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A propos du mouvement de solidarité avec la Palestine et du Hamas.

posté le 27/08/14 par comité anti-impérialiste Mots-clés  solidarité 

A propos du mouvement de solidarité avec la Palestine et du Hamas.

Faut-il soutenir le Hamas ? Faut-il le soutenir comme force de résistance palestinienne ou le condamner pour ses conceptions fondamentalistes féodales ? A l’heure où une nouvelle pluie de fer s’abat sur le peuple palestinien, cette question peut sembler oiseuse ou secondaire. En fait, elle est décisive car elle détermine la nature de notre soutien à la cause palestinienne et la clarté politique du mouvement de solidarité. On sait aussi que c’est précisément sur cette question du soutien au Hamas que la propagande favorable à la colonisation de la Palestine se déchaîne. A l’heure de la prétendue guerre occidentale contre le « terrorisme islamique » cette question cristallise tous les efforts dans la guerre idéologique en cours.

Pour en comprendre l’enjeu il faut avoir en tête trois choses. 1) La colonie sioniste prétend désormais mener sa guerre non contre les Palestiniens mais contre le seul Hamas. Cette affirmation est un refrain connu. En 2001, au cours de la seconde Intifada , Sharon prétendait que c’était l’Autorité Palestinienne d’Arafat qu’il fallait détruire en la déclarant « régime terroriste » 2) Le Hamas[1] est considéré comme organisation terroriste par l’UE et les USA et donc toute attaque contre cette organisation est de facto légitimée. L’UE européenne et la France en tête ont soutenu la nouvelle destruction de Gaza en accusant les Palestiniens d’en être les premiers responsables. Ils soutiennent la « sécurité » d’Israël. Or la sécurité, le calme et l’ordre pour le si pauvre et si menacé « Israël » c’est l’occupation, les massacres, le siège et la destruction des droits du peuple palestinien. De son côté, comme pour toutes ses opérations militaires précédentes depuis la Nakba, le but de la colonie sioniste « Israël » est de faire disparaître le mouvement de résistance palestinien et d’obtenir une reddition à long terme. Or, le Hamas est la principale force qui ne courbe par trop l’échine depuis la dégénérescence de la Résistance sous l’Autorité Palestinienne. 3) Sur cette question, les principaux groupes et mouvements qui appellent en France au soutien de la Palestine entretiennent la plus grande confusion et ne défendent aucun principe clair. Au nom le plus souvent d’un rejet abstrait et inconséquent de l’islamisme et en l’absence de positions révolutionnaires.

La réponse à la question du soutien au Hamas est pourtant extrêmement simple pour un mouvement de solidarité internationale qui soutient la cause des peuples. Nous sommes contre la colonisation de la Palestine qui est une forme de la domination impérialiste au Proche-Orient. Nous sommes contre les atrocités commises par les sionistes soutenus militairement, financièrement, politiquement par les pays impérialistes, en premier lieu par les Etats-Unis et l’Union Européenne et nous sommes contre ce qui rend possible ces atrocités : la direction du monde par le capitalisme à son stade impérialiste. Nous devons donc soutenir toute force issue du Peuple palestinien qui résiste objectivement à la colonisation de la Palestine et à la domination impérialiste sur le Proche-Orient. Cela signifie que 1) Le fait que le Hamas dirige actuellement le mouvement de résistance aux agressions contre le peuple palestinien ne modifie pas notre solidarité. 2) Nous soutenons les actions armées du mouvement de résistance sans partager ni l’idéologie du Hamas qui influe sur sa conception de la libération de la Palestine ni à plus forte raison les absurdités contre-révolutionnaires que l’on trouve dans sa charte publiée en 1988. 3) Que seule la faiblesse du mouvement communiste et des forces révolutionnaires explique cette situation car cette situation est due à l’absence d’un grand mouvement révolutionnaire au Proche-Orient.

Sur la question palestinienne, la démarcation est claire et doit être inlassablement rappelée : en Palestine occupée il y a un oppresseur et il y a un opprimé. La critique éventuelle des conceptions qu’ont les opprimés – i.e les forces palestiniennes qui résistent à la colonisation- n’a de sens que lorsque cette ligne de démarcation principale est clairement définie et assumée. En d’autres termes, la critique des conceptions du monde présentes dans les cerveaux des acteurs de la Résistance palestinienne est tout à fait légitime mais cette critique est subordonnée au soutien à cette même Résistance. A nos yeux par exemple la domination de la Palestine est une affaire de lutte des classes à l’échelle locale et internationale et non un conflit ethnique et religieux[2]. Toute conception pessimiste qui fait du conflit au Proche-Orient l’expression d’un conflit entre religions ou civilisations est erronée. Et il est évident que pour les tenants de l’Islam politique c’est le contraire qui est vrai. Mais en aucune façon la nature des conceptions du mouvement national palestinien n’est un préalable à la solidarité internationale, en particulier pour nous ici dans un centre impérialiste.

Une fois ces points de base établis, il faut clarifier ce que signifie mener la lutte contre des idées réactionnaires qui existent parmi les opprimés et parmi leurs soutiens. De quel point de vue peut-on critiquer un opprimé qui se « trompe » lorsqu’il se révolte ? Rappelons-nous à ce titre la phrase de Sartre à propos de ceux qui critiquent de l’extérieur le combat des opprimés : « pour mériter le droit d’influencer les hommes qui luttent, il faut d’abord participer à leur combat ». Les condamnations morales et idéalistes sur les conceptions erronées, les abus et les dérives de ceux qui luttent sont définitivement vaines. Elles sont au mieux inutiles et sans effet et en réalité elles sont réactionnaires. Il faut donc participer au combat pour le critiquer.

