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Appel international de la CCF à la campagne « Nique les nations-Squatte le monde »

posté le 09/05/16 par Conspiration des Cellules de Feu Mots-clés  action  luttes sociales  répression / contrôle social  alternatives  réflexion / analyse 

La normalité bien régulée de la vie sociale dans les systèmes de pouvoir n’est pas le produit d’une perception stratégique unidimensionnelle qui suit un chemin prédéterminé, mais au contraire, est la somme de nombreuses logiques, tactiques et pratiques bien pensées et éprouvées. C’est un fait que le pouvoir ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui s’il n’y avait pas eu un processus constant d’auto-évolution qui comble les lacunes et les faiblesses antérieures dans la gestion de la tolérance sociale de ses adeptes. Ce n’est pas par hasard qu’ont apparu et continueront d’apparaître des courants philosophiques et politiques entiers qui examinent la nécessité des structures de pouvoir au sein des sociétés humaines. Grâce à l’apparition constante d’expériences, d’études et de dissertations, une série de groupes de production de la pensée politique et scientifique arment la main du pouvoir avec des méthodes de plus en plus spécialisées pour assurer la tolérance sociale.

« Si les premiers signes imperceptibles de désordre ne sont pas combattus, peu après l’emportera le chaos et l’anarchie. » L’interprétation sociologique précédente donne le postulat de l’essence d’une théorie en particulier, sur laquelle s’est formée une série de planifications répressives, intimement lié à la façon dont l’ennemi traite tous les dangers possibles de déstabilisation depuis leur naissance et dans leur intégralité, avant même qu’ils ne soient de chair et d’os. Parlant du danger de déstabilisation qui peut se manifester par les courants radicaux subversifs, nous pourrions dire que la doctrine de la tolérance zéro vise une approche préventive. Différentes phases de l’approche préventive ont étés observés. Il est à noter qu’au cours de la première phase, avec le début d’un nouveau courant subversif qui acquiert intérieurement une logique plus radicale et agressive, la répression est mise à jour presque instantanément et devient excessivement disproportionnée afin d’arrêter toute nouvelle escalade des caractéristiques offensives dudit courant. Ceux qui expriment cette logique combattive font face à la vengeance impitoyable du système qui n’hésite pas à se retourner contre tous leurs cercles sociaux afin de créer des conditions de peur généralisée.

Au cours de la deuxième phase a été observé que les structures publiques des courants subversifs sont également attaquées, car elles sont des lieux de rencontre et des espaces où les processus de maturité politique ont lieu entre les sujets politiques. Cela ne se produit pas en raison du danger qu’ils sont aujourd’hui, mais en raison du risque potentiel qu’ils pourraient devenir dans le futur. Par conséquent, le pouvoir tente de créer des divisions rationnelles entre les cercles subversifs causant la désunion parmi celleux qui persistent à poursuivre et intensifier une mentalité offensive et celleux qui veulent rétrocéder en raison d’un prétendu changement de front.

Dernièrement, nous avons vu que le traitement vindicatif fait aux prisonier(e)s anarchistes s’intensifie de façon constante à mesure que plusieurs tactiques répressives sont déployées. Dans le même temps, nous sommes témoins de la mise en œuvre d’une stratégie de la tension faites aux structures publiques de l’anarchisme (centres autogérés-squats), depuis que les attaques contre eux faite par l’Etat et des groupes para-étatiques se sont multipliées par rapport aux années précédentes. Dans le climat général de la sécheresse sociale des dernières années, on estime qu’une force agressive est en train de devenir perceptible et qui pourrait acquérir une dimension de plus en plus dangereuse dans le futur. Une série de mouvements et de campagnes telles que le Décembre Noir mettent au premier plan l’aspect agressif de l’anarchie et l’ennemi sait très bien qu’il doit se dépêcher de se battre avant qu’un courant devienne une vague, et donc que ces aspects agressifs doivent ralentir dès le début parce que ce qui est certain c’est que ces actions et mouvements subversifs vont s’intensifier provoquant le meilleur démantèlement possible du tissu social.

