Le sale travail du secrétaire général de la préfecture du Doubs, Jean-Philippe Setbon, a été mis au grand jour à Besançon à travers la publication de deux articles : le premier, sous le titre « Besançon : un ragoût préfectoral particulièrement écœurant », publié sur le blog du Libertaire Bisontin et l’autre intitulé « La charité : parfait alibi de la machine à expulser » qui comporte l’encart « Une pourriture nommé Setbon » publié dans le journal « Séditions » n°8 du mois de septembre 2016.
Jeudi 6 octobre en début de matinée, les flics ont débarqué aux domiciles de deux personnes, qui s’impliquent activement dans le réseau de solidarité avec les migrants à Besançon. Après avoir fouillé leurs appartements, embarqué ordinateurs, portables, brochures et journaux, les chiens zélés de la préf’ les ont placés en garde-à-vue pour « injures et diffamation par voie de presse » à l’encontre du responsable de la préfecture Jean-Philippe Setbon. A leurs sorties de GAV dans l’après-midi, les flics leur ont notifié qu’aucune poursuite judiciaire ne sera menée à leur encontre, mais ont toutefois annoncé continuer leur enquête pour retrouver le/les auteur/s du deuxième article publié dans « Séditions ».
Bien évidemment, nous ne discuterons pas des termes employés pour qualifier cette pièce maîtresse de la machine à expulser et à enfermer les migrants. Discuter de l’emploi de quelques mots, ce serait précisément cautionner la logique du pouvoir en reconnaissant ses lois. Rappelons juste que la « diffamation publique » correspond entre autre à rendre public des faits imputés à une personnalité visant à lui nuire, soit à « porter atteinte à l’honneur d’une personne physique et/ou morale ». Concernant le cas dont il est question ici, cela peut concerner autant le secrétaire général de la préfecture que l’institution d’État elle-même qu’il représente.
Il serait difficile, à travers cette opération d’intimidation, qui a été rendue possible grâce à l’élargissement des pouvoirs répressifs de la préfecture par la pérennisation de « l’état d’urgence » de ne pas y voir une volonté de briser la solidarité avec les migrants qui tente de se mettre en place à Besançon, hors de tout appareil co-gestionnaire et d’assistanat. De fait, l’État, par l’intermédiaire de la préf’, tente de marginaliser la frange la plus radicale du réseau de soutien aux sans-papiers, qui entend lutter contre les frontières, les États et les camps de rétention dans lesquels sont enfermés les migrants. Par ailleurs, il est évident que la préf’ ne supporte pas le fait que les rafles et les expulsions de sans-papiers ne puissent pas se passer sous silence (Rappelons que Setbon est en charge de la politique migratoire au sein de la direction de la préfecture du Doubs). Cet homme de main de la machine à expulser, qui ne se limite pas à obéir aux ordres mais assume et justifie entièrement les rafles et les déportations, s’était illustré par le passé de la même façon, notamment à Poitiers aux côtés de Tomasini, en harcelant les « no borders ». Setbon, comme tant d’autres, travaille chaque jour à rendre un quotidien invivable à celles et ceux qui se retrouvent sur les routes de l’exil, en quête d’un endroit plus sûr… Son gagne-pain, c’est la misère de milliers de personnes. Son monde, c’est celui des charters, des camps, des centaines d’uniforme qui contrôlent dans les gares et les aéroports, des barbelés, des check-point… Nos perspectives sont celles d’une vie débarrassée de l’autorité, des papiers qui te donnent un laisser-passer mais nous attachent toutes et tous à une pseudo-identité, à un quelconque État que nous n’avons pas choisi.
Comme affirmait un tag sur les murs de la mairie à la fin du mois d’août à Besançon : « Qui expulse récolte notre rage ! ». Continuons à harceler les expulseurs !
Amplifions la lutte contre la machine à expulser et ses rouages !