Participer au combat pour la Palestine libre c’est évidemment s’opposer au sionisme et à ses soutiens internationaux et c’est nécessairement soutenir l’autodéfense, l’autodétermination, la résistance armée et toutes les formes de lutte de ceux qui subissent le joug colonial. Précisons et soyons concrets. Qu’est-ce qu’on entend par la Résistance Palestinienne aujourd’hui ? C’est en premier lieu les factions armées de chaque organisation palestinienne : Les Brigades Ezzedine Al Qassam du Hamas, les brigades Al Quds du Jihad islamique, les brigades Abu Ali Mustapha du FPLP, les brigades de la résistance nationale du FDLP et les brigades Al Aqsa du Fatah. Ces forces matérialisent la volonté de résistance d’un peuple. Sans elles la cause palestinienne aurait disparue dans les limbes de l’histoire. Elles sont un rempart contre le nettoyage ethnique pratiqué par les sionistes depuis des décennies. Ces forces armées ont fait du réfugié exclu de sa patrie un combattant, parfois un révolutionnaire. Les actions armées montrent aussi que quelque soit la disproportion des forces, il est toujours possible d’infliger des pertes à l’ennemi, de toucher ses points faibles et de réduire en cendres son mythe de l’invincibilité. Le mouvement de solidarité se doit de mettre en avant ces faits héroïques et riches d’enseignements. On ne peut s’en tenir à dénoncer les atrocités de l’armée d’occupation et à appeler au boycott et aux sanctions internationales. Le droit de se défendre par les armes est primordial. Aujourd’hui, les forces militaires de la Résistance palestinienne se coordonnent ponctuellement pour répondre aux agressions de l’occupant mais elles ne partagent pas comme nous allons le voir de stratégie commune de libération de la Palestine depuis l’autodestruction de l’OLP ou son remplacement par l’Autorité Palestinienne à travers les accords d’Oslo en 1993.

Rappelons notre position. La question du soutien au Hamas est à la fois une question concrète et une question de principe. Les révolutionnaires soutiennent sans ambigüité les forces qui agissent et qui résistent objectivement à l’impérialisme sans pour autant nécessairement partager toutes leurs conceptions. En fait, dans une situation d’oppression, les idées qu’ont en tête ceux qui résistent ne constituent pas la question principale. Ce qui compte c’est ce qu’ils font. Ce qui compte, c’est leur lutte objective. C’est le point de vue du matérialisme historique comme l’a magnifiquement montré Engels dans La guerre des paysans en Allemagne. Il faut participer à cette lutte objective pour influencer le combat dans un sens progressiste ou révolutionnaire. C’est là une des grandes leçons du marxisme. Nous rappelons donc ici une question de principe. Les révolutionnaires des pays impérialistes soutiennent les soulèvements contre l’impérialisme y compris lorsque leur direction politique effective propage des conceptions rétrogrades. Cette position n’est en rien paradoxale[3]. C’est celle de l’internationalisme prolétarien. Le mouvement communiste a toujours appelé à défendre ceux qui luttent contre les ennemis des masses populaires y compris en l’absence de mouvement révolutionnaire. Devait-on condamner au XIXème siècle la résistance à la colonisation française en Afrique de l’Ouest dirigé par l’Almamy El Hadj Samory Touré ? Devait-on condamner Abdelkrim El Katthabi, grand dirigeant de la guerre du Rif dans les années 1920 au Maroc. Ces deux dirigeants étaient les plus redoutables opposants à la colonisation française dans cette région, mais il n’est pas sûr qu’ils partageaient entièrement les conceptions démocratiques modernes. D’ailleurs, les conceptions « modernistes » des colonisateurs européens ont toujours été un argument phare pour, au nom de la lutte contre l’obscurantisme, exercer la pire domination « civilisée » et même l’extermination des autres peuples.

Mais, nous l’avons dit, si les révolutionnaires soutiennent l’opposition objective à la domination ils ne propagent pas d’illusions ou de fausse neutralité quant aux lignes politiques qui peuvent mener à la victoire ou à la défaite les peuples opprimés. Les révolutionnaires rejettent sans ambigüité les idéologies réactionnaires comme l’Islam politique. Non parce que l’Islam politique s’oppose aux pseudos « valeurs libérales » des démocraties capitalistes mais parce qu’il opprime les masses populaires et les soumet à l’ordre impérialiste dominant. Même sans prendre des formes fascistes ouvertes (comme c’est le cas par exemple dans le Golfe, en Lybie, en Irak, en Syrie, au Soudan, au Pakistan et dans tous les mouvements takfiristes) l’Islam politique est une arme politique au service des classes bureaucratiques, compradores et féodales qui dirigent les régimes arabes ou les pays à majorité musulmane. Ces classes dominantes au nom d’une doctrine de religion politisée s’opposent en fait aux aspirations démocratiques des classes populaires et à la libération des peuples. L’opposition culturelle à « l’Occident impie » ne va pas jusqu’à rompre avec son système économique, avec ses relations financières et avec ses forces armées. L’anti-occidentalisme n’est pas un anti-impérialisme. Au contraire, l’Islam politique aide partout à la perpétuation de la domination impérialiste soit en passant des accords directs de cogestion militaires et économiques avec les puissances impérialistes soit en développant d’atroces guerres sectaires. L’Islam politique est un ennemi idéologique et politique pour les masses populaires en ce qu’il est un facteur de plus de renforcement de l’impérialisme et d’oppression des masses populaires non en ce qu’il serait la menace principale contre la « Civilisation » et « l’Empire du Bien ».

D’autre part, aujourd’hui en Palestine occupée, le problème principal ce n’est pas le Hamas mais l’Autorité Palestinienne (AP). La mise en place de l’AP a littéralement détruit le mouvement national palestinien et elle signifie le renoncement à tous ses objectifs de libération nationale. Cette situation concrète, apparue clairement depuis 1993, ne permet pas au mouvement de solidarité avec la Palestine de garder le même discours que dans les années 1980. Toutes les forces qui acceptent le cadre politique et le leadership de l’AP ont rompu avec le programme de libération de la Palestine. C’est pour cette raison précise qu’il ne sert à rien d’opposer aujourd’hui le projet d’une Palestine démocratique (multiconfessionnelle, multiethnique) défendue historiquement par l’OLP au projet islamiste du Hamas. Ce projet démocratique ne correspond pas à la pratique actuelle des forces de l’OLP, y compris de son aille gauche. Si on ne part pas de cette réalité, on vend des illusions. L’Autorité Palestinienne, mise en place par les accords d’Oslo, a toujours été la négation même de la Palestine démocratique. En effet, l’AP entérine le fait accompli de la colonisation, elle accepte la défaite et elle se construit sur la reconnaissance de la « légitimité » du sionisme. Les accords d’Oslo et les élections palestiniennes sous occupation de 2006 ont créé une grande démoralisation. Les colons sionistes contrôlent 42% de la Cisjordanie et ¼ des Palestiniens de cette zone dépendent des emplois de l’AP. L’AP condamne toute réaction populaire à l’occupation, qu’elle soit armée ou non, elle représente la docilité sans limite de la grande bourgeoisie palestinienne. Ce n’est même pas un semblant d’Etat car il n’y a pas de droit sur l’eau, sur la terre et sur l’espace aérien. L’AP exerce une oppression intérieure. Elle est le bras armé d’une autogestion de la répression par la bourgeoisie compradore palestinienne.

