UNITED WE FIGHT !
Relier les Luttes Urbaines - Défendre les espaces autonomes
Au cours des dernières années nous avons vu une résurgence globale de politique raciste réactionaire et patriarchale.
Dans un procesus constant d’intensification de l’exploitation et d’expansion de la répression, l’état et le capital se servent de la crise capitaliste globale, qui s’est déclenchée il y a une decade, pour restructurer encore les relations de pouvoir à leur avantage.
Leur réponse politique se matérialise dans une poussée de la droite, avec une alliance de politiques d’économie néoliberale jointes à un fort narratif nationaliste et une politique répressive contre toute résistance et tous mouvements progressifs. Une nouvelle attaque contre tout individu.e considéré.e dispensable.e et celle.ux qui choisissent de résister et se collectiviser contre le *ruine* de leurs vies est lancée par ce nouveau visage d’autoritarisme. Dans la période courante, des états dans le monde entier utilisent leurs mesures contre le CoVid-19 pour étendre la répression, le contrôle et la surveillance contre la société. Pendant ce temps-là, l’échec des services médicaux néoliberaux a mené à des masses de décès et des inégalités croissantes dûes à l’accès aux services médicaux.
A tout cela, les gens dans de différentes parties du monde répondent avec une résistance massive dans les rues. Des mouvements avec de différentes perspectives se sont révoltés, par exemple en argentine, bolivie, au chili, et plus récemment en france et aux états-unis. Le point commun de tous ces mouvements est leur distance à toute politique institutionelle et systémique et le choix de l’auto-défense et de l’horizontalisme dans leur lutte contre l’autorité. En allemagne le mouvement lutte contre l’exploitation et l’oppression au coeur même de la bête. L’état allemand a intensifié et élargi son arsenal répressif dans le but d’opprimer et d’isoler le mouvement, depuis le climax de mobilisation que le mouvement avait atteint contre le sommet du G20 de Hambourg en 2017 : ceci a compris la plus grande chasse à l’homme depuis la répression étatique des années 60 et 70, un élargissement des mesures policières comme l’arrestation préventive et la surveillance extrajudiciaire, des peines élevées pour des infractions contre la police et l’interdiction de linksunten, un site indymedia populaire allemand.
Le mouvement dans la ville de Berlin s’est vu sous attaque constante par l’expulsion de ses infrastructures pendant les dernières années, et la gentrification se manifeste dans une attaque aux parties de la société marginalisées et en difficulté ou en lutte : les loyers en hausse rendent la vie insupportable, il y a plus de 5000 expulsions forcées par an, plus de contrôle et de surveillance des espaces publics et un grand changement de la géographie sociale en ville.
D’un côté, cela détruit ou déplace les endroits que le mouvement utilise pour se soutenir. À travers le flicage et la répression de l’état, des modes de vie subversifs et l’organisation politique sont rendues impossibles dans les espaces publics. De l’autre côté, de l’espace est donné au capital pour investir, élever la profitabilité à travers le développement immobilier, la privatisation de la sécurité avec ses cameras, ses clôtures et murs, le développement de la smart city et de grands projets de partenariat public-privé.
La lutte des lieux auto-organisés a Berlin s’est développée sur ce fond. L’expulsion du collectif de bar Syndikat en août et l’ample mobilisation contre cette expulsion n’étaient que le début de cette nouvelle phase de lutte pour notre infrastructure. Le house project anarcha-queer-féministe Liebig34, le centre de jeunesse autonome Potse et le bar collectif Meuterei sont menacés d’expulsion imminente. Le house project Rigaer94 a vu de nouveau une perquise en juillet, il y a eu plusieures tentatives futiles d’exploiter ce moment pour expulser des appartement occupés, mais ils ont tous été tenus ou repris. Cette phase d’expulsions pourrait s’avérer être la plus grande attaque sur l’infrastructure autonome à Berlin depuis les années 1990.
