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Boualem Sansal : "La frontière entre islamisme et nazisme est mince"

posté le 26/07/18 Mots-clés  antifa 

Alors qu’il publie "le Village de l’Allemand", le grand romancier algérien s’explique ici sur les liens entre hitlérisme et islamisme, la politique de Bouteflika et les choix diplomatiques de Sarkozy. Ce qu’il dit est terrible.

En exergue, un mot du narrateur annonce la couleur du livre. Noire, très noire : « il y a des parallèles dangereux qui pourraient me valoir des ennuis ». Ce n’est pas une coquetterie. Il n’y en a jamais chez Boualem Sansal.

- Dans son cinquième roman, deux frères d’origine algérienne tiennent leur journal. Ils vivent en France, banlieue parisienne, et apprennent avec horreur la destinée de leur père : Hans Schiller, héros du FLN, était officier SS ; il vient de finir ses jours au bled, égorgé par le GIA.

Pour son fils aîné, l’histoire des camps d’extermination se découvre dans son insupportable singularité, et s’inscrit dans sa chair, jusqu’à la folie. Pour le cadet, directement confronté à la « talibanisation » de sa cité, l’équation entre nazisme et islamisme s’impose avec cette certitude : « l’imam de la tour 17, il faut lui couper le sifflet ».

Entre leurs deux voix alternées, Sansal fraie la sienne, subtile mais ferme, qui dans une intrigue serrée noue sans faiblir les questions les plus brûlantes : banlieues, Algérie, nazisme, fanatisme... Servi par tant de talent, son courage force l’admiration. « Le Village de l’Allemand » est un coup de poing dans le gras de nos plus rassurantes illusions : la fin de l’histoire n’a pas eu lieu.


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