C’est pour cette raison concrète que présenter aujourd’hui sans analyse critique la gauche palestinienne et son mot d’ordre de Palestine démocratique comme une alternative au Hamas est une imposture qui n’aide malheureusement en rien le peuple Palestinien. Cela ne permet ni de comprendre les enjeux actuels, ni de soutenir efficacement la lutte du peuple Palestinien. Certes, les conceptions historiques et les actions de la gauche palestinienne (principalement le Front Populaire de Libération de la Palestine –FPLP- et le Front Démocratique de Libération de la Palestine-FDLP) sont de loin les plus avancées de ce qu’a produit la Résistance palestinienne dans les années 1970 et 1980. Après 1993, il y a même eu des tentatives de construire un nouveau « front du refus » des accords d’Oslo. Mais aujourd’hui, la pratique principale des forces de la gauche palestinienne c’est leur participation critique aux instances issues des accords d’Oslo et la dilution du combat populaire dans les ONG qui encadrent la population. Ces forces ont majoritairement abandonné la lutte armée, leurs militants sont financés par des ONG qui dépendent de l’impérialisme, elles ont accepté la répression de l’AP contre le Hamas. C’est cette capitulation qu’il faut en premier lieu critiquer plutôt que de nourrir l’illusion que le visage de la résistance palestinienne est aujourd’hui celui de Leïla Khaled[4]. Se servir du mouvement révolutionnaire palestinien des années 1970 pour cacher ce qu’il est devenu ne sert en rien la cause des peuples. Si les masses palestiniennes se sont tournées vers le Hamas c’est pour des raisons concrètes de résistance à l’occupation et non par abandon du beau projet démocratique. En résumé, la force relative du Hamas n’est qu’une conséquence de la capitulation de l’OLP.

Quelle est la nature du Hamas aujourd’hui ? Le Hamas a une triple caractéristique : 1) C’est une organisation nationale palestinienne qui a refusé jusqu’ici la pacification et la collaboration avec l’occupant contrairement à la direction de l’OLP depuis 1993. Avec ses œuvres sociales, c’est la raison de son succès dans les masses palestiniennes 2) Le Hamas est désormais candidat à la gestion politique des territoires occupés de 1967. Il a déjà déclaré depuis 2006 qu’il était prêt à renoncer à la lutte armée si les occupants sionistes quittaient les terriroires occupés depuis 1967. S’il intègre l’Autorité Palestinienne dans un gouvernement d’unité nationale, il entérinera de fait les accords d’Oslo et ses institutions. A ces débuts comme force de résistance, en 1988, le Hamas refusa d’intégrer l’OLP mais il participe depuis 2004 à la « vie politique » sous occupation. Cela signifie que la question d’en faire un « partenaire » dans les négociations est posée depuis cette date pour les impérialistes et les sionistes. 3) Le Hamas défend l’idée que l’Islam politique est la réponse aux problèmes posés par la colonisation de la Palestine ce qui signifie de fait le rejet d’une révolution démocratique comme solution (Sur les caractéristiques de cette révolution démocratique voir le livre incontournable Textes de la révolution Palestinienne de Bichara et Naïm Khader). Concrètement, le Hamas au début de 2014 était très affaibli car il était coupé de ses soutiens principaux : l’Iran et l’Egypte. L’Iran a diminué voire coupé son aide financière et militaire suite à la situation syrienne dans laquelle le Hamas a pris position contre le régime de Bachar Al Assad et a rejoint les positions du Qatar. L’Egypte, suite à la répression des Frères musulmans par le régime Al Sissi, a totalement isolé le Hamas tout en renforçant sa collaboration au blocus de Gaza. Le Hamas est actuellement sous la dépendance financière du Qatar pour payer les 40000 fonctionnaires de Gaza et cette situation intenable le pousse à une « réconciliation nationale » avec le Fatah. Mais l’absence de projet de libération nationale unifié permet à l’ennemi sioniste de jouer sur la division des Palestiniens. On peut certes nuancer la situation de division car la nouvelle guerre de Gaza et surtout la résistance militaire intraitable a obligé les dirigeants de l’AP à se présenter unis en août 2014 avec les autres factions palestiniennes aux négociations du Caire sur la base de revendications unitaires et formulées principalement par Gaza. Mais cette unité ne concerne pas un projet de libération globale. Cette situation délétère vient du fait que la solution des « deux Etats » adoptée par les dirigeants de l’OLP depuis 1977 et entériné par la déclaration d’Alger en 1988 a échoué. Et les solutions issues de cette orientation de la bourgeoisie palestinienne ont échoué. Il ne reste aujourd’hui qu’un seul Etat qui recouvre de sa domination totale la Palestine historique.

