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Colons hors de nos facs : rassemblement contre la Cour Suprême israélienne à Sciences Po

posté le 10/12/17 Mots-clés  antifa 

Face à l’administration de Sciences Po qui décerne un prix à Daphné Barak-Erez, membre de la Cour Suprême israélienne, les étudiant.e.s se mobilisent et appellent à un rassemblement pour dénoncer la politique coloniale d’Israël, lundi 12 décembre à 17h.

Le 12 décembre à 17h aura lieu à Sciences Po une cérémonie de remise de diplôme honorifique à des chercheur·euse·s d’universités internationales.

A cette occasion, Sciences Po prévoit de récompenser Daphné Barak-Erez, membre de la Cour Suprême israélienne.

Alors même que les États-Unis, soutien de la colonisation de la Palestine depuis toujours – avec ou sans Trump, – viennent de reconnaître Jérusalem-Al Quds comme capitale administrative de l’État d’Israël, cet honneur que Sciences Po rend à Daphné Barak-Erez prend la signification d’une complicité tacite avec la politique coloniale de l’État qu’elle représente étant donné son rôle de membre de la Cour Suprême.

En tant qu’étudiant·e·s à Sciences Po, aux diverses sensibilités mais uni·e·s autour de l’anticolonialisme, nous affirmons notre solidarité au peuple palestinien en nous opposant à une quelconque remise de prix honorifique à une membre de sa plus haute instance politique, en revendiquant la nécessité du boycott académique.

Cette opposition tient moins à la personne de Daphné Barak-Erez qu’à sa position au sein de l’État d’Israël. Quel que soit le travail de cette personne et quelles que soient ses opinions personnelles, son rôle de membre de la Cour Suprême israélienne la rend de fait une représentante de l’État et de sa politique coloniale. Le rôle de la Cour Suprême dans la validation juridique de la colonisation des territoires palestiniens est avéré et, pour cette raison, nous considérons que Mme Barak-Erez participe directement à cette politique coloniale. Nous savons aussi à quel point l’État d’Israël est soucieux de son image et utilise ses chercheur·euse·s à l’international pour se donner une image « moderne », « dynamique », « d’excellence ». C’est aussi à cette politique de publicité, à laquelle SciencesPo participe ici, que nous nous opposons.

Réaffirmons-le une nouvelle fois : il n’y a pas d’opposition radicale et effective possible au sein des instances politiques d’un État colonial, même si les personnes peuvent avoir des opinions personnelles diverses, elles appartiennent, en tant que groupe, à une structure collective qui se bâtit chaque jour au moyen de crimes à l’égard du peuple palestinien.

Toutefois, en tant que membre de la Cour Suprême israélienne, Daphné Barak-Erez est aussi personnellement liée à la politique coloniale, au vol des terres et au nettoyage ethnique qui a lieu en Palestine.
En tant que chercheuse en droit administratif, elle écrit par exemple des articles pour conseiller les États occidentaux sur les meilleures techniques pour pratiquer des détentions administratives arbitraires sans sortir des limites du droit.

Quiconque connaissant la centralité de ces détentions administratives dans la politique sécuritaire israélienne sait que cela équivaut à légitimer des enlèvements, enfermements et tortures au nom de la raison d’État. Daphné Barak-Erez prend d’ailleurs Guantanamo en exemple dans ses écrits et présente le “modèle israélien” comme source d’inspiration possible pour les États occidentaux.

A ce titre, il est important de rappeler que Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, est enfermé arbitrairement dans les geôles israéliennes depuis août 2017, sous le statut juridique de la détention administrative et sans aucune justification.

De plus, il apparaît que Daphné Barak-Erez jouit d’une réputation « féministe » de par son travail académique sur les dynamiques de genre en Israël. Il nous semble important de réaffirmer ici qu’un « féminisme » qui, sur un territoire occupé, traite des dynamiques de genre sans s’opposer à la colonisation et au meurtre de la population sous occupation ne sera jamais légitime à nos yeux. Ce féminisme-là n’est qu’un programme de légitimation de la politique coloniale sous une couverture « égalitaire, » et il participe aux violences faites aux femmes colonisées par l’État colonial.

Enfin, nous souhaitons également dénoncer la politique complaisante qu’entretient Sciences Po à l’égard des institutions universitaires israéliennes, en multipliant les partenariats universitaires, légitimant par la même occasion la politique coloniale de cet État.
Ces mêmes universités, qui sont pour la plupart interdites aux palestinien·ne·s, fournissent les doctrines de guerre et d’armement, les stratégies territoriales et l’appareil politique permettant d’asseoir l’occupation israélienne.

En solidarité au peuple palestinien et aux militant·e·s du mouvement Boycott Désinvestissement et Sanctions (BDS) criminalisé en France, contre la complicité des États et universités occidentales qui participent à promouvoir la production académique israélienne et censurent toute opposition à la politique meurtrière de cet État, nous nous opposons à la complicité de Sciences Po et exigeons que Daphné Barak-Erez ne soit pas récompensée par notre école.

Les étudiantes mobilisé·e·s de Sciences Po.

Sources :

http://www.etatdexception.net/un-boycott-legitime-pour-le-bds-universitaire-et-culturel-de-letat-disrael/

Lien vers l’évènement Facebook :
https://www.facebook.com/events/857455994416468/

https://paris-luttes.info/colons-hors-de-nos-facs-contre-la-9215


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