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Aujourd'hui (05/12) à 14h : Sit-in contre les expulsions des sans-papiers !

posté le 05/12/14 Mots-clés  action  sans-papiers 

Voici l’appel à manifester des militants de la communauté congolaise pour ce vendredi 5 décembre à 14h, à Arts-Loi, contre les expulsions.

Lettre Ouverte

A l’attention des Députés belges

Messieurs les Députés,

La diaspora congolaise s’adresse à vous pour mettre en lumière la situation des Congolais et Congolaises sous la menace d’une expulsion imminente vers la République Démocratique du Congo, expulsions se déroulant à la suite de procédures entachées d’illégalité, d’abus de pouvoir et autres violations des droits élémentaires dont normalement tout être humain devrait bénéficier quand bien même sans-papiers.

Il s’agit plus particulièrement du cas des mamans congolaises actuellement en attente d’expulsion programmée, retenues au Centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel :

Anna MAFUTA, âgée de plus de 60 ans, aveugle en manque de soins oculaires prescrits et qui habitait avec sa nièce qui s’occupait d’elle.
Elysée TULUNGA, âgée de plus de 60 ans, souffrant de haute tension artérielle.
Maman GODELIVE, veuve d’un malade de foie, elle est la tante de trois enfants belges handicapés (à 80%) dont elle s’occupait pour aider sa sœur. Elle a été expulsée ce lundi 24/11/2014, et ce malgré un recours pendant devant le Conseil du Contentieux.
Marie NGALULA, souffrant de graves problèmes de tension artérielle qui ont déjà fait échouer son expulsion. Elle a finalement été libéréé mais avec un Ordre de quitter le territoire.
Martine TUMBA, étudiante infirmière en terminale, qui a travaillé une année comme aide-soignante, fiancée à un belge et en procédure de cohabitation. Elle a moins de 30 ans.
Sandrine MAKILA qui étudiait et travaillait dans l’Horeca. Elle a moins se 30 ans.
Une jeune Congolaise non encore identifiée, qui est à Bruxelles depuis 4 ans, arrêtée dans un bus à Bruxelles en novembre de cette année, qui est prévue d’être expulsée par un vol pour ce samedi et qui serait enceinte.

La diaspora congolaise dénonce donc les pratiques utilisées lors de l’expulsion des immigrés d’origine congolaise, notamment la criminalisation de ces honnêtes femmes par l’usage de menottes, les mises au cachot, les rafles aux domiciles des concernés ou dans les transports publics.

La Belgique continue à expulser des Congolais alors que plusieurs rapports des organisations de défense de droits de l’homme dénoncent les multiples violations des droits des citoyens par le pouvoir en place en RDC, et plus singulièrement les répressions dont sont victimes les Congolais de la diaspora expulsés, qui sont d’office considérés comme opposants au régime congolais par les autorités de la Rd Congo. Tout cela au mépris des droits de l’Homme et des normes européennes de base, et plus particulièrement l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme, pendant européen du principe de non-refoulement de l’article 33 de la Convention de Genève relative au Statut de réfugié, qui interdit l’expulsion de quiconque risquerait d’être soumis à des actes de torture, des traitements inhumains ou dégradants. La Belgique peut- elle violer ce principe érigé en droit absolu et intangible ?

La diaspora congolaise se pose donc la question du pourquoi de cet acharnement contre sa communauté dans la mesure où entre le 28 avril 2011 et le 19 février 2014, neuf expulsions vers la Rd Congo ont été dénoncées par le Collectif Getting The Voice Out :
28 avril 2011 : 60 personnes d’origine congolaise venant de plusieurs pays européens ont été expulsées au départ de Bruxelles à bord d’un vol « sécurisé »
6 mars 2012 : 19 Congolais ont été expulsés ;
21 septembre 2012 : Monsieur Mola Eddy, membre du MIRGEC (Mouvement indépendant pour la reconnaissance du génocide congolais) a été expulsé sous escorte sur un vol de Brussels Airlines ;
6 décembre 2012 : 20 Congolais ont été rapatriés à bord d’un airbus de 300 places ;
16 juin 2013 : 35 Congolais ont été renvoyés vers la RDC qu’ils avaient fui à bord d’un vol affrété par l’agence Frontex. Parmi, ces migrants 20 étaient issus des différents centres fermés belges ;
23 juin 2013 : un vol charter vers le Congo a décollé depuis la Belgique avec à son bord une vingtaine de demandeurs d’asile
27 octobre 2013 : un nouveau vol a décollé depuis la Belgique, renvoyant au Congo 10 demandeurs d’asile ;
3 décembre 2013, 30 Congolais et Congolaises ont été mis sur un vol militaire, chacun escorté par trois policiers ;
19 février 2014 : 38 ressortissants congolais, dont beaucoup venaient d’autres pays européens, ont été expulsés vers Kinshasa

Ces expulsions à bord de vols collectifs, qui s’apparentent à des véritables rafles et déportations, violent une nouvelle fois les engagements européens dont la Belgique, étant que haute partie contractante, est gardienne : à savoir l’interdiction faite par l’article 4 du Protocole n°4 de la Convention européenne des droits de l’Homme des expulsions collectives.

Rappelons aussi que la presse britannique "The Observer" a eu connaissance d’un ordre du ministère congolais de l’intérieur, distribué aux hauts fonctionnaires de l’Agence nationale de renseignements (ANR) , la police et la Direction Générale de Migration. Il donne instructions aux chefs de sécurité de traquer et arrêter les opposants au gouvernement, y compris les membres du principal parti d’opposition, l’Union pour la Démocratie et le progrès social, et suggère que la torture pourrait être utilisée avec « discrétion » .
L’accent est mis sur le ciblage des militants politiques qui vivent au Royaume-Uni et d’autres parties de l’Europe et qui sont expulsés de force vers la capitale congolaise Kinshasa. Ils sont considérés comme des « combattants », ou des traîtres et considérés comme combattants contre le gouvernement.
Rédigé en français, le document indique : « Avant tout, soyez à l’affût de ceux qui sont de retour dans le pays en étant refoulés" (...)
Le document précise : " Le traitement réservé à ces personnes est clair : la torture et d’autres choses doivent être faites avec la plus grande discrétion. Ces ordres doivent être exécutés de manière impeccable … "

Le peuple belge qui se dit épris de valeurs démocratiques, de justice et d’équité se doit de respecter ces valeurs et aussi ne pas oublier le rôle historique du Congo dans la construction de la grandeur de la Belgique. Les deux peuples doivent unir leurs efforts pour construire un avenir radieux bénéfiques à tous.

Nous vous prions au vu de ces irrégularités et l’inhumanité que ces pratiques engendrent, la libération immédiate de ces personnes.

Espérant avoir touché votre humanité, nous vous prions d’agréer, Messieurs les Députés, l’expression de notre considération.

Fait à Bruxelles, le 27/11/2014

La diaspora congolaise de Belgique
Le CPCR
Les associations de défense des droits des immigrés


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