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Appel du mouvement des précaires

posté le 26/04/14 par clio Mots-clés  action  luttes sociales  répression / contrôle social  réflexion / analyse 

Appel : Le mouvement des précaires exige une amnistie sociale par un cri de guerre.

Nous, mouvement des précaires, sommes les sans voi-x-es.

Nous, classés politiquement en différentes catégories : nous, sans emploi avec salaire social ; nous, avec allocations sociales ; nous, sans ressources ; nous, sans-abris ; nous, sans papiers ; nous, familles monoparentales ; nous, travailleurs-euses- précaires ; nous, jeunes ; nous, personnes âgées...

Nous, catégories dont le pouvoir politique, économique, médiatique nous différencient, jouant de législations particulières, créant des distinctions particulières et des discours pour mieux nous diviser, nous rendre petit, nous mettre en compétition et nous opposer pour mieux nous dominer, nous exploiter, nous oppresser.

Nous, sans voix car elles sont tues, sans voix car le pouvoir a crée la honte de notre condition et nous renvoie à celle-ci en parlant de "responsabilité" ; sans voix car tout a été fait pour que nous ne soyons pas une force politique. Sans voix car notre condition ne peut être audible si elle n’a pas été vécue ; sans voix car on nous a soumis au sentiment d’impuissance et à la quête de la survie.

Nous, sans voies, car condamné à la pauvreté ; sans voies, car poussé à la survie, au suicide, à la révolte et condamné également pour cela.
Sans voies, car toutes les actions d’autonomie se retrouvent réprimées et condamnées. Sans voies car la condition imposée entraîne l’exclusion culturelle, sociale et politique.
Sans voies car aucune arme ne nous est donnée et celles crées sont récupérées, transformées, achetées, volées ou condamnées.
(...)

Nous, mouvement des précaires, refusons enfin ce mépris.

Mépris lorsqu’on voit que les amnisties fiscales s’enchaînent et que nous appauvrissons encore davantage.
Mépris lorsqu’on voit l’ensemble des scandales financiers qui se font à notre détriment, nous les démunis.
Mépris, lorsque les crimes financiers ne sont même plus punis, et parfois même légalisés.
Mépris, lorsque nous voyons tant de richesses que nous produisons alors que nous en avons si peu pendant que ceux et celles qui nous exploitent, nous dirigent et nous oppressent en jouissent avec tous les excès - et qu’ils en restent encore - tout en nous volant le peu qu’ils nous restent.
Mépris, lorsque nous vivons dans toute cette misère et que celles et ceux qui nous culpabilisent de cela, vivent dans la plus grande opulence et que ces derniers qui nous imposent cette condition là.
Mépris, lorsqu’on voit les nôtres se faire condamner et tuer du fait de la condition dont les puissant-e-s nous ont mis.
(...)

Nous, mouvement des précaires, exigeons une amnistie sociale par un cri de guerre.

Exigeons l’abolition des dettes privées, dettes de ménage car elles sont crées par un système économique, politique, culturel -mais aussi un certain nombre d’individu protégeant leur intérêt particulier- qui exploitent, dominent et oppressent l’humain par l’humain.
Exigeons l’abolition de la propriété privé car celui ou celle qui s’approprie le fait au détriment de chacun et chacune.
Exigeons l’égalité face aux choix pour notre et nos conditions d’existence.
Exigeons qu’à chacun et chacune soit reconnu sa valeur politique, économique et culturel, sans distinctions d’aucunes sortes.
Exigeons la suppression du capitalisme, système totalitaire, qui exploite, opprime et domine nos mères, nos pères, nos frères, nos sœurs, nos fils, nos filles et cela partout dans le monde, nous le mouvement des précaires.
Exigeons la suppression des pouvoirs, ceux qui nous imposent cette condition, en nous exploitant, oppressant, dominant dans notre et nos vies, notre et nos corps, notre et nos esprits. Pouvoirs qui aliènent nos autonomies, pouvoirs qui nous jugent, nous condamnent, nous emprisonnent et nous tuent du fait de notre condition, dont ils sont les juges et bourreaux, en continuant à le favoriser, à le faire perdurer, à le légiférer, à l’administrer...
(...)

Nous, mouvement des précaires, n’arrêterons pas.

N’arrêterons pas, car nous nous reconnaissons enfin car nos histoires sont proches, notre cause est commune.
N’arrêterons pas, car nous sommes un cri qui abat tous les baillons et toutes les prisons.
N’arrêterons pas, car nous voulons être maîtres de nos conditions d’existence.
N’arrêterons pas, car nous ne subirons plus.
N’arrêterons pas, car nous savons ce que nous voulons.
N’arrêterons pas, car nous utiliserons tous les moyens pour y arriver.

Nous, mouvement des précaires, refusons de n’être que des catégories à diviser et à opposer.
Nous, mouvement des précaires, refusons d’être les sans voix.
Nous, mouvement des précaires, refusons d’être les sans voies.
Nous, mouvement des précaires, refusons de subir votre mépris, c’est pour cela que nous exigeons une amnistie sociale par un cri de guerre et que nous n’arrêterons pas, jusqu’au bout...


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