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Calais : grève de la faim/ Hungerstrike

posté le 11/06/14 Mots-clés  luttes sociales  répression / contrôle social  No Border  sans-papiers 

[en] [fr]

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As agreed, the exiles occupying the place of food distribution took
breakfast together this morning. They formed two groups, those who will
continue to eat and those who are fasting. Those fasting had slighty
bigger portions. They sat in the middle of the courtyard. Yesterday they
had a list of 53 people willing to get involved. By late morning they were
a large thirty or so, and were waiting for those to join them who have
tried to cross that night – which they will no longer be able to do during
the fast. We should know more in the afternoon how many are on hunger
strike.

Their spokesperson can be reached at 07 53 93 21 53 (he speaks English).

Here is the text of the call out on which they agreed :

FROM THE MIGRANTS OF CALAIS
TO THE FRENCH AND BRITISH AUTHORITIES

After the destruction of our camps and our occupation of the food
distribution place, French authorities came two times to meet us. They
announced us they will come again to meet us Thursday June 3. Nobody came
and we are without any news from them.

Today Wednesday June 11, a part us, with the support of all of us, begins
a hunger strike. We ask the French and British authorities to to resume
the interrupted dialogue and meet with us without delay.

We remind them our revendications :
- Houses in Calais for all the migrants who wish to go to England and the
asylum seekers forced to live in the street ;
- Houses with proper hygienic conditions : toilets, showers, garbages ;
- Houses where we can come and go at anytime to be able to keep trying to
cross to England ;
- Houses safe from the police controls and mistreatments and from evictions ;
- To have acces to three meals a day ;
- To open negociations between France and the United Kingdom in order that
people can access the British territory.”

originally published on http://passeursdhospitalites.wordpress.com
http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

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Comme convenu, les exilés occupant le lieu de distribution des repas ont
pris ensemble le petit déjeuner ce matin. Ils ont formé deux groupes, ceux
qui vont continuer à manger et ceux qui vont jeûner. Ces derniers ont eu
droit à un petit déjeuner amélioré. Ils se sont assis au milieu de la
cour. Hier ils avaient dressé une liste de 53 personnes prêtes à
s’impliquer. En fin de matinée ils étaient une grosse trentaine, mais
attendaient que ceux qui ont essayé de passer cette nuit – ils ne pourront
plus le faire pendant la durée du jeûne – les rejoignent. On devrait
savoir plus dans l’après-midi combien sont en grève de la faim.

Leur porte-parole peut être joint au 07 53 93 21 53 (il parle anglais).

Voici le texte en français et en anglais de l’appel sur lequel ils se sont
mis d’accord :


" DES EXILÉS DE CALAIS
AUX AUTORITÉS FRANÇAISES ET BRITANNIQUES

Suite à la destruction de nos campements et à notre occupation du lieu de
distribution des repas, les autorités françaises sont venues deux fois
nous rencontrer. Elles nous ont annoncé qu’elles viendraient nous
rencontrer à nouveau le mardi 3 juin. Personne n’est venu, et nous sommes
sans nouvelles.

Aujourd’hui mercredi 11 juin, une partie d’entre nous, soutenue par tous,
commence une grève de la faim. Nous demandons aux autorités françaises et
britanniques de reprendre le dialogue interrompu et de venir nous
rencontrer sans délais.

Nous leur rappelons nos revendications :
- Des maisons à Calais pour tous les migrants qui souhaitent se rendre en
Angleterre et les demandeurs d’asile forcés de vivre à la rue ;
- Des maisons avec des conditions d’hygiènes respectables : toilettes,
douches, service de poubelle ;
- Des maisons où l’on peut aller et venir à n’importe quelle heure pour
pouvoir continuer d’essayer de passer en Angleterre ;
- Des maisons à l’abri des contrôles policiers, de ses mauvais traitements
et des expulsions
- Avoir accès à trois repas par jour ;
- Que des négociations soient ouvertes entre la France et le Royaume-uni
pour que les personnes aient accès au territoire britannique.

http://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/

http://passeursdhospitalites.wordpress.com


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Commentaires
  • https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/12/camp-qui-lutte-et-camp-qui-vit/

    vendredi 13 juin 2014

    La préfecture a communiqué à la presse hier en fin de journée qu’elle invitait les associations à une réunion concernant la situation des exilés le 18 juin. Les associations n’ont pas encore reçu l’invitation et l’ont appris par le journal. Une manière un peu cavalière de communiquer, souhaitons qu’il y ait derrière une volonté réelle de reprendre le dialogue. Pas un mot par contre de la demande des exilés de reprendre les discussions avec cette même préfecture.

    Les associations se sont du coup rencontrées cet après-midi, avant de rencontrer les exilés au lieu de distribution des repas. Les discussions continueront demain, pour laisser le temps aux différentes communautés de délibérer, avec pour thème l’attitude à avoir vis-à-vis de la préfecture et des actions pour la journée mondiale des réfugiés le 20 juin.

