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30 ans après Tchernobyl, les aliments sont toujours radioactifs

posté le 09/03/16 Mots-clés  luttes environnementales  nucléaire  agriculture 

Par Sandra BESSON
09/03/2016

Greenpeace dénonce la réduction voire l’interruption des tests de radioactivité sur les produits alimentaires provenant du périmètre de la centrale de Tchernobyl.

Les crises économiques qui ébranlent la Russie, l’Ukraine et le Belarus impliquent que les tests dans les zones contaminées par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ont été réduits ou interrompus, d’après ce qu’a déclaré Greenpeace. Les habitants continuent pourtant de manger et de boire des produits contenant des taux dangereusement élevés de radioactivité.

D’après des tests scientifiques menés au nom du groupe écologiste, la contamination générale liée aux isotopes clés tels que le caesium-137 et le strontium-90 a relativement diminué, mais persiste, notamment dans des endroits comme les forêts.

Les personnes se trouvant dans des zones affectées sont toujours en contact quotidien avec des taux dangereux de radioactivité depuis l’explosion d’avril 1986 dans la centrale nucléaire qui a envoyé un nuage de retombées radioactives dans de grandes portions d’Europe.

Des milliers d’enfants, même ceux nés 30 ans après Tchernobyl, boiront encore du lait contaminé radioactif

« C’est dans ce qu’ils mangent et dans ce qu’ils boivent. C’est dans le bois qu’ils utilisent pour la construction et qu’ils brûlent pour se maintenir au chaud » a indiqué le rapport de Greenpeace intitulé « Cicatrices nucléaires : L’héritage persistant de Tchernobyl et de Fukushima ».

La crise économique

Le rapport de recherche vu par Reuters dans la perspective de la publication mercredi indique que l’Ukraine n’a pas les fonds nécessaires pour financer les programmes visant à protéger correctement la population… cela signifie que l’exposition aux radiations des habitants vivant dans les zones contaminées augmente probablement ».

L’Ukraine souffre d’une grave crise économique, aggravée par une insurrection pro-russe dans ses territoires de l’Est, tandis que la Russie et le Belarus connaissent également des pressions financières.

Le rapport montre que dans certains cas, tels que pour les céréales, les taux de radiation dans les zones contaminées, où vivent environ 5 millions de personnes, ont en réalité diminué.

« Et alors que cette contamination les accompagnera pendant les prochaines décennies, il en sera de même pour les impacts sur leur santé. Des milliers d’enfants, même ceux nés 30 ans après Tchernobyl, boiront encore du lait contaminé radioactif ».

Greenpeace a déclaré avoir également mené des tests dans des zones contaminées par la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011 au Japon où un séisme et un tsunami ont endommagé une centrale nucléaire et causé une fuite substantielle de radiation.

Danger dans les forêts

Comme pour Tchernobyl, les forêts situées autour du site de l’accident sont devenues des dépôts de contamination radioactive qui n’ont pas pu être nettoyées.

« Elles poseront un risque pour la population pour des décennies voire les siècles à venir » indique le rapport.

Greenpeace a indiqué que les efforts de décontamination du gouvernement japonais avaient jusqu’à présent été inadéquats et laissaient la porte ouverte à la re-contamination de zones qui avaient été supposées être dépolluées.

L’exposition à long terme aux radiations peut conduire à des maladies graves. Les médecins dans les zones les plus affectées par Tchernobyl ont signalé depuis longtemps une augmentation importance de certains taux de cancer.

Victor Khanayev, un chirurgien du quartier russe de Novozybkov, a déclaré qu’un grand nombre de personnes étaient trop pauvres pour s’assurer qu’elles ne mangeaient pas de nourriture contaminée.

« Il est impossible pour les personnes rurales et même les habitants de la ville de refuser des produits locaux de leur terre et leur potager, notamment dans la mesure où la compensation monétaire est si petite » a-t-il déclaré.


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