Comme le dévoilait Libération, Nabil Ennasri est l’homme lige du Qatar en France et dirige un observatoire dédié à ce pays. Il est également président du collectif des musulmans de France (CMF) et universitaire. Au nom de tous ces titres, la parole lui est souvent donnée dans les médias français qui lui permettent d’asséner ses « bonnes paroles » présentées comme des analyses indépendantes. Il n’est pas donc pas étonnant qu’il prenne la parole lors d’une affaire qui a monopolisé la presse nationale et internationale, sauf que la manière dont il a choisi de traiter cet attentat est particulièrement surprenante.
La réponse est dans les questions…
Le 28 mars 2012 soit moins de dix jours après le drame, Nabil Ennasri publie un article intitulé « Pourquoi ? » sur le site de l’AJIB dédié à l’islam et aux musulmans de France. Dans ce pamphlet, il s’interroge sur les supposées « zones d’ombres » qui entourent Mohamed Merah.
A quel titre se questionne-t-il ? Sûrement pas au titre de chercheur universitaire dont il se vante, car ces interrogations n’ont absolument rien d’académique. Que l’on remette en cause les dysfonctionnements des services de renseignements et de police dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Merah » est légitime, mais utiliser ces mêmes dysfonctionnements pour en conclure au complot islamophobe est spécieux.
Voici ce qu’écrit le Président du CMF : « Pourquoi parle-t-on de Merah comme s’il avait effectivement été le responsable de tous ces meurtres ? Que je sache, la justice n’a pas encore rendu son verdict ? En parlant d’“assassin“, de “monstre“ et de “tueur“ ? ».
Sauf à vouloir semer le trouble dans la réflexion des Français, de toutes origines, comment, peut-il écrire de telles inepties ? Qui tenait l’arme, qui s’est filmé à l’aide d’une caméra GoPro pour médiatiser ses crimes ? Comment faut-il nommer un homme qui tue des enfants de sang-froid ? Nabil Ennasri aurait-il écrit la même chose si les enfants tués n’avaient pas été juifs mais musulmans ?
Le prisme de l’islamophobie…
Nabil Ennasri va encore plus loin et fait de Mohamed Merah « un coupable idéal ». Sur le ton naïf d’un citoyen qui se pose des questions, il innocente Merah, qui au passage, faut-il le souligner, revendiquait pourtant ses crimes envers des enfants juifs.
Par « coupable idéal », le président du CMF entend bien sûr la figure du musulman et le pose en victime de toute la société française. Cette islamophobie qui serait en vogue et dont il joue à merveille est une stratégie bien connue de ses amis les Frères musulmans. Sur un autre sujet, Nabil Ennasri se dit révolter par l’affaire Tariq Ramadan, mais non pas par les sérieuses accusations de viols et les preuves qui s’accumulent envers le petit-fils du fondateur des Frères musulmans, mais contre les médias et la justice française. Encore un complot islamophobe selon le Dr. Ennasri, dont les liens avec la mouvance des Frères musulmans sont bien connus.
Au passage, crier au complot contre l’islam permet de ne pas s’interroger sur les raisons qui poussent certains Français à commettre des actes de terrorisme, c’est la vraie et seule question, que Nabil Ennasri occulte volontairement. Pourquoi ?