    Les Soudanais ont également discuté de rejoindre la grève de la faim, mais n’ont pas encore pris leur décision.

    Ce matin, un jeune Érythréen revient le menton ensanglanté d’une tentative de passage. Les policiers qui l’ont pris l’ont frappé. Sept Égyptiens sont également rentrés pendant la nuit après avoir été tabassés par la police. Selon les témoignages recueillis ces derniers jours, les policiers impliqués dans les violences, qu’ils soient agent de la police aux frontières ou CRS, ne portent pas de numéro de matricule, ce qui rend difficile leur identification. Ces brutalités répétées sont trop fréquentes pour ne pas correspondre à des instructions de la hiérarchie.

    Deux femmes et un enfant de trois ou quatre ans arrivent en début de soirée. Elles peuvent théoriquement aller à la maison du boulevard Victor Hugo, ancien squat ouvert par No Border et dont la gestion a été reprise par l’association d’insertion Solid’R. Mais il s’agit d’une maison qui serait normalement habitée par une famille avec deux enfants. Quand la décision de la reprise par Solid’R a été prise, elle accueillait 35 femmes et enfants. Aujourd’hui, elle en accueille plus de 60. L’État ne donne aucune visibilité sur la pérennité de cette structure d’accueil précaire au-delà du 30 juin, sachant qu’un changement de lieu est devenu absolument nécessaire.

    L’après-midi a été chaude sur l’asphalte du lieu de distribution des repas. Le lieu revit le soir. Des parties de foot s’improvisent. Une projection se prépare à la nuit tombée.

  • https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/16/exiles-de-calais-la-suite/

    lundi 16 juin 2014

    Beaucoup d’énergie a été mise ces dernières journées à atténuer les tensions entre communautés. Imaginez que vous étiez il y a un mois en Libye, vous avez traversé la Méditerranée, vous avez été enfermé une quinzaine de jours dans un centre d’identification et d’accueil en Italie, vous êtes remonté vers le nord, vous arrivez à Calais, le lieu où dormir est un terrain bitumé avec des auvents et entouré de grilles, ça ressemble à un camp, où il n’y aurait pas assez de tentes, pas assez de couvertures, et un seul repas par jour. Comment faire comprendre à chacune de ces personnes qu’il s’agit d’un espace de lutte occupé dans un contexte d’expulsion pour obtenir des conditions meilleures ?

    De la même façon, ces personnes qui viennent directement de Libye sont confrontées pour accéder aux lieux de passage au racket d’une partie de ceux qu’on appelle les passeurs, mais aussi débarquent par groupes de vingt ou quarante sur les parkings, perturbant les plans plus organisés et plus discrets des autres.

    Toutes ces tensions se retrouvent au lieu de distribution des repas, et ont rendu difficile la poursuite des discussions sur la suite du mouvement d’occupation et de grève de la faim.

    Une réunion a enfin eu lieu ce soir lundi pour envisager la suite.

    Mercredi 18 juin, le préfet invite les associations à 10h30 et les médias à 12h à entendre les décisions prises par l’État concernant la situation des exilés dans le Nord – Pas-de-Calais. Ceci a lieu à Arras, pour s’éloigner du contexte calaisien, éviter une éventuelle manifestation, diluer les questions posées à Calais, jouer le cas échéant les associations extérieures à Calais auxquelles l’État donnerait des gages, contre les associations et les exilés calaisiens.

    Les associations ne se laisseront pas diviser, et sont prêtes à favoriser la participation de portes-paroles des exilés à la réunion en préfecture.

    Les exilés, de leur côté, hésitent à venir en préfecture, craignant que le leurs représentants soient arrêtés, mais remettront probablement aux associations un message adressé au préfet. Et ils invitent les médias à venir les rencontrer à 15h au lieu de distribution des repas pour connaitre leurs réactions face aux décisions de l’État. Cette rencontre sera suivie soit d’une fête, soit d’une manifestation.

  • 17 juin 2014 19:45

    http://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/06/13/tir-aux-migrants/

    vendredi 13 juin 2014

    Vers deux heures et demi du matin dans la nuit de jeudi à aujourd’hui vendredi, six exilés marchent rue du Quai de la Loire à Calais, pas très loin du lieu de distribution des repas. Un bruit sec, l’un d’eux s’écroule. Ses compagnons le ramènent au campement, appellent les pompiers, il est pris en charge le par SMUR. Il est encore hospitalisé aujourd’hui, mais ses jours ne sont pas en danger. Il a reçu un plomb de carabine dans le dos.

    La police arrive, prévenue par les pompiers, et interroge les témoins. Se présente alors un autre exilé qui a été blessé au bras de la manière manière et au même endroit un peu plus dans la nuit, à minuit et demi. Grâce à un témoins, les policiers retrouvent l’arme, un carabine à plomb munie d’une lunette, puis le tireur, qui serait un vigile travaillant dans l’une des usines de la rue du Quai de la Loire.

    Un homme a décidé cette nuit-là de se consacrer à la chasse aux migrants.

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