Des dizaines de milliers de personnes viennent d’être exclues du droit aux allocations de chômage dites « d’insertion ». De nombreuses personnes s’organisent maintenant contre cette mesure, exigent son annulation, et luttent contre les attaques croissantes visant les conditions de vie en général – dont les conditions de travail.
Ces exclusions ne sont pas une nécessité économique mais bien une mesure politique, visant à aggraver la mise en disponibilité et la flexibilité des êtres. Comme d’habitude le discours politicien présente la mauvaise fortune du chômeur comme une suite de problèmes individuels, alors qu’elle découle d’une décision politique. Celle-vise à maintenir la pression sur l’ensemble des salariés comme suit : d’un côté, on entretient un réservoir de précarité corvéable, et, de l’autre, on fait peser lourdement cette inquiétude obsédante : « Comment échapper à la misère du chômage ? »
Les médias, les politiques, les spécialistes de l’exclusion, ont communiqué largement sur la brutalité de cette mesure (avant que la politique étrangère ne submerge l’actualité), la coalition Stop article 63§2 a dénoncé l’absurdité et l’injustice de cet arrêté ministériel dès son adoption. Pourtant, de nombreuses voix sont restées pratiquement inaudibles : celles des premiers intéressés, les chômeurs. Pour nous, il s’agit d’une priorité et d’une échéance incontournable.
Depuis quatre semaines, une série d’actions collectives a esquissé un parcours pratique de la question. Ensemble, nous avons occupé l’ONEM à deux reprises, et nous sommes parvenus à bloquer temporairement son fonctionnement. Nous nous sommes invités à la FGTB bruxelloise pour confronter à la gestion de nos dossiers nos corps présents, pour nous rappeler aux négociateurs. Nous nous sommes invités chez ACTIRIS pour interpeller agents et chômeurs face à l’évidence : l’économie n’a pas besoin de nous. Nous avons bien été reçus par des langues fourchues mais cordiales, des secrétaires et directeurs généraux aux mains liées par de mauvais compromis. Nous avons rencontré nos semblables et discrètement nous avons commencé à lutter.
L’objectif de cette assemblée est l’émergence d’une puissance commune : trouver des forces pour affronter collectivement l’échéance, développer des formes d’actions qui soient à la hauteur de la violence qui nous est faite, creuser ensemble des sorties à cette impasse.
RENDEZ VOUS POUR UNE ASSEMBLEE DE CHOMEURS
CE LUNDI 19 JANVIER à 12 H – Auberge espagnole et discussions
rue d’Anderlecht n°3 (à deux pas de la place Fontainas)
Ce que nous voulons :
L’abrogation de l’article 63§2, et la résinsertion de tous les chômeurs exclus.
La fin des contrôles d’activation du comportement de recherche d’emploi.
La suppression du statut de cohabitant, de son barème inférieur et des fictions administratives qu’il génère.
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