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A BAS LA GUERRE !

gepost op 08/04/22 Trefwoorden  antimilitarisme  féminisme  histoire / archive  Peuples natifs 

A BAS LA GUERRE !

C’est un vieux cri. Il a bien souvent retenti. Actuellement, nous l’entendons de toutes parts. En toutes circonstances menaçantes, les mêmes anathèmes s’élèvent, maudissant les conflits, exécrant les gouvernants dont la volonté peut, demain, devenir meurtrière.

Je comprends que des camarades aient éprouvé le désir de se désolidariser un peu de cette foule vagissante qui pleure après la paix, avec une sorte de veulerie. Notre « pacifisme » n’a rien de commun avec celui de ces avachis qui craignent l’imprévu d’une conflagration et qui, en attendant, s’accommodent fort bien de la pourriture sociale actuelle.

Et pourtant, je n’approuve pas ceux de ces camarades qui disent : Vive la Guerre !

Ce n’est qu’une boutade, évidemment, et il n’est pas bon d’accorder trop de valeur aux boutades. Ceux qui nous les apportent y trouvent quelques satisfactions intimes. Cela peut leur suffire, personnellement je me déclare insatisfait.

Un tel raisonnement me parait fort simpliste.

Certes, les esprits superficiels pourront s’en contenter. La guerre permettra à des centaines de milliers d’abrutis de se massacrer mutuellement ? Tant mieux ! ils nous débarrasseront. Il en restera toujours bien assez.

Et puis, la guerre réveillera les endormis, secouera les lâches. Les anarchistes n’ont rien à craindre de la guerre, laquelle peut créer en leur faveur une atmosphère spéciale et des conditions sociales toutes nouvelles.

Ce paradoxe ne me séduit pas.

Je ne vois pas trop ce que les anarchistes auraient à gagner lors d’un conflit et par contre je vois très bien ce qu’ils risqueraient d’y perdre.

Les époques de trouble peuvent assurément être propices à certains agissements individuels sur la nature desquels il est inutile d’insister. Que différents amis nourrissent de tels espoirs, je n’y vois aucun inconvénient. Mais qu’ils assoient sur une spéculation aussi fragile, dont la réalisation heureuse semble fort aléatoire, grosse de nuages et de périls, toute une théorie sociale les conduisant à désirer l’universelle boucherie des peuples se ruant les uns contre les autres — c’est d’une simplicité naïve un peu trop exagérée !

Les abrutis ne vous intéressent pas ? Je le conçois aisément, n’ayant moi-même qu’une sympathie très limitée à l’égard des membres de cette humanité 1 dont je ne suis nullement fier de faire partie. Mais si légitime qu’il soit, ce désintéressement ne résoud pas la question. Les abrutis iront mourir par milliers et par milliers. Et après ?

Qui vous dit d’abord, ô collaborateurs anonymes des feuilles anarchistes. que vous ne serez pas vous-mêmes victimes de la tuerie qui se prépare ? Qui peut vous certifier que vous ne serez pas les premiers et les plus sérieusement frappés ?

Ne serait-ce que pour cette raison, l’insouciance de nos amis qui crient « Vive la Guerre » pourrait être reconnue déplacée. Et je ne crois pas inutile de faire appel, avant tout, aux sentiments individuels, puisque nous avons la prétention d’être des anarchistes individualistes.

Au point de vue individuel, nous n’avons à attendre de la guerre qu’une aggravation de notre sort, des représailles féroces, une lutte inégale et peut être une extermination implacable.

Et au point de vue social, l’erreur apparaît plus flagrante encore. Il n’est pas besoin d’être un sociologue éclairé et profond pour savoir que les lendemains de guerre ont toujours abrité les plus réactionnaires entreprises, qu’ils ont toujours favorisé la tyrannie, l’exploitation et l’obscurantisme.

La guerre, mais ce serait le réveil des sentiments chauvins les plus fous, les plus exaltés. Ce serait l’obsession de la revanche pour les vaincus ; la griserie du triomphe pour les vainqueurs. Des deux cotés : extension du patriotisme.

Tandis que les victorieux se laisseraient porter par un orgueil outrecuidant vers des destinées toujours plus élevées, les écrasés travailleraient à leur relèvement avec fébrilité et persévérance. Allez donc faire entendre à ces gens des paroles de raison, de révolte. Allez donc leur communiquer votre amour d’une vie meilleure et plus saine.

Ils seront sourds. La guerre, ce serait un recul de cinquante ans. Pendant ce temps, les peuples piétineraient et bien entendu, l’individualité se trouverait placée dans un milieu qui ne lui laisserait que de très faibles possibilités d’action.

La guerre est bien la plus parfaite image de la folie ancestrale, de la brutalité des fauves primitifs. Comment pourrait-il sortir quelque chose de bon et de propre de cette boue sanglante, de cette ruée ignoble, de cette chose profondément anti-anarchiste : la guerre ?

