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Caroline Fourest et Élisabeth Badinter à l’assaut des antiracistes

posté le 28/12/17 Mots-clés  répression / contrôle social  antifa 

On imagine Caroline Fourest et Élisabeth Badinter très fières de voir la nouvelle première dame du monde libre, Melania Trump, tenir son rôle de potiche bling-bling : elle ne porte ni voile ni burkini, elle ! Idem pour Penelope Fillon : cette mère de famille catholique a su rester dans l’ombre des ambitions de son petit mari tout en palpant de confortables émoluments parlementaires, ce qui prouve qu’elle est quand même plus « classe » que les pauvres bonnes femmes arabes ataviquement soumises à leur sournoise religion et à leurs fourbes époux [1].

En revanche, Fourest et Badinter ont sûrement bondi à la vue de ces musulmanes en foulard montant à la tribune lors de la manifestation des femmes contre Trump. Elles ont dû s’étrangler en écoutant Angela Davis clamer l’urgence de résister et de s’unir contre l’exploitation capitaliste, la misogynie, l’antisémitisme, le racisme et l’islamophobie. Phobie confirmée quelques jours plus tard par le décret présidentiel interdisant l’entrée du territoire US aux citoyens de sept pays musulmans. Donnant du chien au concept universitaire d’intersectionnalité, Davis a par exemple invité ses camarades féministes à s’impliquer dans la lutte des Noirs contre les violences policières. Elle a également appelé à la désobéissance civile contre le projet d’oléoduc à nouveau imposé aux Sioux de Standing Rock.

À l’heure où les immensément riches mettent en scène pleins feux la pornographie de leur toute-puissance – après Berlusconi, Trump tient à démontrer que l’oligarchie n’est jamais mieux servie que par elle-même –, puisse le vent de dignité semé par la militante afro-américaine récolter une belle tempête de colères convergentes. Puisse-t-il aussi traverser l’Atlantique et venir balayer les zizanies du progressisme qui, depuis deux décennies, ont morcelé le paysage en autant de chapelles et de fonds de commerce idéologiques.

[1] L’indignation laïque et féministe de Mme Badinter est à géométrie variable : l’agence Publicis, dont elle est la première actionnaire, a signé un juteux contrat avec l’Arabie saoudite pour aider cette fort rétrograde dictature à redorer son image à l’international.


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