Les partisans de la solution à « deux Etats » dans le mouvement de solidarité international se sont alors récemment repliés sur l’idée d’un seul Etat. On pourrait croire qu’il s’agit d’un progrès de leur conscience politique. Mais c’est le contraire qui est vrai. Ils voient cet Etat unique démocratique sur toute la Palestine (ou plutôt sur tout « Israël » de façon totalement idéaliste, sans démantèlement du régime colonial, sans remise en cause de la confiscation des terres, sans dire comment pourrait se réaliser le droit au retour des Palestiniens de 1948, sans guerre populaire de libération. Bref, il s’agit d’une intériorisation de la défaite présentée comme une grande solution démocratique. Tous les habitants de la Palestine historique auront les mêmes droits civiques dans un même Etat (de quelle nature ?) et l’affaire sera réglée. Le problème n’était qu’une simple affaire de droits civiques et non une cause de libération nationale. En somme, Martin Luther King aurait pu le régler. Ce tour de passe-passe est au cœur du récent livre-DVD sur la solution à un Etat d’Eric Hazan et d’Eyal Sivan Un Etat commun, entre le Jourdain et la mer. Or, c’est une solution qui escamote le fait que le premier droit élémentaire des Palestiniens est le droit à leur patrie débarrassée du sionisme. Selon cette nouvelle vision de la solution à un Etat, il s’agit en premier lieu de « convaincre » la population juive dans les zones occupées depuis 1948 d’accepter le droit au retour des Palestiniens sans toutefois remettre en cause la spoliation de 1948, sans même parler de la réappropriation des terres. En fait, le mouvement de solidarité n’a pas à se baigner dans ces marécages d’une prétendue solution idyllique quelle que soit les difficultés de la situation. Toute solution passe par le conflit disait le dessinateur martyr Naji Al Ali. Il n’y aura pas d’Etat démocratique en Palestine sans démantèlement effectif du sionisme.

Revenons pour conclure à Gaza. La troisième « guerre » contre Gaza en six ans montre que c’est encore là-bas que bat le cœur de la résistance d’un peuple qui refuse sa négation. C’est à Gaza que les tournants de la lutte palestinienne ont eu lieu, du moins sur le territoire de la Palestine historique. Ce carrefour historique devenu un vase clos fermé par les sionistes et par le régime égyptien est encore aujourd’hui le centre vivant qui refuse la capitulation. C’est le berceau des pères fondateurs du mouvement national palestinien et des fedayins. Les réfugiés qui vivent à Gaza ont été expulsés de leurs villages et de leurs terres par des colons juifs européens en 1948. Chassés de Ramla, Beersheba, Ashkelon, Isdod, Najd (remplacé par Sdérot aujourd’hui). Ces villes sont ciblées aujourd’hui par des fils des réfugiés qui ne peuvent plus retourner sur la terre natale de leurs parents tandis que tout colon juif venu de n’importe quel pays peut s’y installer en étant sponsorisé. Les tirs de roquettes et les tunnels sont la forme actuelle du droit à se défendre et à survivre des palestiniens. Et Ce n’est sûrement pas la dernière.

Le peuple, le peuple seul est le créateur de l’histoire universelle (Mao Zedong)

[1] Le Hamas est l’acronyme du « Mouvement de la Résistance Islamique ». Créé après la conquête de Gaza et de la Cisjordanie en 1967 par l’armée sioniste, il a été favorisé par l’occupant pour fragiliser l’OLP et les organisations de la gauche palestinienne. C’est une branche palestinienne du mouvement des Frères musulmans. Les versements defonds venus des pays arabes et la création du collège Islamique de Gaza qui a est devenu une pépinière de fondamentalistes ont lieu avec la bénédiction de l’occupant sioniste. Mais le Golem s’est retourné contre son créateur : la participation à l’Intifada dès 1987, sa mise hors la loi en 1989 par l’occupant et son refus des accords d’Oslo de 1993 en ont fait la force palestinienne principale face aux choix d’Arafat.

[2] Le conflit en Palestine doit être défini avec précision. Il n’est pas seulement un conflit entre le colonialisme juif et les Palestiniens. Il s’agit d’une contradiction entre « Israël », une colonie qui est l’œuvre d’un centre impérialiste, et les peuples arabes qui veulent rétablir leurs droits. Cette colonie a une fonction particulière de maintien des intérêts impérialistes au cœur du monde arabe. Elle a comme allié le capitalisme compradore de la grande bourgeoisie arabe. Le projet colonial se base sur la négation d’un peuple (« le peuple palestinien n’existe pas » selon la déclaration Golda Meier, premier ministre du régime sioniste de 1969 à 1974) mais ce projet n’existerait pas sans le soutien des principaux pays impérialistes, principalement des Etats-Unis. Si ce soutien inconditionnel existe ce n’est pas pour faire plaisir aux lobbys sionistes ou pour réparer le génocide juif commis par les nazis en Europe. Le contrôle militaire des zones pétrolières en est la première raison ainsi que la destruction de tout mouvement national de libération arabe. Cela explique que selon ces intérêts impérialistes la colonie sioniste doit bénéficier du monopole régional de l’arme nucléaire et soit un « associé obligatoire » dans le domaine des hautes technologies. Cela explique aussi que les guerres et la destruction des Etats se multiplient au Moyen-Orient

[3] Cette position ne consiste évidemment pas à considérer les forces islamistes comme étant partout des forces de la lutte anti-impérialiste dans les pays semi-féodaux et semi-coloniaux. La Palestine occupée et le Liban sont à cet égard plutôt une exception qu’une règle. Ainsi, soutenir la rébellion syrienne comme le font divers courants trotskystes au nom du « Printemps arabe », plus ou moins inspirés par les analyses de Gilbert Achcar, c’est se placer à la remorque de l’impérialisme américain et européen et de ses projets de démantèlement des pays arabes. La rébellion syrienne contre le régime réactionnaire syrien est majoritairement islamiste et elle ne porte pas une once combat anti-impérialiste. Elle est au contraire formée et financée par les principales puissances impérialistes et leurs alliés, les pétromonarchies du Golfe et le régime fasciste turc. [4] Leïla Khaled est une militante célèbre du FPLP, un symbole vivant de la cause palestinienne. Dans les années 1970 elle a participé à des commandos de la Résistance palestinienne qui par des détournements d’avions a fait connaître au monde entier la cause de son peuple alors relégué au seul statut d’apatride. Elle a fait connaître l’histoire de son combat dans un livre essentiel : « Mon peuple vivra ». Elle est toujours membre du Conseil national Palestinien. Elle soutient les mouvements de solidarité comme le BDS tout en rappelant que si cette campagne fonctionne c’est à condition qu’un peuple résiste les armes à la main comme ce fut le cas en Afrique du Sud. Elle-même sait être critique sur ce qu’est devenue la gauche palestinienne. Ce n’est donc pas la personne de Leïla Khaled que nous critiquons ici mais l’habitude contractée dans l’extrême-gauche en France d’utiliser des images révolutionnaires des années 1970 plutôt que de faire face à la réalité du jour.

