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Ce n'est pas la Syrie, ni la Palestine et pourtant le Wallmapu est en feu

posté le 11/10/14 par Comité de Solidarité avec le Peuple Mapuche Mots-clés  luttes numériques / internet  libération animale 

L’assassinat d’un « comunero Mapuche » dans le village de Galvarino a généré un soulèvement des communautés indigènes de la région de l’Araucanie. La résistance mapuche s’organise désormais.

José Quintriqueo Huaiquimil a été tué mercredi 1er octobre alors que lui et d’autres membres de sa communauté avaient commencé une occupation pacifique sur les terres de la propriété Nilpe, située dans la commune de Galvarino. Le domaine d’environ 1 300 hectares est revendiqué comme propriété ancestrale par le Lof Nilpe et, depuis deux mois, les « comuneros » ont entrepris l’occupation pacifique de leur terre. Cet endroit n’est pas connu comme étant la zone rouge du conflit, et la Résistance Mapuche a très peu d’influence dans les communautés du secteur. Ici, c’est plutôt un fief de l’Etat chilien, des seigneurs de la guerre et de dirigeants qui ne sont pas beaucoup reconnus dans la plupart des communautés ; de là, l’immense contraste entre les grands propriétaires terriens et les propriétés réduites des communautés.

Le meurtre de José Quintriqueo a causé une grande indignation et beaucoup de douleur dans tout notre pays ; des manifestations de condamnation ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, des barrages routiers, des affrontements avec la police militarisée et le sabotage contre les intérêts capitalistes installés dans le Wallmapu ont marqué les jours qui ont suivi la mort de José. Le maire de la commune de Galvarino a déclaré le deuil communal et le drapeau Mapuche a été mis en berne.
 
Deux membres de communauté ont été violemment arrêtés et emprisonnés, l’un d’entre eux a été gravement blessé à la jambe. Tous deux ont été accusés d’attaque incendiaire de camions.

Jorge Huenchullan, porte-parole de la communauté autonome de Temucuicui, a déclaré qu’on doit s’attendre à un soulèvement généralisé des communautés indigènes, que la police militarisée doit quitter le territoire.

La droite, les propriétaires terriens, les entreprises forestières, les propriétaires de camions demandent l’application de la loi anti-terroriste, plus de police et fustigent le gouverneur de l’Araucanie pour son origine Mapuche. Il faut souligner que M. Huenchumilla demande une solution politique au Conflit et critique fortement la politique d’achat des terres par la CONADI (Corporacion Nacional de Desarrollo Indigena, sorte de Ministère des Affaires indigènes).

La tension au pays Mapuche est à son comble et le gouvernement de Mme Bachelet a décidé de "réprimer" les "délinquants". Le Ministre porte-parole, Alvaro Elizalde, a exprimé : "la solidarité du gouvernement avec ceux qui ont été victimes de cette attaque et de leurs familles (à savoir les carabiniers blessés) et a rappelé qu’au Chili la violence n’a pas sa place. Par conséquent, "ceux qui commettent des crimes devront répondre devant la justice".

Si le Wallmapu, n’est pas la Syrie ni la Palestine, "les bâtons brandis par les Mapuche pour s’opposer aux canons à eau et aux policiers à cheval sont ce que sont les pierres lancées par les Palestiniens pour résister aux chars de l’armée d’occupation israélienne." (*). Le Wallmapu est en feu et ainsi que l’a souligné Celestino Cordova : "La reconquête des terres des ancêtres est quasiment une obligation pour les Mapuche. Selon lui : "Aujourd’hui la nature se révolte contre les éléments étrangers qui y sont introduits ; elle est agressive parce que son esprit est violé. Nous ne pensons pas détenir la vérité mais nous, Mapuche, connaissons la valeur de la terre et nous avons des idées pour que le rapport entre la nature et l’humain soit harmonieux. Lorsque nous parlons de récupération, il s’agit essentiellement d’un thème spirituel. Nous voulons retrouver nos terres pour assurer un développement durable et offrir aux générations futures un environnement sain. Nous refusons qu’elles aient été ou soient encore appauvries par des entreprises étatiques aux fins d’implantation d’aéroports ou d’usines de production électrique et par des transnationales qui exploitent nos ressources naturelles. Non seulement cela nous affecte, mais affecte aussi la nature » (*). 

(*) Rapport de mission de Mireille Fanon Mendés France des 4 et 5 mai 2014

Bruxelles, 17 octobre 2014


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