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Communiqué de Radio d’Expression Subversive 98fm - 93,8fm d'Athènes

posté le 17/04/13 par Radio d’Expression Subversive 98fm - 93,8fm Mots-clés  médias  répression / contrôle social  solidarité  Grèce 

EXTERNALITES ET OBJECTIVITE

10/04/2013 – Le rectorat de l’Ecole Polytechnique Metsovion (EMP) perd le procès concernant les sanctions restrictives entamé par le Comité National des Télécommunications et des Postes (EETT) pour une ancienne émission radio sur les ondes 98,1 ainsi que l’émission de la Radio Entassi qui émet par intermittence à partir du toit-terrasse de l’EMP attenant à proximité de la fréquence de la radio Skai. Une répression de procédure additionnelle qui viendra se greffer aux poursuites judiciaires antérieures contre Indymedia Athènes et contre la Radio d’Expression Subversive.

11/04/2013 - A l’initiative du recteur, le courant alimentant la radio Entassi est coupé. Au même instant, Indymedia Athènes et la Radio d’Expression Subversive, qui émet sur les ondes 93.8 et qui n’a rien à voir avec le procès, sont privés d’internet. Jusqu’à présent, il n’a pas été clarifié comment de sanctions restrictives d’émission radio se sont transformées en musellement de tous les moyens de contreinformation du campus. A la place du procureur, le recteur de l’EMP, Simos Simopoulos, s’est basé sur le règlement interne de l’EMP qui requière un nom pour tout IP pour interrompre l’internet. Or, fournir une identité personnelle au serveur de la station de radio ou de l’Indymedia, qui sont des collectifs autoorganisés de contre-information, permettrait des persécutions paraétatiques ou des attaques fascistes. A cela, le corps de l’Association des Etudiants Ingénieurs (SPHM), qui héberge ces collectifs, a déclaré unanimement et ce, depuis six mois, son « nom » pour que les collectifs politiques jouissent de l’internet. Comme par hasard ce document a été soi-disant perdu ou est inexistant.

12/04/2013 – La SPHM soumet à nouveau le document égaré réitérant son soutien à la liberté d’expression au sein de l’institution. Le même jour, le recteur convoque les représentants de la SPHM pour qu’ils s’expliquent. Parallèlement, des centaines de solidaires répondent à l’appel des moyens de contre-information et du foyer des étudiants dans le rectorat. Finalement, tard dans la soirée, il est annoncé que le recteur Simopoulos refuse les doléances des étudiants et persiste sur sa décision de museler la Radio d’Expression Subversive et Indymedia Athènes.

15/04/2013 – Communiqué du Comité de coordination d’actions pour la défense de la liberté d’expression / Campus de l’EMP. Les membres des collectifs et des solidaires se sont rassemblés et ont occupé le Centre des Infrastructures de Réseau de l’EMP ainsi que le bâtiment des Services Financiers en guise de protestation contre la décision et les agissements de priver d’internet les moyens de contre-information. A 9h30, les bâtiments susmentionnés ainsi que le Secrétariat du Conseil du rectorat sont occupés dans le but de faire redémarrer les deux collectifs réprimés, Radio d’Expression Subversive et Indymedia Athènes, en utilisant l’adresse IP du rectorat. À 13h00, les manifestants sont informés que le recteur s’est déchargé de ses responsabilités et a délégué le pouvoir à la vice-rectrice Moropoulou, qui ne l’a pas accepté. À 14h00, pour des raisons inconnues et sans l’intervention des manifestants l’Internet est coupé sur tout le campus. À 16h00 les membres des collectifs et les solidaires quittent l’EMP, remettant à la garde de l’Université les bâtiments qui avaient été occupés. Demain, le mardi 16 Avril, à 9h00 du matin, les collectifs font appel à tous ceux et toutes celles qui résistent au totalitarisme moderne pour défendre le droit à la libre circulation des idées.

LE MUSELLEMENT, NE NOUS REDUIRA PAS A L’INERTIE

Le problème ne peut être envisagé d’un point de vue technique. Par conséquent, pas de bidouillages, pas de nouveaux points d’émission ou pas de compromis. L’asile et son noyau -la libre circulation des idées- ne peuvent être interprétés de manière étroite. Présentement, il n’est pas question d’un moyen de contre-information ou de libertés d’étudiants mais d’une revanche prise par une poignée de totalitaristes qui incarnent le pouvoir et les forces de répression. Il n’est pas question d’anarchistes, de gauchistes et de progressistes mais de l’ensemble de la société.

Il est question de la libre circulation des idées, qui actuellement est gérée par une élite économique qui possède presque tous les médias et dont la main mise est renforcée par un cadre juridique étroit, des forces policières et des condamnations à la prison. Toute condamnation est valable lorsque l’information ne respecte pas les règles du jeu. Les règles sont pour le moins informelles puisqu’aujourd’hui, la majorité des radios et des télévisions émettent sans licence. Leur existence est basée sur les services rendus à l’autorité.

Depuis 10 ans, la radio d’expression subversive est la cible du pouvoir. Des procès d’EETT à l’émission de la radio paraétatique sur la même fréquence (Free Fm) jusqu’au musellement de velours des autorités universitaires, opéré par le recteur qui par sa politique dilatoire, prétendument neutre, révèle sa véritable position. Il se pose en victime persécutée pour avoir soutenu la liberté d’expression, alors que dans le même temps il coupe le réseau aux collectifs de contre-information de l’EMP. Le fait que la majorité des structures de contre-information se trouvent au sein de l’asile universitaire est une réalité qu’il ne faut pas ignorer. Il n’est pas exagéré de dire que les structures de contre-information dépassent la stricte communauté étudiante, puisqu’elles diffusent des idées vers l’extérieur.

Tous ceux qui gèrent, qui publient et qui utilisent ces moyens et qui par conséquent sont solidaires au droit d’expression sans intermédiaire refusent de trouver des alternatives d’émission radiophonique et cybernétique ailleurs, sous des cieux plus accueillants. La semaine prochaine, l’institution ne sera pas revenue à sa normalité avec des collectifs qui émettront de l’autre bout du monde. Si l’Etat veut faire taire les moyens de contre-informations, qu’il endosse le coût politique d’une opération de police au sein de l’Ecole Polytechnique Metsovion.

Nous faisons appel à tous ceux qui s’opposent au totalitarisme moderne d’entreprendre des actions de solidarité pendant la semaine du 15 au 21 avril 2013.

LORSQUE LA LIBERTE D’EXPRESSION EST BAILLONNEE, SE TAIRE, C’EST ETRE COMPLICE

Radio d’Expression Subversive 98fm - 93,8fm


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