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Ces derniers jours, 4 jeunes mutilés par la police

posté le 25/07/18 par Nantes . Revoltee Mots-clés  antimilitarisme 

Affaire Benalla : pendant ce temps les violences policères continuent

Nous publions ci-dessous un article de Nantes Révoltée qui montre qu’en pleine affaire Benalla, les violences policières continuent, et que la violence dite légitime de l’État exercée par les forces de répression continue à mutiler. Quatre jeunes ont ainsi été grièvement blessés ces derniers jours par la police.

Alors que tout le monde parle des violences contre des manifestants commises par Alexandre Benalla, quatre jeunes ont été très gravement blessés par la police ces derniers jours. Deux ont définitivement perdu l’usage d’un œil, un troisième a la mâchoire détruite, le dernier est durement atteint au visage.

Nous sommes le soir de la victoire des l’équipe de France en finale de la coupe du monde, le15 juillet. Des milliers de personnes font la fête dans les rues. Et dans de nombreuses villes, la police intervient très brutalement. Les évènements prennent un tour dramatique à Grenoble et à Lyon.

- A Lyon, c’est un mineur, un lycéen de 17 ans qui perd l’œil gauche après avoir été touché par un tir de lanceur de balle de défense lors « d’incidents », aux abords de la Place Bellecour, où un écran géant avait été installé. A 17 ans, ce jeune est éborgné, et doit prochainement subir une « lourde et délicate opération chirurgicale », le tir ayant eu « de graves conséquences sur sa boîte crânienne ». Sa vie est bouleversée.

- A Grenoble, alors que des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre, Maxime, 22 ans, prend « un projectile en plein visage ». Une balle en caoutchouc. « A ce moment-là, il ne comprend pas ce qui lui arrive » explique son avocat, « il comprend qu’il a reçu quelque chose dans l’œil et que çà saigne. Les médecins sont formels, Maxime a perdu la vue avec cet œil-là. Il a perdu un œil, à 22 ans, parce qu’il était venu simplement fêter les Bleus ! »

- A Paris, le même soir sur les Champs Élysées, Fayssal participe à la fête lorsqu’il reçoit un tir de balle en caoutchouc dans la tête. Son frère publie des photos particulièrement choquante sur Twitter, où l’on voit le blessé le visage déformé, couvert d’ecchymoses, avec des agrafes sur le front : « Bavure policière sur mon petit frère dans la nuit de la victoire de l’équipe de France avant hier il n’a pas tenter rentrer dans un magasin ou quoi il repartait vers sa voiture et une voiture de la BAC à ouvre fenêtre et lui ont tirer une balle dans la tête ». C’est donc le troisième blessé grave à la tête par les armes de la police recensé en un seul soir ...

- Deux jours plus tard, le 17 juillet, à Villeneuve-la-Garenne en banlieue parisienne. Un contrôle de police dégénère au point de faire trois blessés, dont un très sérieusement. Un acteur associatif du quartier s’approche de ce contrôle de véhicule musclé. Il est gazé. Son frère, également associatif, s’approche et subit à son tour des violences de la police. Il est notamment visé au taser. Les faits sont filmés. Le premier reçoit un tir de Flash-Ball dans le visage, au niveau de la joue. La blessure est très lourde : 30 points de suture dans la bouche et une quinzaine au bas de la joue, il peine encore à articuler. « D’abord on le soigne, après il va déposer plainte », précise son frère, qui parle à sa place.

Alors qu’on apprend que Macron a couvert une milice mafieuse chargée de cogner des opposants, les violences policières continuent, elles aussi, dans l’indifférence générale. Pire, certains médias et certains politiciens cherchent à opposer les « violences réglementaires » de la police et celles « non réglementaires » commisses par Benalla et ses amis. La dissonance cognitive est totale. Le député de gauche François Ruffin déclarait par exemple sur BFM TV : « les policiers ne se comportent pas comme ça ». C’est à dire comme Benalla. Il a raison. Certains policiers font bien pire. Et ils sont beaucoup plus nombreux, et armés que les mercenaires de Macron.

Espérons que la colère légitime sur les exactions téléguidées par l’Élysée permettra d’entamer une réflexion plus générale sur la violence d’État. Car les vies brisées par les armes du maintien de l’ordre se multiplient. Dans l’impunité générale.


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