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Bolivie : Grève Générale contre la réélection d’Evo Morales

posté le 16/12/18 par Miguel Lamas Mots-clés  luttes sociales 

Le gouvernement d’Evo Morales en 2016 a perdu un referendum pour modifier la Constitution et permettre sa quatrième réélection. Il y a eu 51,4 % de vote contre la modification et 48, 6 % pour. Malgré cela en 2017 le gouvernement a fait pression sur le tribunal constitutionnel et il y a quelques jours le tribunal électoral à autoriser la quatrième réélection d’Evo Morales et Alvaro Garcia Linera.

Les deux tribunaux sont presque totalement dépendants du gouvernement du MAS, puisque c’est le gouvernement qui a nommé ses membres. De plus, un an avant les élections nationales (décembre 2019) il a mis en place une loi qui établit des élections primaires avec des conditions totalement antidémocratique, puisqu’elles empêchent dans les faits que se présentent des partis de gauche ou de travailleurs.

En réponse à cette décision du tribunal qui viole le référendum de 2016, et à la loi sur les partis politiques, il y a eu le 6 décembre une grève nationale convoquée par les comités civique et par quelques-unes des fédérations d’enseignants, par la centrale ouvrière départementale de Chuquisaca et par d’autres organisations. la direction bureaucratique de la centrale ouvrière bolivienne, qui soutient Evo Morales, s’est opposée à la grève. Cette grève a été assez importante, mais inégale, puisqu’elle n’a pas été effective dans une grande partie du secteur de la production, même si il y a eu des blocages qui ont paralysé le transport dans les villes et des manifestations de dizaines de milliers de personnes.

Selon les sondages, 75 % de la population s’oppose à la réélection. Et c’est seulement le manque d’alternative populaire qui freine que ce rejet augmente encore plus. Le principal opposant électoral à Evo Morales est l’ex-président (de 2003 à 2005) Carlos Mesa, celui-là même qui a été destitué par une rébellion populaire.

La question de fond, qui est la même pour les autres gouvernements du "socialisme du XXIe siècle" (Venezuela, Nicaragua, Équateur), c’est qu’aucun des principaux problèmes des travailleurs n’a été résolu. L’insurrection populaire de 2003 contre le gouvernement de Sánchez de Losada exigeait ce qu’on appelait "l’agenda d’octobre", dont le point central était la nationalisation et l’expulsion des multinationales du gaz et que des emplois soit créé grâce à l’excédent économique. Aujourd’hui les multinationales contrôlent toujours le gaz et les minéraux ainsi que les grandes extensions de terre destiné à l’agro-industrie. Elles continuent a licencier, à précariser le travail et à augmenter la misère dans les campagnes, ce qui provoque des migrations massives. Même s’il y a eu quelques améliorations ces dernières années, c’est grâce au prix élevé des minéraux et du gaz. mais aujourd’hui les prix ont baissé et l’économie capitaliste exige un ajustement économique anti-populaire que le gouvernement a commencé à appliquer graduellement. c’est ce qui a généré la rupture d’une grande partie des travailleurs avec le gouvernement d’Evo Morales.

C’est cette situation qui rend possible une fraude électorale massive du gouvernement pour gagner les élections (comme ce qu’a fait Maduro au Venezuela) et qui provoque un aiguisement de la crise politique avec des soulèvements populaires.

14 décembre 2018

Miguel Lamas

http://www.uit-ci.org/index.php/mundo/2018-04-05-19-26-05/2167-2018-12-14-14-23-45


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