Ces colletifs on choisi de rester et de se défendre de manières diverses. Leurs combat a rallié le mouvement en allemagne en tant que lutte dont nous faisons tout.es parti : contre la propriété privée et le capital, contre l’expulsion de gens de leurs maisons, contre la gentrification de nos quartiers, contre un systeme patriarcal et raciste qui marginalise, fait passer sous silence et opprime les voix de cell.eux qui sont exploité.es ou considéré.es comme sacrificiables par le système. Contre tout cela les projets mettent en avant l’auto-organisation et la solidarité, le défi à la propriété et la confrontation avec l’état ainsi qu’une attaque directe aux structures sociales de l’hétéro-patriarcat, du nationalisme et de l’individualisme.
Nous traversons une période critique, autant pour la société que pour les mouvements radicaux dans le monde. Sous le dogme de l’ordre public, état et capital intensifient leur attaque sur la société et essaient d’élargir leur dominance sur tout les aspects de la vie quotidienne, stoppant toute vision ou réclamation collective, et toute perspective de résistance et de lutte.
Voyant Berlin comme la capitale d’un des états capitalistes les plus dominants du monde, nous voulons intensifier la lutte sociale au coeur de la bête. Donner une réponse forte et créer des perspectives contre un des états les plus abérrants du monde, qui sert de modèle pour beaucoup d’états au monde, infiltrant à travers ses structures et sa bureaucratie chaque aspect de nos vies, ne laissant aucun espace à l’auto-organisation et aux luttes anti-institutionelles, ne servirait pas uniquement au mouvement local mais serait une contribution a tout.es cellules rebelles au monde.
D’ici fin octobre, une date d’expulsion officielle de la Liebig34 pourait être rendue publique (https://eninterkiezionale.noblogs.org/tag-x/) Nous nous rassemblerons pour l’empêcher.
Dans le cas où la maison aurait déjà été expulsée dans les semaines d’avant, nous la reprondrons !
Nous avons besoin de toute la force que l’on puisse rassembler et appelons au soutien de la défense de nos projets. La solidarité sans frontières est une de nos armes les plus fortes.
Prenons ce moment pour rendre la perspective anarchiste plus visible et avancer les discussions sur nos idées, notre praxis et nos stratégies. Les jours avant la manif du 31.10. offreront de l’espace pour une assemblée plénière, un échange, des discussions et des manières d’actions sur nos buts communs, nos stratégies, l’occupation de territoires et la défense collective.
Nous considerons cette manif comme une opportunité pour nous rassembler et créer une rupture dans leurs plans et de multiples moments d’expériences enragées, dynamiques et militantes où nous pouvons abandonner le rôle défensif et au lieu de cela, prendre les rues dans un mouvement actif et offensif.
Nous espérons ainsi insérer ces journées dans le discours continuel et ne pas en faire encore un autre évenement sans suite.
C’est pour cela que nous invitons tout le monde à prendre les rues et à détruire leurs plans d’expulsion. Bien que nos luttes prennent de différentes caractéristiques dans de différents coins du monde, comme nous agissons tout.es dans de contextes différents, la solidarité sans frontière et la connexion de nos luttes a été possible dans le passé et sera nécessaire dans le futur. Choisisons la confrontation et la résistance, et cherchons-la dans des moments collectifs transfrontaliers ; faisons de leurs plans un désastre.
Nous rejoignons l’appel de Terra Incognita (https://terraincognita.squat.gr/2020/08/21/political-statement-of-the-squat-terra-incognita-international-call-for-solidarity-en-fr-it-es/) à faire de cet Octobre un mois dédié à la solidarité et aux prises de parole pour tous les territoirs occupés menacés d’expulsion.
Portons nos rages ensemble !
Berlin 30.10.-01.11.2020
Manif internationale 31.10.2020
Plus d’infos en englais :
eninterkiezionale.noblogs.org
et en allemand sur :
interkiezionale.noblogs.org
more infos https://defendliebig34.noblogs.org/