RSS articles
Français  |  Nederlands

MAXI-PRISON DE HAREN au Casino : « Rien ne va plus, les jeux sont faits »

Les jeux sont fait , rien ne va plus !

C’est bien comme cela que la majorité des personnes présentes ce 20 mai lors de la séance de la Commission de « concertation » au sujet de la construction de la méga-prison de Haren l’ont observé !

Cette séance s’est tenue dans le casino de Bruxelles, tout un symbole : salle obscure, très obscure même, illuminée par des spots de couleurs, comme au spectacle lorsqu’on prend soin de ne pas dévoiler toute la scène et ce qui s’y passe. A la demande d’augmenter la lumière l’échevin en charge de la modération répond qu’il ne sait pas trop comment ça marche… Vaudrait-il mieux pour tous de rester dans l’ombre ?

L’entrée avec vigiles et policiers n’était possible que sur invitation nominative permettant à deux autres personnes d’accompagner. Celles-ci doivent donner leur carte d’identité et leur nom est inscrit sur une liste. Quelle en est la destination, qui la gère et à quelles fins ?
Une douzaine de policiers se trouvent également aux étages. Après la prise d’identité, fouille des sacs. Une fois entré il ne faut plus sortir car le retour dans la salle est interdit pour des « raisons de sécurité ».

Présentation de l’étude d’incidences, informations diverses et variées du genre que l’on a tenu compte pour ce qui concerne le transit de véhicules par Haren de 50 voitures (!) ou encore rassurer qu’à l’extérieur des murs il y aurait une possibilité de 9000 m² de terrain récréatif… Tof ! On assure qu’on allongerait certaines lignes de bus ou tram, ou encore que l’accès en bicyclette serait organisé, tout cela conformément aux règlements et normes en cours. De plus pour plus de sécurité, le poste de police sera prévu hors murs.

Toute une série d’interventions se font alors, de la part d’habitants de Haren ou de représentants plus institutionnels comme une juge d’instruction, le bâtonner de Bruxelles, oui d’associations comme le syndicat des magistrats, l’OIP, la LDH, des collectifs d’habitants entre autres.
Interventions parfois très techniques comme celle d’un avocat (?KUL) décrivant certains points qui posent problème en évoquant des aspects de déontologie, d’indépendance dans le travail des architectes ainsi que la question de savoir s’il y a bien eu information à TOUS les impliqués de manière à codécider avec les détenus et les familles par ex.? Par ailleurs on insiste aussi comme des études l’ont démontré que la faune et la flore sont plus que menacées, cette construction va l’encontre de toute un série d’ordonnances de protection de la nature.

De plusieurs manières il est aussi et surtout mis l’accent sur le fait qu’il s’agit ici d’une question de choix de société bien au-delà de l’incidence directe et des aspects architecturaux.
Car l’échevin modérateur ne se gêne pas pour tenter de limiter les questions et leur portée. Il se permet de parler de « perturbateurs » ou encore de répondre à un participant « vous ça va, vous avez l’air correct ». Ah bon, comment ce monsieur se permet-il de décréter cela ? Ou encore nous donner son avis « je peux entendre qu’il y a des choses vraies de la part des habitants », qu’il y a des « remarques » qui sont à prendre en considération. Il infantilise les personnes venues s’exprimer de façon structurée, argumentée, détaillée, étudiée de manière bien plus approfondie que ce qui ressort de l’étude présentée ! Ceci reflète totalement le comportement habituel des « décideurs » de se permettre de juger de ce qui peut être dit ou pas, quand, ben oui, le temps commence à manquer après 3 heures, ou comment. Exigeant qu’il s’agirait d’avoir une « discussion saine » ; mais cela se peut-il avec un sujet aussi malsain ?

Le consortium Cafasso tente de répondre, il est remis à sa place étant donné qu’il tente de présenter un « historique » dont la salle n’a que faire.
Les personnes dans la salle reprennent encore toute une série d’éléments tels que celui qu’au début de l’étude d’incidences il est précisé qu’ « il n’y a aucun risque que ce projet ne se fera pas ».

Ah bon, ?!!!! C’est ce qu’on va voir.

Tout cela sous la surveillance rapprochée de commissaires divisionnaires, policiers en civil, sûreté de l’État, flics par dizaines dans et hors bâtiment…

C’est vrai qu’on était au Casino ! Endroit de prédilection pour faire miroiter des « chances » et pour couillonner ceux qui y croient !


posté le  par Albertine  Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Commentaires
  • 20 mai 2015 17:09, par O.H.

    Merci Albertine pour ce compte-rendu grâce auquel on peut se faire une idée de l’ambiance qui devait régner ce matin...

  • Pour vous dire, moi je me suis fait royalement suivre par un petit monsieur à lunette rouge qui se trouvait au premier rang, lors d’une discussion avec celui-ci il m’a demandé de lui envoyer des documents sur mes recherches et la commune ou je suis domicilié ; bonjour l’ambiance !

Avertissement

Les commentaires ont pour objectif de compléter l’information donnée dans l’article, argumenter, apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution. Les avis personnels qui n’apportent rien de plus à l’article pourront être considérés comme discussion de forum ne répondant pas aux objectifs pré-cités.Tout commentaire ne répondant pas à ces objectifs, ou étant contraire aux règles éditoriales sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif

le site est archivé