Voilà pourquoi les attaques contre les structures publiques de l’anarchie nous concernent à tou(te)s, pour surmonter, et surtout surmonter de façon agressive, une situation dans laquelle les tentatives du pouvoir se retournent contre l’anarchie afin d’éviter l’escalade de ses caractéristiques offensives. Surmonter cette situation est le moyen de conquérir plus de territoires à travers nos combats contre le pouvoir.

Parce que dans ces structures publiques nous avons tous eu nos premières expériences avec l’anarchie. C’est le lieu où se créent les premiers contacts, les premières rencontres et les processus initiaux de maturation politique au sein des segments radicaux de l’anarchie. Par conséquent, un préjudice est occasionné, entre autres choses, par ces attaques, à la première image acquise par tou(te)s celleux qui commencent à flirter avec l’anarchie.

On sait que s’il n’y a aucune réaction dynamique du côté de l’anarchie, non seulement ces attaques ne vont pas s’arrêter, mais au contraire vont se multiplier et s’intensifier noyant l’anarchie dans le défaitisme, l’introversion et l’impasse. Une réponse offensive organisée de notre part permettrait d’assurer une meilleure corrélation pour la poursuite et l’intensification de la présence anarchiste dans les métropoles afin d’accroître progressivement la frange de déstabilisation sociale, ce qui, au moins pour nous, est une caractéristique fondamentale de la stratégie anarchiste.

Par conséquent, nous félicitons la proposition et l’appel fait par le Squat Papamihelaki, Deconstruccion Continua, et par la Bibliothèque Anarchiste Teflon qui sont partie prenant de l’Articulation Insurrectionnelle de Théorie et Pratique, ainsi que par Radiofragmata pour une campagne coordonnée d’action durant le mois de mai, laquelle fonctionnera comme une réponse de l’anarchie contre toutes les attaques qui ont eu lieu au cours des derniers mois. Une campagne qui se déplace à travers les principes et la logique de la multiformité anarchiste et la coordination de l’action anarchiste informelle, comme elle s’est exprimée activement lors du Décembre noir. Nous pensons qu’une campagne de ce genre est le moyen le plus approprié d’utiliser les héritages du passé récent plutôt que de les reléguer aux mausolées dans lesquels les expériences au sein des mouvements sociaux s’empilent avec leurs enjeux qui restent ouverts. Ceci est la meilleure façon de donner vie aux évaluations du Décembre Noir et du discours qui a perduré à travers des textes de soutiens par la création d’une plate-forme ouverte de coordination informelle de l’action anarchiste multiforme.

Ceci est une bonne opportunité de développer une dynamique polymorphes qui mettra en marche, dans tous les sens et par tous les moyens, une représailles pour toutes les attaque faites contre les structures publiques de l’anarchie, afin que l’expression « rien ne reste sans réponse » s’échappe des textes et des slogans pour devenir une réalité dangereuse, ce qui contribuera autant que faire se peut, à provoquer des variables chaotiques dans l’espace et le temps social.

Afin de contribuer autant que possible à cette campagne, nous voulons faire appel à nos compagnons(gnes) à l’étranger pour donner à la campagne un cadre international dans les pas de l’héritage du Décembre Noir, ainsi que de la récente campagne internationale pour une semaine d’actions de solidarité appelées par le squat anarchiste La Solidaritad en Uruguay dans le cadre de sa menace d’expulsion. Nous soutenons également l’appel de nos camarades des Individualités Anarchistes Informelles qui ont placé un engin explosif dans la chaîne de télévision CORTV en Oaxaka, au Mexique, une attaque qui, selon le revendiqué, fut une réponse "contre une vague de répression centré spécifiquement autour du mouvement antiautoritaire et anarchiste", un appel pour étendre l’attaque contre tous les ennemis de l’anarchie.

