RSS articles
Français  |  Nederlands

De la banalisation des thèses racistes et islamophobes en milieu militant

posté le 07/12/18 Mots-clés  antifa 

Il est du dernier chic dans certains milieux militants de se faire passer pour révolutionnaire, antifa ou même libertaire pour diffuser des thèses ouvertement racistes au nom de la liberté d’expression, du blasphème ou de l’athéisme. Quant on y regarde de près, leurs auteurs ne laissent aucun doute sur le message islamophobe qu’ils veulent transmettre.

Charlie Hebdo vu à travers le prisme déformant d’un certain anti-impérialisme (1)

https://grenoble.indymedia.org/2015-05-11-Charlie-Hebdo-vu-a-travers-le

https://nantes.indymedia.org/articles/31495

Tags contre la racialisation

https://grenoble.indymedia.org/2015-05-12-Tags-contre-la-racialisation

https://nantes.indymedia.org/articles/31474

De la banalisation des thèses ethno-différencialistes et communautaristes en milieu militant

https://nantes.indymedia.org/articles/31474
https://grenoble.indymedia.org/2015-05-14-De-la-banalisation-des-theses

Les Indigènes de la République réussissent leur examen d’entrée dans l’extrême droite gauloise

https://grenoble.indymedia.org/2015-05-15-Les-Indigenes-de-la-Republique

Naturellement, ces pamphlets racistes et islamophobes ont reçu la réponse qu’ils méritaient, qu’on peut retrouver dans les commentaires partout où ils étaient possibles.

On remarquera l’acharnement particulier contre tous ceux qui essaient de mener une lutte antiraciste et anticoloniale, qui en dit long sur l’idéologie qui est véhiculée par les idiots utiles de la pensée unique post-Charlie.

C’est un véritable festival anti-PIR sur Indymedia, à croire qu’on a enfin trouvé l’ennemi commun capable de fédérer de l’extrême droite à l’extrême gauche au moment où l’union sacrée autour des valeurs de la République et de Charlie commençait à s’essouffler.

De l’usage réactionnaire de la notion d’« antiracisme de classe » par Yves Coleman

« Antiracisme de classe » ou lutte de classes des racialisés ? identitaires ou identifiés ?

Décidément, Yves Coleman est bien pratique, avec ses gros sabots :

« Acquérir une vision claire des différentes formes de racisme et de leurs rôles. Et réfléchir à ce que pourrait être un antiracisme de classe »

Bien pratique pour des considérations dépassant sa personne et son militantisme spécialisé dans la dénonciation, non de l’Etat et du capital, mais des militants d’extrême-gauche.

Tout l’article est construit avec l’idée que le racisme est... une idée. Il s’agirait de s’en faire la bonne pour élaborer le bon « antiracisme », de préférence de gauche ou d’extrême gauche, en prenant en compte des « analyses de sociologues, historiens et spécialistes de sciences sociales, universitaires, économistes... ». Notons au passage que pour Yves Coleman, F. Fanon, Malcolm X, Stockely Carmichael, Huey Newton, Angela Davis sont des « identitaires », un qualificatif qui trouverait grâce à lui une valeur rétro-active pour tous ceux qui ont mené depuis des siècles leurs luttes contre leur esclavage, leur colonisation ou leur ségrégation institutionnelle en France... Le Noir sur-exploité qui se bat le fait parce qu’il est exploité, pas parce qu’il est noir, mais s’il est plus sur-exploitable, c’est parce qu’il est noir.

Il ne vient pas à l’idée d’Yves Coleman que les premiers concernés par le racisme sont les « victimes » du racisme, et qu’eux ne se définissent pas comme « antiracistes ». L’antiracisme vient d’une extériorité compassionnelle au problème de classe et de race. À l’inverse, c’est toujours partant de leur situation concrète, de leur situation sociale, économique ou de leur confrontation à la répression policière, que ces populations racialisées entrent en luttes, des luttes qui ne se caractérisent pas par des revendications « identitaires », mais plutôt à visée dés-identitaires. Au fond, ils ne demandent pas un soutien « antiraciste de classe » à leur luttes. Une telle posture finalement morale n’est bonne qu’à soulager la conscience militante blanche... ou assimilée [...]