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Commentaires
  • 29 août 2014 20:05, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    Ce texte soi-disant « anti-impérialiste » n’est qu’un tissu d’escroqueries politiques ; en tout cas, ses auteurs, malgré leur intitulé, ne s’opposent aucunement à l’impérialisme : ils se contentent de prendre position contre UN impérialisme, celui de l’État capitaliste d’Israël. Et par conséquent, le « comité anti-impérialiste » qui signe ce texte n’a rigoureusement rien d’internationaliste : l’internationalisme consiste à considérer qu’il n’existe qu’une seule classe ouvrière internationale qui a les mêmes intérêts quels que soient les pays où elle se fait exploiter, et que les frontières nationales sont une création de la bourgeoisie qu’il faut détruire. Les auteurs de ce texte ne considèrent aucunement que tous les prolétaires ont les mêmes intérêts à défendre puisque dans leur texte il n’est aucunement question de défense des intérêts ouvriers, mais bien de ceux des États ; on nous demande ici de ne pas soutenir l’État d’Israël, mais de soutenir l’État palestinien.

    TOUS LES ÉTATS SONT CAPITALISTES ET PAR CONSÉQUENT IMPÉRIALISTES, ce n’est pas un choix de leur part, c’est un fait lié au développement du capitalisme aujourd’hui décadent. Les révolutionnaires, les vrais, ont mis cela en évidence lors de la Première Guerre mondiale, et personne n’a encore infirmé cette affirmation. Par conséquent, il n’y a pour les révolutionnaires et la classe révolutionnaire dont ils sont l’émanation aucun État à soutenir, aucune revendication nationale à défendre ; soutenir un État revient à soutenir nos exploiteurs et leur effort de guerre impérialiste, et c’est typiquement cela que nous propose ce texte.

    La lutte révolutionnaire n’a JAMAIS consisté à soutenir un État contre d’autres, mais à œuvrer pour la DESTRUCTION des États, de leurs flics, de leurs armées, de leurs bureaucratie et de l’exploitation. Le Comité anti-impérialiste ne nous parle aucunement de tout cela, il ne fait qu’appeler à perpétuer la guerre pour la défense des intérêts de la bourgeoisie palestinienne sous la forme particulièrement archaïque et brutale du Hamas, qui faut-il le rappeler interdit et réprime grèves et manifestations ouvrières à Gaza. Mais le Comité anti-impérialiste ne nous parlera évidemment jamais de l’exploitation et de la répression des ouvriers palestiniens par le Hamas, de la même façon qu’il est pour lui hors de question d’appeler les ouvriers israéliens ET palestiniens à s’unir contre la bourgeoisie israélienne ET palestinienne : il faut éviter de rompre l’Union sacrée contre « l’ennemi sioniste »…

  • "Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste" ou vieux militant de la cause sioniste ?

  • Une petite question au vieux sympa de ????? peux tu dire nous ou tu as vu l’existence d’un Etat Palestinien actuellement ? Comment imagine tu l’union des ouvrier palestiniens et "israéliens" contre ’la bourgeoisie sioniste et Palestinienne ?’

  • 5 septembre 2014 17:56, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    L’unité de la classe ouvrière est une caractéristique fondamentale de l’être même du prolétariat ; on l’a vue notamment pendant le mouvement des Indignés de Tel Aviv, où aucune revendication nationaliste n’a été mise en avant justement pour montrer que la question du logement, fondamentale en Israël, touche tous les ouvriers, juifs comme arabes, israéliens comme palestiniens. Le gouvernement israélien a d’ailleurs parfaitement compris le problème : la seule solution qu’il a avancée a été la construction de nouveaux logements dans les colonies, ce qui était justement refusé par le mouvement. Et les « antisionistes » ont condamné ce mouvement prolétarien justement parce qu’il entendait bien ne pas défendre le nationalisme, palestinien ou israélien, ce qui montre bien de quel côté de la barrière de classe se posent ces individus !

    Quant à Gaza et à la Cisjordanie, je signale à Grosminet qui manie visiblement mieux la calomnie que la réflexion qu’il y existe des ministres, une administration, des flics et un embryon d’armée : ce n’est pas parce que la Palestine n’a que de petits moyens qu’elle n’a pas d’État ! Du reste, cet État se défend fort bien contre les manifestations et les grèves, comme n’importe quel État capitaliste.

    Pour ce qui est d’assimiler toute critique de la « cause palestinienne » à la défense du sionisme, ce personnage repassera : les internationalistes sont habitués. Mais par contre je vais répondre par une autre question : qu’est-ce que l’impérialisme israélien peut bien avoir de particulier qui le place sur un plan différent des autres impérialismes, du palestinien par exemple ?…

  • Mais oui, bien sûr : l’imperialisme palestinien. Sujet très interessant pour une rédaction de philosophie.
    Sinon, il y a aussi le fascisme de l’embryon. Le nazisme potentiel des juifs du ghetto de Varsovie. Le gauchisme inconscient du général Pinochet. L’essence capitaliste de la lutte des intermittents du spectacle, le rôle objectivement réacionnaire des intellectuels marxistes à la petite semaine... plein de sujets super interessants pour aller de l’avant.

  • 11 septembre 2014 04:39, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    Faire de l’ironie n’a jamais démontré quoi que ce soit ! La Palestine est impérialiste parce que tous les pays capitalistes le sont, et elle ne peut pas déroger à cette règle. En 1914 aussi le gouvernement français expliquait que seule l’Allemagne était impérialiste. Donc si le dernier commentateur veut bien nous expliquer sa « définition » de l’impérialisme, je serais ravi de lui expliquer en quoi elle ne correspond pas à la réalité. Quant à l’impérialisme de la Palestine, elle se traduit très simplement concrètement : autant que je sache, elle exporte - même si Israël cherche constamment à l’en empêcher, mais ça ne change rien à la nature politique de la question - parce que le Capital palestinien ne peut assurer en interne son propre développement. D’autre part, autant que je le sache aussi, le Hamas préfère acheter des armes plutôt que de payer ses prolétaires, comme n’importe quelle autre bourgeoisie ! Ajoutons que la simple revendication d’un territoire est déjà une forme d’impérialisme, puisqu’elle ne peut se faire qu’au détriment des voisins.
    Dès que 07h32 aura répondu à quelques questions qu’il semble trouver gênantes visiblement, on pourra juger sur pièces de ses positions politiques. Pour l’instant, elles ne sont qu’un soutien à l’Union sacrée et la défense d’un camp impérialiste contre un autre. C’est-à-dire tout ce que les révolutionnaires ont toujours combattu !

