Alors que le slogan “defund the police” est entendu partout dans le monde lors des manifestations Black Lives Matter, que Minneapolis annonce le démantèlement de sa police et que d’autres localités américaines préparent des diminutions de budget alloué à la police, en Belgique, on annonce que 30 millions d’euros vont être dégagés pour la police fédérale.

C’est donc avec la plus grande ironie, alors que le confinement a été le théâtre de nombreux abus policiers et qu’on a vu un mouvement international se lever contre les violences policières et les violences racistes, que la police belge ne se voit en aucun cas inquiétée pour les actes qu’elle commet (comme d’habitude) ; elle se voit, au contraire, récompensée de 30 millions d’euros de budget supplémentaire, 30 millions d’euros qui n’iront pas au secteur de la santé par exemple. Cette stratégie de l’évitement habituelle quant aux plaintes envers la police va plus loin cette fois-ci car on voit même une stratégie de retournement se déployer. P. De Crem, ministre de la sécurité et de l’intérieur, déclarait par exemple que « les plaintes contre la police constituent une contre-stratégie de groupes criminels ». Ultime provocation du ministre qui ne se contente pas de nier l’existence des violences policière, mais qui va jusqu’a victimiser la police responsable et criminaliser les personnes décidant de porter plainte contre elle.

Définancer la police c’est possible, c’est une des revendications que de nombreux collectifs américains pour l’abolition de la police portent et qui se réalise en ce moment dans de nombreux endroits aux États-Unis. Celle-ci, permettrait ici comme ailleurs de refinancer d’autres secteurs notamment celui de la santé ou de l’éducation. Pour aller plus loin on vous invite à aller lire cet entretien avec Gwenola Ricordeau chez ACTA.