Aux mois de mai et juin, à la sortie du confinement et en réaction à ses effets sociaux et politiques désastreux, nous avons appelé à des rues vivantes.
Nous avons manifesté notre soutien aux urgentistes de l’hôpital Saint-Pierre qui avaient tourné le dos à un gouvernement refusant d’assumer sa faillite politique et morale, un défaut de prévoyance et des conflits d’intérêts scandaleux.
Puis, considérant le « massacre de masse » qui s’est déroulé dans les homes – 5.000 morts dans des conditions indignes et inhumaines, coupés de leurs familles, parfois privés de nourriture et de boisson –, nous avons apporté notre soutien aux aîné.es lors de deux carnavals déambulant à Saint-Gilles et Forest pour rompre l’isolement, nous approcher, pleurer, chanter : pour la tendresse, pour la révolte.
Enfin, nous nous sommes rendus devant la prison de Saint Gilles pour rappeler que l’isolement et la distance sociale tuent. Dans les homes, dans les prisons, dans les centres fermés, partout où les regards et les contacts s’éteignent.
Aujourd’hui, alors que cela fait trois mois qu’il y a moins de 100 personnes en soins intensifs en Belgique, alors que l’épidémie est sous contrôle d’un point de vue hospitalier, les gouvernants font perdurer et renforcent l’état d’exception sanitaire : contrôle et limitation des relations sociales, interdiction de la fête, imposition du masque partout, situation délirante dans les écoles, interdiction des manifestations, etc, etc.
Nous partageons une crainte. Celle que la vie ne survive pas à cette accumulation de règles et d’interdictions insensées. Corps physiques forcés, relations et déplacements surveillés, autocensure et conformisme imposés. Le masque n’est que le symbole le plus visible d’un ordre à nu qui se fonde sur l’exception, la peur et la menace, hier terroriste, aujourd’hui sanitaire, et demain ? Qui peut encore croire qu’il s’agirait d’une exception passagère, protectrice, visant le bien commun ?
Nous ne reconnaissons en fait aucune légitimité aux gouvernants, responsables de la destruction du système de santé et obnubilés par l’économie et le contrôle, pour nous imposer des manières de vivre et de nous soigner : notre santé, nos corps, nous-mêmes ! Notre santé est d’abord affaire de prises de soin et de luttes collectives.
Face à une normalité qui a tout d’un cadavre dans la bouche, nous arrêtons de jouer le jeu, nous reprenons la rue, la fête, la vie.
Pour commencer, nous appelons à rejoindre les soignants à leur grande manifestation ce dimanche 13 septembre à 13h et formerons un bloc, entre la gare centrale et le Mont des Arts, sous la banderole : Non à l’état d’exception sanitaire et sa répression !
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