  • Ils ont attaqué le Vietnam. On a rien dit. Cela revenait à soutenir l’imperialisme soviétique. Ils ont bousillé le Rwanda. Mais pour soutenir l’impérialisme tutsi, ne comptez pas sur nous. Ils ont mis les juifs, les tziganes, les homos et les communistes en camps et nous n’avons rien dit. Nous n’aurions certainement pas soutenu la ploutocratie anglaise. Au moment de l’Espagne, il ne fallait pas compter sur nous. On était tout de même pas assez fous pour soutenir l’impérialisme espagnol...
    Bref, on était sur le point de se demander si on allait pouvoir soutenir quelqu’un un jour, tant ce monde est farcis d’impérialistes de tout bord lorsqu’enfin sont arrivés... le printemps arabe et le mouvement des Indignés.
    Et là pas de problème. C’était du pur proletariat non imperialiste à soutenir enfin ! Bon la Tunisie est un peu resté un Etat capitaliste (un peu) et certains blogueurs du Caire avaient peut-être un peu été formés par des agents de la CIA. Mais en gros, c’était quand même vachement anti-impérialiste. Quant au mouvement des Indignés, voyez le résultat. Un vrai barrage contre les politiques d’austérité...
    En somme, on ne pourra pas dire qu’on a soutenu des agents de l’impérialisme et du capitalisme. Nous sommes restés purs de toute compromission. Nous n’avons soutenu que des gens purement inoffensifs.

  • 11 septembre 2014 15:49, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    Ce qui est très drôle, c’est la quantité de présupposés, de non-dits et d’affirmations sans aucun fondement dont le commentaire précédent est truffé !

    Pour commencer, qui est ce « ils » dont il nous parle ? Pas l’ombre d’une idée tant le reste n’est qu’un passage du coq à l’âne ! Est-ce que par hasard l’URSS n’aurait pas été impérialiste ? Et d’où sort exactement cette idée, si ce n’est des œuvres complètes du dénommé Staline ? Que voilà un sous-entendu qui pue le stalinisme ! Bien sûr qu’il existait un impérialisme soviétique, et je ne vois aucunement en quoi le soutenir aurait été une bonne idée ! Et qui fallait-il soutenir exactement dans la guerre d’Espagne ? Les staliniens du PC qui assassinaient les Poumistes et les Trotskystes par exemple ? Ou le gouvernement « socialiste » espagnol, qui a durement réprimé les anarchistes à Barcelone en 1937 ?…

    Quant au « danger » que constitueraient soi-disant le Vietcong ou le Hamas, puisqu’il nous est sous-entendu que ces nationalistes obscurantistes constitueraient un danger quelconque, j’aimerais savoir pour qui ou pour quoi ils seraient dangereux… à part pour l’impérialisme américain, qui semble constituer la seule véritable préoccupation du commentateur précédent ! En tout cas, pour le capitalisme, ils n’ont jamais constitué un danger quelconque…

    Par contre, selon le précédent commentateur, il paraît que les Indignés seraient inoffensifs ; là encore, j’aimerais bien savoir pour qui ils le seraient, parce que eux, au moins, ont été combattus par toutes les forces de la bourgeoisie, de l’extrême-Droite à l’extrême-Gauche ! On peut le voir notamment avec les Indignés de Tel-Aviv, qui ont été les seuls jusqu’à présent à mettre en avant une lutte unie des Arabes et des Israéliens contre la politique nationaliste des deux États. Alors, oui, les plus dangereux dans l’affaire POUR LA BOURGEOISIE, ce sont les Indignés, et tous ceux qui luttent contre le nationalisme, contre la division en nations, en groupes ethniques ou religieux. Ceux-là constituent un danger pour l’ordre existant, par ce qu’ils sèment, par leur réflexion, leur recherche de la solidarité entre exploités !

    Tout le contraire de ce à quoi aspire le commentateur précédent, visiblement…

  • Et oui. Et dire qu’il y a encore des naïfs pour croire que l’internationalisme cela consiste par exemple d’abord à mettre en solidarité les habitants conscientisés d’une nation qui vend des armes avec ceux qui en subissent les conséquences dans une autre nation. Histoire de provoquer une mobilisation qui puisse simplement enrayer le massacre.
    (combien de morts côté Israëlien cette fois ?)
    Mais non. Pas du tout. L’internationalisme, cela consiste d’abord à être contre toutes les nations. Et donc à ne prendre partie ni pour l’une ni pour l’autre et au besoin à regarder crever avec la plus pure indifférence une population qui de toute façon n’avait qu’à se désolidariser de sa nation. C’est ça être internationaliste. Et rien que ça. Réclamer aux cadavres la solidarité de classe, les laisser tomber parce qu’ils ont la basesse de vouloir se protéger en disposant eux aussi d’une nation. Comme si l’on pouvait, comme si l’on avait jamais vu s’établir une solidarité de classe internationale en l’absence de toute nation. Discours de riche, discours de doctrinaire bien à l’abris dans sa grande et belle Nation française qui demande à ceux qui en sont privés depuis des decennies de ne pas vouloir avoir d’Etat. Parce que l’Etat c’est mal par essence. Peut-être. Mais l’Etat occcupé, tu le sent tous les jours dans ton cul, vieux sympathisant ? Tu sent comme il est loin de ton anarchisme éthéré et comme il faut déjà liberer un Etat pour pouvoir l’abolir ? Et qu’on ne libère pas un Etat avec des traités de marxisme a priori ?

