une organisation criminelle.

D’un côté, une administration et des élus usant sans cesse de la migration à des fins politiques, de surcroit ici, économiques. Des scandales à répétition, des droits non respectés, des enfants enfermés, des personnes tuées.

De l’autre, des actes de solidarité tentant de remédier à des drames humains et sociaux sciemment provoqués par un Etat policier. Des douches et des nuitées offertes, des cartes de téléphone achetées, des coups de fils, des informations et des sentiments échangés.

Devant l’arrogance et la suffisance de se croire tout permis qu’exhibent les premiers, on ne peut que rester supéfait.e.s.

Après le jugement rendu le 12 décembre 2018, les prévenu.e.s du Procès de la solidarité pensaient être enfin sorti.e.s de cette affaire, estimant que la justice avait gardé un minimum de hauteur, d’impartialité et de bon sens auxquels on souhaite croire. Le jugement rappelait que, malgré certaines condamnations, il n’y avait eu aucun enrichissement provenant de l’assistance aux tentatives de passages dont des preuves formelles n’avaient d’ailleurs pas été apportées. Le parquet avait obtenu ce qu’il exigeait. Certain.e.s des prévenu.e.s espéraient enfin pouvoir se remettre des dommages psychologiques, sociaux, professionnels et financiers qu’une telle procédure de plus d’une année avaient entrainés. Aujourd’hui, ils et elles savent que le cauchemar, l’acharnement, les problèmes en tous genres vont une nouvelle fois s’accumuler. Pourquoi ? Pour l’exemple ? Pour l’intimidation des autres ? Pour prouver que la première salve d’accusations et les frais qu’ont entrainés les enquêtes, écoutes, traductions, etc… étaient bien nécessaires ?

La criminalisation de la solidarité n’est que la continuité logique de la criminalisation et de la répression que connaissent les migrant.e.s depuis des années en Belgique et en Europe. Des migrant.e.s traité.e.s comme des objets, privé.e.s de tout droit, qui pourtant prennent leur sort en main au mieux de leur possibilités en tentant de contourner les obstacles qui leur sont opposés, en résistant. C’est cela qui leur est reproché…

Ce procès, de toute évidence inutile, ne semble servir qu’un seul intérêt : celui d’affoler une société où la solidarité la plus minimale équivaut à une résistance aux politiques discriminatoires et oppressives. Difficile en effet de ne pas voir de pressions politiques dans ce procès qui avait pourtant dévoilé le manque d’éléments à charge dans le dossier. Certain.e.s pourraient même y voir une remise en cause de la justice même par le parquet et le procureur général de Bruxelles, à défaut d’une décision claire qui pourrait défier la ligne politique dominante.

Enfin, rappelons qu’il s’agit d’un procès qui s’est révélé très coûteux, avec déjà plus d’un million d’euros engloutis dans une enquête peu convaincante, des écoutes à la limite de la légalité, des kilomètres de traductions, et des victimes invisibles, n’ayant même pas de nom pour la plupart. Malgré les tourments, les priorités actuelles ne semblent toujours pas axées sur la justice sociale mais bien sur la répression de toute forme de contestation d’un ordre injuste, de plus en plus autoritaire.

La mobilisation pour la liberté, la justice et la solidarité, comme principes fondamentaux de notre vie commune, ne faiblira pas face à ces attaques répétées. Le collectif poursuivra son soutien aux 11 inculpé.e.s, refusant ainsi de faire une distinction entre les hébergeurs.es et les migrants. Chacun.e d’eux et d’elles a besoin de savoir que notre Etat ne nous représente pas. A nous, habitantes et habitants, d’être solidaires en actes.

Le collectif citoyen « Solidarity is not a crime »


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