RSS articles
Français  |  Nederlands

1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10

Bas les masques - La prison est une torture

posté le 15/11/13 Mots-clés  luttes sociales 

Rassemblement de solidarité
BAS LES MASQUES - LA PRISON EST UNE TORTURE
29 novembre – 8h30 – Place Albert 1er à Nivelles

Trois gardiens et trois directeurs de prison doivent comparaître devant le tribunal pour coups et blessures, traitements dégradants et inhumains et tortures à l’encontre d’un prisonnier qui n’a jamais baissé la tête devant l’horreur carcéral, Farid Bamouhammad. Farid se trouve d’ailleurs depuis sept mois dans un cachot d’à peine 5m², sans fenêtre ni air frais, à la prison de Nivelles. Le vendredi 8 novembre, sur l’ordre du chef des prisons belges, Hans Meurisse, et la directrice de Nivelles, Véronique Dumonceau, des gardiens ont extrait Farid du cachot, l’ont menotté et donné des coups de poings. Ensuite, ils l’ont jeté dans un autre cachot.

L’audience de Nivelles concerne des faits qui remontent à décembre 2007. Un comité d’accueil composé d’une dizaine de gardiens de Ittre passe Farid à tabac, l’entravent avec un instrument de torture liant les pieds et les mains et le jettent nu dans un cachot où il restera plusieurs semaines. Cela ne s’est pas seulement passé avec Farid, mais avec des dizaines, voir des centaines d’autres prisonniers. Cela ne se passait pas seulement il y a quelques années, les mêmes pratiques de tabassage, humiliation, entraves et torture continuent au jour d’aujourd’hui dans les prisons belges.

Nous ne sommes pas dupes et nous n’attendons pas qu’un juge, ce même personnage qui condamne avec une facilité abjecte des gens à la pire torture qui existe, c’est-à-dire la privation de liberté, reconnaîtra la violence systématique des gardiens dans les prisons belges, une violence couverte et organisée par les directions des prisons et le chef de prisons belges, le infâme Hans Meurisse. Cependant, nous serons là le 29 novembre pour soutenir la révolte de Farid Bamouhammad contre le système carcéral, et sa démarche de dénoncer non seulement le régime carcéral qui lui est imposé, mais aussi la violence et les vexations que subissent tant de détenus au quotidien dans les oubliettes de l’Etat belge.

“Vous avez la réalité en face de vous, n’avez-vous pas honte ? » jetait Farid à la gueule des fonctionnaires pénitentiaires lors de l’audience précédente. C’est bien là le sens de ce rassemblement et la raison de notre solidarité. Bas les masques, disons-nous, bas les masques des tortionnaires qui se cachent derrière leurs uniformes et leurs syndicats de gardiens, bas les masques des directeurs qui cautionnent ou organisent le terrorisme des gardiens à l’encontre des prisonniers, bas les masques des juges qui s’indignent par rapport aux situations dans les prisons ailleurs dans le monde, mais se feignent aveugles pour ce qui se passe sous leurs yeux. Bas les masques de tous ceux qui ne cessent de répéter le vieil adage des serviteurs de l’autorité : « Je n’ai que suivi des ordres. ». Et enfin, bas les masques de tous ceux qui collaborent volontairement au quotidien avec le système d’oppression et d’exploitation et disent aujourd’hui « Je ne savais pas… »

Vous pouvez nous menacer, vous pouvez nous enfermer, vous pouvez nous isoler, vous pouvez nous humilier, vous pouvez nous tabasser, vous pouvez construire encore plus de nouvelles prisons, mais rien ne suffira pour briser notre esprit de révolte, rien ne suffira pour éteindre le feu de la liberté qui couve en nous, rien ne suffira pour apaiser le violent dégoût que nous éprouvons pour les tortionnaires et les serviles laquais du pouvoir. Notre solidarité avec les prisonniers qui se battent consiste à se battre, nous aussi, dans la rue contre tout ce qui enferme, contre tout ce qui représente l’oppression et l’exploitation.

Solidarité avec ceux qui se battent contre l’autorité
Destruction de la prison

La prison, à Ittre, Nivelles, Andenne comme ailleurs, c’est l’humiliation, le tabassage, le cachot, l’isolement, la nourriture insuffisante, la cellule insalubre, l’abus. La prison, c’est donc la torture tout comme la privation de liberté, la peine, l’enfermement lui-même est une torture.
La torture, c’est enfermer quelqu’un dans une cage, lui faire subir un régime d’autorité absolu sur son esprit et son corps, le tabasser quand il revendique sa dignité.
La torture, c’est priver quelqu’un de nourriture, de l’heure de promenade, de coups de téléphone, comme ça se fait dans toutes les prisons. C’est jeter quelqu’un dans un cachot sans lumière, sale, pourri, comme ça se fait à Nivelles et ailleurs.
La torture, c’est la peine octroyée par la Justice et son cirque de juges, de procureurs et d’avocats. Une peine qu’ils imposent au nom d’une Loi qu’on n’a jamais choisi et qui ne défend que les intérêts des puissants tandis que ce sont eux qui bombardent des milliers de gens, qui nous condamnent à la pauvreté, qui nous enlèvent toute perspective de vie.
La torture, c’est aussi la pauvreté imposée à la majorité des gens sur cette planète, c’est la contrainte de réduire sa vie à une recherche perpétuelle et sans issue d’argent, c’est l’anéantissement de l’individu par des structures autoritaires comme l’Etat, l’usine, le travail, l’obéissance généralisée.
La torture, c’est ce qui fait survivre cette société.


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article
Liste des documents liés à la contribution
rass_de_solidari(...).pdf

Commentaires
  • Aucun commentaire

Avertissement

Les commentaires ont pour objectif de compléter l’information donnée dans l’article, argumenter, apporter une interrogation ou un questionnement par rapport au sujet de la contribution. Les avis personnels qui n’apportent rien de plus à l’article pourront être considérés comme discussion de forum ne répondant pas aux objectifs pré-cités.Tout commentaire ne répondant pas à ces objectifs, ou étant contraire aux règles éditoriales sera supprimé définitivement du site.

Lien vers la politique éditoriale du collectif

le site est archivé