  • 12 septembre 2014 04:34, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    Merci au nationaliste qui ne signe pas le commentaire précédent de nous expliquer aussi précisément à quel point il préfère défendre une nation capitaliste contre une autre plutôt que chercher à détruire toutes les nations, mais qu’il ne vienne pas nous parler d’humanité ou d’autre calembredaine après ça ! Une nation n’a JAMAIS protégé ses habitants contre quoi que ce soit, elle les soumet à la coupe d’une bande d’exploiteurs nationaux qui s’arroge ainsi le « droit » d’exploiter « ses » ouvriers sans être embêtés par les bourgeois d’à côté ! Y compris en les envoyant se battre pour les intérêts de la clique au pouvoir et des grands patrons, comme dans toute guerre entre nations… L’État n’a jamais été qu’« un appareil spécial de répression contre les exploités » (Lénine citant Engels, pour mémoire). Du reste, l’État palestinien par exemple est le plus fliqué de l’histoire et réprime toute grève et manifestation non autorisées, comme tous les autres…

    Oui, on a déjà vu s’établir une solidarité de classe internationale dans l’histoire ; c’était pendant la Révolution russe, lorsque à la grand horreur du commentateur précédent les ouvriers sous uniforme des deux camps ont fraternisé sur le front en Russie. Et l’internationalisme n’est pas et n’a jamais été ce qu’il en dit : c’est le fait que tous les ouvriers ont les mêmes intérêts, partout dans le monde, quelle que soit la nation qui les asservit.

    J’aime bien me faire taxer de « discours de riche » par quelqu’un qui défend les intérêts des classes dominantes, on voit le fond de populisme de ce genre de discours qui est certainement très écouté dans tous les partis d’extrême-Droite… Ce discours était par exemple typiquement celui des Nazis - qui étaient « nationaux-socialistes », faut-il le rappeler…

  • Et par le plus grand des hasards, les soldats fraternels du front russe disposaient d’une nation au nom de laquelle ne plus agir. Alors que les glorieux prolétaires palestiniens que notre sympathique ami des pauvres du monde entier voudrait voir sortir de terre ont simplement une police d’occupation. Ce qui lui suffit à diagnostiquer que, décidément, la lutte de libération palestienienne est vraiment trop nationaliste pour être en quoi que ce soit soutenue.
    CQFD.

  • Dans ta logique, vieux sympathisant,aucune lutte de libération ne peut être soutenue. Car aucune n’a démarré sans l’existence d’une nation et toutes sont à ce jour retombées dans le système nationaliste. Mais précisèment c’est sur la Palestine que tombent régulièrement tes notations de professeur d’école parisien.
    Comme tu es bouché, tu penses qu’on ne peut te réfuter que d’un point de vue nationaliste. Parce que ton marxisme est en toc, complétement an-historique et consiste à rabacher des définitions plutôt qu’à étudier les évènements.

  • 13 septembre 2014 07:45, par Prolo

    * Depuis le début du XXe siècle, toutes les guerres sont des guerres impérialistes, dans la lutte à mort entre Etats, petits ou grands, pour conquérir ou garder une place dans l’arène internationale. Ces guerres n’apportent à l’humanité que la mort et la destruction à une échelle toujours plus vaste. La classe ouvrière ne peut y répondre que par sa solidarité internationale et la lutte contre la bourgeoisie dans tous les pays.

    * Toutes les idéologies nationalistes, d’« indépendance nationale », de « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes », quel que soit leur prétexte, ethnique, histo­ri­que, religieux, etc., sont un véritable poison pour les ou­vriers. En visant à leur faire prendre parti pour une frac­tion ou une autre de la bourgeoisie, elles les mè­nent à se dresser les uns contre les autres et à s’entre-massacrer derrière les ambitions et les guerres de leurs exploiteurs.

    * Les régimes étatisés qui, sous le nom de « socialistes » ou « communistes », ont vu le jour en URSS, dans les pays de l’est de l’Europe, en Chine, à Cuba, etc., n’ont été que des formes particulièrement bru­tales d’une tendance universelle au capitalisme d’Etat, propre à la période de décadence.

  • 13 septembre 2014 08:22

    "Depuis le début du XXe siècle, toutes les guerres sont des guerres impérialistes"
    Précaution historique bien inutile. Selon la définition de votre duo comique, toute guerre est impérialiste.

    Pourquoi les communards n’ont-ils pas fraternisé avec les prolétaires allemands en uniformes qui assiégeaient Paris ? Et pourtant ces gens étaient pour la fraternité universelle contre les puissants. Ils furent les premiers à chanter que leurs balles étaient pour leurs propres généraux.
    Au moins, sur ce plan-là, vous êtes de serviles suivants de Marx qui désavoua la Commune parce qu’elle ne s’était pas faite avec ses livres à la main. Mais quelle différence avec les bourgeois qui voudraient aujourd’hui que les Grecs et l’Europe entière rampent sous la règle écrite des traités ? Votre ennemi n’est pas la bourgeoisie. Mais la réalité.

    Vous voulez une fraternisation universelle des peuples sans guerre ? Faites-vous donc chrétiens et foutez-nous la paix.

    Quant au reste, on s’en fout. Vous vous empressez de dénoncer Staline, Castro et consor dès qu’on vous contredit parce que vous esperez trouver face à vous quelqu’un-e- qui les défendra et avec lequel vous puissiez entamer une dispute de chappelles bien identifiables, la seule guerre que vous ne menerez jamais, dans la cours de récréation de la pensée politique, avec du rouge à la place du sang, des boules de papier à la place des balles.

    Bon amusement, comme on dit chez nous.

  • * Pour son combat, la classe ouvrière doit unifier ses lut­tes, en prenant elle-même en charge leur extension et leur organisation, par les assemblées générales sou­ve­raines et les comités de délégués, élus et révo­cables à tout instant par ces assemblées.

    * La classe ouvrière est la seule classe capable de me­ner à bien la révolution communiste. La lutte révolu­tion­naire conduit nécessairement la classe ouvrière à une confrontation avec l’Etat capitaliste. Pour détruire le ca­pitalisme, la classe ouvrière devra renverser tous les Etats et établir la dictature du prolétariat à l’échelle mondiale : le pouvoir international des conseils ou­vriers, regroupant l’ensemble du prolétariat.

    * La transformation communiste de la société par les conseils ouvriers ne signifie ni « autogestion », ni « nationalisation » de l’économie. Le communisme né­cessite l’abolition consciente par la classe ouvrière des rapports sociaux capitalistes : le travail salarié, la pro­duction de marchandises, les frontières nationales. Il exige la création d’une communauté mondiale dont toute l’activité est orientée vers la pleine satisfaction des be­soins humains.