Cette invitation est notre propre manière de sentir que nous participons activement aux processus de l’anarchie à travers l’élimination de la distance créée par le confinement. Ceci est notre façon de nous situer dans une lutte commune avec celleux de l’extérieur tout en démontrant que l’isolement physique ne nous rend pas inactifs et en aucun cas ne doit enchaîner notre désir d’être une partie vivante de l’insurrection anarchiste continue.

"Décidé(e)s à faire face à la répression, nous nous mutinons, en assumant que peut-être, tout ce que nous pouvons faire sera juste un geste. Notre discours durant des années était logique, sans hésitation, les espaces se défendent, ils ne se cèdent pas, ils ne s’abandonnent pas, en assumant toutes les conséquences que notre acte pourrait causer ... l’option la plus raisonnable, depuis la rationalité imposée, qui n’a d’autre principe et morale que celle du confort et de la peur, était d’abandonner la maison, afin de sauvegarder notre intégrité, notre « liberté », nos vies, mais nous ne l’avons pas fait. "

Ces mots viennent du squat anarchiste "Saco et Vanzetti" après une attaque de la police en mai 2009 provoqué par la mort de l’anarchiste Mauricio Morales, qui est mort après l’explosion d’une bombe planifié et posé dans une école de matons. Mauricio était un membre actif du squat "Saco et Vanzetti", autour duquel de lourds et gros affrontements ont eu lieu, car les gens en solidarité avaient placé des barricades et des feux pour empêcher la police de perquisitionner le squat. Dans le même temps, deux squats de plus, "Cueto con Andes" et "La Idea" ont été attaqués par la police, avec des unités de tireurs d’élite et des hélicoptères. Enfin, la détermination des compagnons(gnes) qui ont fait face lors des affrontements en dehors du squat Saco et Vanzetti ont empêché l’intrusion de la police.

En accord avec notre désir d’honorer nos frères et sœurs qui ont perdu leur vie dans la bataille contre le pouvoir, nous proposons que la campagne « Nike les nations-Squatte le monde » fonctionne à la fois comme un mémoire de notre frère décédé Mauricio Morales qui est mort lors d’une explosion à Santiago, au Chili, il y a 7 ans, le 22 mai. Mauricio était un anarchiste dont la cohérence dans l’action et le mode de vie a démontré qu’il n’y a pas de formes contradictoires de lutte au sein d’une multiformité anarchiste authentique. Le fait qu’il ait participé à un squat ne l’a pas empêché d’être en même temps un poseur de bombes, ni empêché d’essayer une action de solidarité agressive visant à faire sauter une école de geôliers tortionnaires. Le seul obstacle aux choix qu’il a fait fut une mort tragique qui l’a emmené loin de ses frères et sœurs. Nous gardons Mauri au fond de nos cœurs comme flamme de l’insurrection anarchiste, la même flamme qui a brûlé à l’intérieur de notre frère jusqu’à la fin. Enfin, laissons ses propres paroles parler de lui :

« Il est temps d’agir, tous les jours et en affinité, pour la destruction de la société carcérale et de toute tentative sociale de réformer ce système de mort dégoûtant. La solidarité ne doit jamais être un slogan vide, mais une action quotidienne de confrontation avec le pouvoir et un soutien constant aux frères et sœurs séquestré(e)s dans cette guerre à mort ».

  • Avec la mémoire des morts toujours parmi nous.
  • Pour l’Articulation Insurrectionnelle de Théorie et Pratique
  • Nous soutenons de tout cœur la campagne "Nike les nations-Squatte le monde."

Les membres de la Conspiration des Cellules de Feu - FAI / FRI

Harris Hatzimihelakis

Theofilos Mavropoulos

George Nicolopoulos

Mihalis Nicolopoulos

Damianos Bolaños

Panayotis Argyrou


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