Purgare malis hominibus

Il y’a des nuisibles et des indésirables. On nous le répète inlassablement. Et cela est vrai. On nous dit : le chômeur est nuisible, le migrant est indésirable. On frappe les gens d’anathème comme s’ils étaient les uniques responsables de leurs situations. C’est une vieille technique politique que celle consistant à désigner l’ennemi. Carl Shmitt, juriste et soutient éphémère du 3eme Reich en faisait la définition même du politique. Pour ce gouvernement l’ennemi a pour corps le chômeur et le migrant, le nuisible et l’indésirable. Ils ont tant besoin de ces ennemis pour se maintenir qu’ils font tous pour en créer d’avantage. La criminalisation des chômeurs et des précaires tant à créer le nuisible, et le nuisible augmentant en nombre ; son propagateur revêt le masque du remède. Les politiques internationales de déstabilisation et de pillage des ressources en Afrique et aux Moyen Orient allié à l’aggravation industrielle du dérèglement climatique créent le migrant, cet indésirable, et le nombre des indésirables « augmentant », le foyer de propagation revêt le masque du remède. Il n’y a pas de problème du chômage. Les allocations chômages ne représentent qu’une infime partie du budget de l’Etat chaque année. Il n’y a pas de problème migratoire. Les populations en mouvement ne souhaitent pas forcément rester en Belgique, et les autres sont largement assimilables, comme sont largement assimilable les 5000 clodos qui hantent et égayent Bruxelles. Les seules nuisibles, les seuls indésirables que l’on ne pourra jamais assimiler, c’est cette franche ultra radicalisée de l’ordo libéralisme qui gouverne ce pays sans la moindre légitimité, même d’un point de vue démocratique. La pratique constante d’un terrorisme sociale alliée à un autoritarisme policiers de plus en plus ouvert et de plus en plus vulgaire est le premier de nos problèmes. Ils nous désignent comme ennemi, nous leurs rendons l’anathème. Eux, n’hésitent pas à s’éloigner de « l’état de droit » et à assumer « l’état d’exception permanent » qu’exigerait une soit disant situation de crise. A leurs velléités guerrières ne suffisent plus les réponses citoyennes. A leur radicalité doit s’opposer une autre radicalité prête à frapper sur tous les fronts, légaux comme illégaux, une radicalité concrète pour un coup d’état de la liberté. Le fascisme de la marchandise est en nuit de noce avec le néofascisme identitaire. Multiplions les possibilités de résistance ; légale et illégale sont des méthodes d’actions qui ne s’opposent que dans les esprits sectaires. Toutes les armées ont des diplomates et des mercenaires. Nous avons un but à atteindre : aiguisons nos mots, taillons nos bulletins de votes, chargeons nos fusil. Prenons maquis et parlements.
Il faut abattre les nuisibles et les indésirables. Theo Francken, Charles Michel, Jan Jambon, Maggie Deblok et Koen Geens ; sont appelés à comparaitre devant le tribunal de la vie car la vie seule est souveraine.

Purgare malis hominibus.

Groupe Anathème.


publié le 26 septembre 2017