  • 15 septembre 2014 17:12

    ...doit, devra, necessite inéluctablement... Toutes obligations imperieuses et conditions sine qua non qui reviennent à enfermer la Révolution dans son mode d’emploi idéal et à faire qu’elle n’advienne jamais dans le monde réél.
    Marx renversé. Ce qui ne redonne même pas Hegel. Mais seulement sa bigoterie messianique.

  • 16 septembre 2014 07:40, par Prolo

    Notre commentateur précédent doit préférer le consensus mou de la démocratie bourgeoise et la gauche et l’extrême gauche du Capital. Que c’est plus simple de soutenir certaines fractions de la bourgeoisie, le nationalisme, que de se confronter à tous les tenants de l’idéologie dominante. L’internationalisme prolétarien n’a que faire des Etats !!!

  • 16 septembre 2014 18:21

    Cherches, cherches, Prolo...Tu finiras bien par débusquer le parti de l’ennemi pour pouvoir enfin l’attaquer de la seule manière que tu connais : la refutatio a priori.
    Réfuter tout ce qui n’est pas dans l’index, c’est cela que tu appelles se confronter à tous les tenants de l’idéologie dominante... Quel beau programme ! pour une vie courageuse certes et bien paisible, les pieds bien au chaud dans les charantaises du radicalisme intellectuel, le dos tourné contre les vicissitudes de ce monde trop imparfait comparé au triomphe mondial et instantané de la solidarité prolétarienne dépeint aux couleurs pastel des brochures de ton micro-parti.

    Et un autre te piste parce qu’il te croit sioniste ! Mais on serait heureux de n’avoir connu sur cette pauvre terre que des sionistes de ton espèce, vacciné à tout jamais contre toute mise en application de la moindre idée, combien il serait peut-être encore doux de vivre en Palestine en t’écoutant radoter et pousser de temps à autre un japement contre l’idée d’Etat.

  • 18 septembre 2014 15:46, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    C’est bien, on sent une argumentation puissante derrière le dernier commentaire ! C’est juste la revendication de l’ABSENCE DE TOUT PRINCIPE POLITIQUE, le propre du petit-bourgeois opportuniste qui cherche avant tout à défendre son petit pré carré. Les révolutionnaires revendiquent quant à eux des principes et une éthique. C’est la différence avec la bourgeoisie qui n’a que des intérêts.

    Le nationalisme est l’idéologie de la bourgeoisie, partout sur terre, point-barre ! Dès que Ouaf nous aura expliqué pourquoi le nationalisme palestinien serait plus estimable que celui des Français ou des Belges, on pourra comprendre ce qui le motive. Pour l’instant, tous ceux qui défendent le nationalisme sont des va-t-en-guerre partisans de l’Union sacrée, et c’est tout. C’est grâce à eux que la bourgeoisie justifie ses rapines et les massacres qu’elle perpétue partout sur terre. En Palestine comme ailleurs.

    Quant à l’idée que la nation serait la protectrice du petit peuple, elle sort de l’extrême-Droite, à moins que Ouaf ne nous explique où il l’a trouvée. Ça et la défense bec et ongle du nationalisme signent en tout cas clairement le propos ! Et se retrouver aux côtés des obscurantistes médiévaux du Hamas est quand même un voisinage plus que douteux !

    Du reste, se faire accuser de n’avoir jamais mis en application la moindre idée par quelqu’un qui défend soi-disant très concrètement la bourgeoisie palestinienne, mais en Europe, est du plus haut risible ! La seule chose qu’on puisse conseiller au dernier commentateur s’il veut paraître sérieux, c’est de se trouver un keffieh et d’aller mettre sa défense de la Palestine en pratique à Gaza !

  • "Les révolutionnaires revendiquent quant à eux des principes et une éthique." Celle de condamner tout soutien aux 1500 morts de Gaza parce qu’ils n’ont pas renié le Hamas.
    De la très haute éthique en effet.

    "Pour l’instant, tous ceux qui défendent le nationalisme sont des va-t-en-guerre partisans de l’Union sacrée, et c’est tout."
    Alors que ceux qui ajoutent au moulin de la propagande de guerre en cours sur le thème de l’Islam politique à éradiquer ne sont nullement des va-t-en-guerre mais des révolutionnaires qui ont des principes et une éthique. Ce n’est certes pas grâce à eux que "la bourgeoisie justifie ses rapines et les massacres qu’elle perpétue partout sur terre."

    "Quant à l’idée que la nation serait la protectrice du petit peuple, elle sort de l’extrême-Droite."
    La Patrie en danger... ça dit quelque chose au camarade plein de principe et d’éthique où sa culture historique ne sort jamais du feuilletage de son seul bréviaire de vulgarisation du marxisme pour jeunesses staliniennes ?

    "la défense bec et ongle du nationalisme" que tu rêves. Car tu rêves beaucoup, mon pauvre vieux.

    "quelqu’un qui défend soi-disant très concrètement la bourgeoisie palestinienne" Là aussi, tu te masturbes et fait parler Tatayé. Je n’ai rien défendu de tel.

    "paraître sérieux"... c’est un objectif que nous vous laissons bien volontier, Camarades du Principe et de l’éthique.

    Il y a du boulot.

  • 27 septembre 2014 05:28, par Vieux Sympathisant de la Gauche communiste internationaliste

    Je crains que l’éthique n’ait effectivement rien à voir avec la défense d’un nationalisme, quel qu’il soit. Le nationalisme EST la défense de la bourgeoisie au travers de son idéologie centrale. Quand on affirme ne pas défendre la bourgeoisie, on commence par dénoncer son idéologie nationale, le fondement de toute sa pratique ! La Patrie en danger : oui, ça me rappelle quelque chose, mais pas dans mon camp !

    Mon camp, c’est : l’ennemi est dans notre propre pays ! Les prolétaires n’ont pas de patrie ! Ça rappelle aussi quelque chose au commentateur précédent, ou bien n’est-ce pas dans son camp ?…

    Quant au reste du commentaire précédent, admirons simplement sa TOTALE ABSENCE d’arguments. Je préfère effectivement être sérieux, et je prends acte que le commentateur précédent avoue ne pas l’être. C’est réellement la seule chose qu’il peut reconnaître.

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