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[Clermont Ferrand] : NI FASCISME, NI REPUBLIQUE BOURGEOISE

posté le 23/01/14 par CNT-AIT/63 Mots-clés  antifa 

à lire sur http://anarsixtrois.unblog.fr/2014/01/23/communique-ni-fascisme-ni-republique-bourgeoise/

« Il n’y a que deux routes pour la classe ouvrière, la Liberté, ou la victoire des fascistes, qui veut dire la Tyrannie. Les combattants des deux côtés savent ce qui est en réserve pour le perdant. Nous sommes prêts à mettre fin au fascisme une fois pour toutes, même en dépit du gouvernement Républicain. » Buenaventura Durruti, 1936.

Le 17 janvier, Kevin Pioche, néo-nazi de 21 ans, venait tirer au fusil à canon scié sur des spectateurs-trices d’un concert de soutien à des sans-papiers. Deux personnes furent blessées par les plombs. Lundi 21, il passait en comparution immédiate.

Avant toute chose, nous souhaiterions dénoncer le rôle des médias. Il suffit de lire les trois articles de la Pravda locale, La Montagne, à ce sujet : le tireur a utilisé une carabine, c’est une querelle pas un acte politique, on parle de cet acte de terreur dans un article sur les comparutions immédiates… Le tireur n’aurait pas d’idéologie vu qu’il n’appartiendrait à aucun parti… L’utilisation « extrême droite » permet de ne pas utiliser ce dont il se revendique : le nazisme, et le fascisme. Sans compter la différence de traitement : lors de l’occupation de la Place de Jaude en septembre dernier, lors du procès de la militante arrêtée suite à notre évacuation par les CRS, lors du procès du militant MNCP… La Montagne prend toujours la version policière. Dès lors nous nous interrogeons : qui insuffle la peur ? Au delà de la Montagne, c’est la presse bourgeoise en sa totalité qui joue ce jeu puant. A travers de tels articles, ce sont les groupes antifascistes et le soutien aux personnes en situation d’étrangisme qui sont visées.

Pour un procès annoncé comme « non-politique », c’était super fliqué… 10 flics dedans, 10 devant la porte, 10 dehors plus RG et civils. Le procès passe en deuxième, il faut évacuer ça très vite. L’accusé a eu un parcours chaotique. Sa version est remplie de contradictions, sans aucune logique : « C’est fait, c’est fait ». Il refuse de s’excuser devant les deux blessé-es, bien que ses camarades ne soient pas venus dans la salle de procès. Il veut garder sa fierté mais refuse de divulguer ses idées. Notons des éléments troublants : on nous explique qu’il n’avait pas l’intention de tuer, son casier judiciaire a « disparu ». Le procès a été bâclé, des témoignages et plaintes ont été refusés (pour ne pas « polluer l’enquête »), la plaque d’immatriculation de la voiture de ses complices ne sera jamais utilisée…

Cependant, nous pensons que ce n’est pas le tireur qu’il faut mettre en cause. La responsabilité revient au capitalisme. Avec un parcours comme le sien, comment se fait-il que le tireur s’est jeté dans l’idéologie nazie ? Le capitalisme a besoin de cela, de nous diviser entre exploité-es selon notre lieu de naissance, notre couleur… Or nous appartenons toutes et tous à la même classe. De plus quand on voit qu’une ministre se fait insulter de « gueunon » et que son propre gouvernement ne réagit pas, on comprend que les fascistes se sentent en toute impunité. Nous savons aussi qu’historiquement, « la gauche est la salle d’attente du fascisme » (L. Ferré). Banaliser les idées fascistes n’est qu’un outil, l’État veut réellement faire monter le fascisme.

Nous nous interrogeons : imaginons qu’un entarteur anarchiste s’en prenne au futur maire PS, que se passerait-il ? La presse parlerait de « terrorisme ». Rappelons-nous que les accusé-es de Tarnac ont fait un an et demi de tôle… en préventive. Qu’en Espagne, deux compagnons de la CNT-AIT ont pris un an ferme pour… un piquet de grève. Que la répression s’abat de manière bien plus violente sur nos compagnons de l’ASI-AIT en Serbie, de la ZSP-AIT en Pologne…

Si l’antifascisme est une nécessité, reste à savoir comment. Localement, nous pensons que la solution n’est pas dans un collectif de cartels virant vers la sociale-démocratie, ni la version extrême gauche, testostérone et violence jusqu’à ce que ça dérape complètement… Il faut des luttes de classe victorieuses, autonomes.

Enfin, pour nous anarchosyndicalistes, il est clair que la tôle ne résout rien et n’a jamais rien résolu. La prison n’éliminera rien puisque l’État ne va pas tuer ce qu’il engendre… Il faut abolir cette société capitaliste, autoritaire, qui a besoin du fascisme pour se maintenir en vie. Il faut reprendre la lutte des classes, sans aucun compromis que ce soit.

Syndicat des Travailleurs-euses et Précaires/CNT-AIT 63

22 janvier 2014


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