L’anarchisme condamne la lutte, l’autorité, la violence.

Il n’admet, en cas de nécessité vitale, que la lutte pour la conservation de l’équilibre individuel, la lutte pour le bonheur et pour l’épanouissement du Moi. Il s’agit là d’une lutte consciente, réfléchie, rénovatrice. Elle n’a rien de commun avec la boucherie imbécile, à laquelle participent des millions de crétins qui vont mourir sans savoir pourquoi.

La guerre fait appel aux plus bas instincts, elle cultive les préjugés les plus sots, elle cimente les plus meurtrières tyrannies.

Et les anarchistes l’appelleraient de leurs vœux ?

Ils lui découvriraient des bienfaits, une utilité, une valeur ? Ce serait de l’aberration.

Je ne me leurre pas sur la valeur de l’agitation anti-guerrière actuellement opposée aux velléités gouvernementales. Je ne crois guère à la possibilité victorieuse d’une insurrection aléatoire. Les clichés de réunion publique me paraissent certes bien usés et bien ternes ; néanmoins, ma conclusion est que la guerre est une chose mauvaise, si nous ne pouvons pas l’empêcher, il serait intéressant de nous soustraire à ses atteintes néfastes et il est également intéressant de ne pas nous laisser emporter par notre dégoût et nos rancœurs, jusqu’à émettre des appréciations qui me semblent absolument contraires à la mentalité et au
caractère anarchistes.

André LORULOT.

l’anarchie n°402 – 26 déc. 1912

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PEUPLE D’ESCLAVES !

« Nous ne serons pas de la chair à canon ! Le prolétariat français s’est soulevé contre la guerre ! » clame l’organe de la G. G. T.

Quel bluff ! Quelle comédie ! Il est clair pourtant que cette tentative de grève générale a piteusement avorté.

J’avoue que j’éprouvai d’abord quelque déception, puis du dégoût !

Déception, car je m’attendais à une manifestation générale et unanime. Dégoût, car ce peuple dont on vante tant les qualités et l’énergie révolutionnaire est réellement trop avachi. Etant donné le battage fait en vue de cette grève, la propagande active et intensive faite dans les milieux socialistes, syndicalistes (voire même anarchistes), je m’attendais à un soulèvement assez imposant.

Je pensais que la vie économique du pays serait, sinon totalement arrêtée, du moins fortement paralysée. Quelle naïveté ! J’avais oublié de compter avec la mentalité des prolétaires conscients et organisés !

Comment ! pour une question vitale comme la guerre, alors qu’il n’y avait aucun risque à manifester leur volonté, c’est à peine si quelques centaines d’individus — toujours les mêmes — se sont croisés les bras. Qu’est-ce que cela sera lorsqu’ils auront le poteau d’exécution devant les yeux 

Allez esclaves ! clamez dans vos syndicats, dans vos réunions en chambre close votre dégoût du militarisme et de la guerre !

Applaudissez frénétiquement les appels enflammés des fromagistes à 250 francs par mois — incapables de vous conduire, il vous faut des bergers. — Je sais ce que vaut votre énergie et je connais votre mentalité.

Le moment venu, vous irez en troupeau à l’abattoir, crever à l’ombre du torchon tricolore !

Seuls, les anarchistes, en révolte perpétuelle contre l’ordre social, sauront sans emphase se soustraire à la boucherie.

Avant de crier bien haut que le peuple ne sera pas de la chair à canon, transformez leur mentalité !

Avant de refuser de courir à la frontière, il faut refuser d’aller à la caserne !

Mais ce geste ne peut être accompli que par des hommes libres et non par des esclaves !

Jean RAYNALD.

l’anarchie n°402 – 26 déc. 1912

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CHIQUENAUDES & CROQUIGNOLES

Féminisme.

Je lis dans La Suffragiste, un écho qui dit que les femmes allemandes ont demandé à faire leur service militaire.
Et les féministes se réjouissent !
Je ne vois pas que cela soit un progrès. Les femmes allant à la caserne, endossant l’uniforme, faisant les pantins et se tenant prêtes, comme les hommes, à se servir de leurs armes pour exécuter les besognes plus ou moins malpropres que les dirigeants peuvent avoir à accomplir.
Alors que les hommes conscients essaient d’échapper à la laide tyrannie militaire, les femmes croient-elles réellement s’émanciper en soutenant l’institution militariste ?
Au fond, quand les femmes voteront comme les hommes, quand elles auront les mêmes tares, les mêmes vices, les mêmes préjugés, quand elles seront aussi bêtes et aussi esclaves, loin d’avoir réalisé un progrès, je crois plutôt qu’on tournera le dos à la véritable émancipation.

CANDIDE.

l’anarchie n°402 – 26 déc. 1912


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