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Daech, aux frontières du réel ? #3 De l’argent il y en a, dans les caisses du califat !

posté le 12/05/16 par journal BadKids Mots-clés  économie  réflexion / analyse  antifa  veiligheids / terrorisme 

Daech, aux frontières du réel ? #3 De l’argent il y en a, dans les caisses du califat !

    • Daech est une organisation idéaliste dans son discours mais terriblement matérialiste lorsqu’il s’agit du nerf de sa guerre. Organisation terroriste la plus friquée de l’Histoire, elle ne se contente pas des généreux mécènes bédouins pour faire de la caille, contrairement à Al Qaida.

- Ce qu’il y a de bien en Irak et en Syrie, c’est qu’il y a de la matière. Daech ne vise pas seulement à fliquer les vies des populations encore présentes sur son territoire, elle accumule, par le pillage mais également par l’exploitation, des quantités astronomiques de thunes, estimées à 2 200 milliards d’euros.1) Les principales activités capitalistes (offrant un budget annuel de 2, 5 milliards d’euros) sont les hydrocarbures, les extorsions, les produits agricoles et les rançons. Le trafic d’art et les dons de l’étranger ne représentent aujourd’hui que 3% des revenus du Califat.
L’appropriation du territoire à cheval sur la Syrie et l’Irak a permis à Daech de prendre le contrôle de plusieurs gisements de pétrole, de gaz et de phosphate. Le tout réuni, ça fait 1,2 milliards d’euros de recette par an.

- Mais l’organisation, loin d’être obnubilée par l’or noir et ses cousins, a aussi réquisitionné de nombreuses terres agricoles où l’on cultive du blé, de l’orge et du coton. Les usines de ciment ont, elles-aussi, été réquisitionnées. Et Dieu sait certainement à quel point le ciment c’est pratique mais surtout nécessaire en temps de guerre. Il suffit de voir qui se fait le plus de thunes à Gaza par exemple …
Les rançons demandées pour la libération des prisonniers de guerre atteignent la coquette somme de 100 millions d’euros par an.

- Mais, et c’est peut-être là que sa forme étatique apparaît le plus clairement, Daech ne fait pas que produire puis vendre. Au-delà des pillages de banques (500 millions à la banque de Mossoul, bon braquo quoi) l’organisation a mis en place un système d’extorsions généralisées qui lui rapporte 800 millions d’euros par an. Les extorsions se résument à toutes sortes de taxes sur les salaires (5% pour « protection sociale » par exemple), les autoroutes (200 dollars de péage pour circuler dans le nord de l’Irak), le trafic d’art (20 % de taxe sur chaque transaction), sans oublier la jizya, dont doivent s’acquitter tous les non-musulmans qui ont accepté le statut de "dhimmi".
Les recettes des hydrocarbures allant en diminuant (cours du pétrole en chute libre, bombardements des infrastructures économiques), Daech a intensifié son système d’extorsions, notamment en divisant les salaires par deux. Nous pouvons espérer que cette cure d’austérité fera définitivement éclater au grand jour les tensions de classes dans la région.

  • Mais protester sous Daech, c’est se condamner à l’exil ou à la clandestinité. Car l’organisation refuse toute contestation dans l’espace public, allant régulièrement jusqu’à abattre immédiatement les fauteurs de troubles.

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