« Penser l’histoire et le présent des identités dans leurs rapport aux classes sociales et à leurs antagonismes »

Vouloir définir un « antiracisme de classe », c’est vouloir donner des leçons de classe aux racialisés. C’est oublier que le racisme réel est un rapport social, et comme tout rapport social dans le capitalisme, une rapport de classe en lui-même de par son intérêt pour le capital, non par une quelconque prise de conscience apportée par une posture militante qui ne mange pas de pain... noir. D’autant quand on passe son temps, comme Yves Coleman, à flinguer tous ceux qui justement sont pris dans la tourmente et les tourments d’être, non pas « identitaires », mais identifiés par leurs couleurs de peau.

http://patlotch.com/text/488b2cdb(Patlotch2013)-608.html

Un racisme post-colonial, par Pierre Tevanian, Saïd Bouamama

À la question « Peut-on parler d’un racisme post-colonial ? », nous répondons par une autre question : Comment peut-on ne pas en parler ? Comment peut-on parler des formes contemporaines du racisme sans évoquer deux de ses principales généalogies : les systèmes esclavagiste et colonial ? Comment peut-on nier qu’existe aujourd’hui un profond racisme qui trouve son fondement dans des institutions, des pratiques, des discours et des représentations qui se sont élaborées dans le cadre de l’empire colonial français ?

Comment peut-on le nier, par exemple, alors que les enquêtes d’opinion mettent en évidence une forme de mépris ou de rejet spécifique, plus fort et plus durable, à l’encontre des immigrés originaires de pays colonisés ? De ces enquêtes, il ressort en effet que, depuis plusieurs décennies, deux phénomènes sont observables : d’une part, les vagues d’immigration les plus récentes sont toujours les plus dépréciées, les plus craintes ou les plus méprisées, tandis que le temps dissipe peu à peu cette crainte et ce mépris ; d’autre part, les immigrés issus de pays anciennement colonisés, notamment d’Afrique, font exception à cette première règle.

En d’autres termes, il convient de distinguer le stigmate xénophobe, qui n’existe sous une forme exacerbée que pour les nouveaux arrivants, et le stigmate raciste, qui cristallise des représentations beaucoup plus profondément enracinées, et qui par conséquent ne perd pas - ou très peu - de sa force avec le renouvellement des générations et leur enracinement en France. Si les immigrants italiens, polonais, arméniens ou portugais ont pu être, à leur arrivée en France, l’objet de discours infâmants et de mesures discriminatoires d’une grande brutalité, souvent comparables par leur forme et par leur violence à ce que subissent aujourd’hui les immigrants post-coloniaux, il n’en est pas allé de même pour leurs enfants, et moins encore pour leurs petits-enfants. On ne peut pas en dire autant des enfants d’immigrés maghrébins ou noirs-Africains, seuls condamnés à l’appellation absurde - mais éloquente politiquement – d’« immigrés de la deuxième ou troisième génération », et aux discriminations qui l’accompagnent.

http://lmsi.net/Un-racisme-post-colonial

Et aussi :

« LA « LIBERTÉ D’EXPRESSION » DOIT ÊTRE DÉTRUITE, AU MÊME TITRE QUE TOUTES LES LIBERTÉS BOURGEOISES »

« LES MOTS SONT DES ARMES MORTELLES »

« ÊTRE LIBERTICIDE C’EST UNE NÉCESSITÉ »

https://nantes.indymedia.org/articles/27075

Bienvenue dans le monde de Big Brother !

Yves Coleman réussit son examen d’entrée dans la pensée unique

Si on veut comprendre le rôle de Coleman comme taupe infiltrée dans le milieu libertaire pour défendre les intérêts du « Monde libre » et de la « démocratie », il suffit de le lire dans le texte. Ses délires sur l’anti-américanisme, l’anti-impérialisme, l’antiracisme, l’anticolonialisme, l’antisionisme… ça ne s’invente pas !

http://mondialisme.org/spip.php?article1699

http://mondialisme.org/spip.php?article1704

http://mondialisme.org/spip.php?article1706

Pour ceux qui veulent des citations et des exemples, il y en a des dizaines dans tous ces liens, mais rien qu’en ouvrant le premier :

« Anti-américanisme : l’extrême gauche (spécialement en France) a toujours été hostile aux Etats-Unis. Elle a systématiquement dénoncé :

– les interventions militaires américaines à l’étranger (tout en étant beaucoup moins bavarde et active sur les interventions militaires françaises en Afrique) ;

– les coups d’Etat exécutés avec l’aide de la CIA ;

– les missiles placés en Europe contre l’URSS ;

– l’usage de l’arme atomique à Nagasaki et Hiroshima ;

– l’influence néfaste des romans, des séries télé et des films policiers américains ;

– « l’invasion » du Coca Cola, des Mc Donald’s, des jeans, des ordinateurs IBM, des logiciels Microsoft, des fast-foods, de la « mal-bouffe », etc.

Elle rejoignait et rejoint ainsi les calculs politiques de certaines fractions de la bourgeoisie nationale qui préfèrent que les prolétaires dirigent leur colère contre des capitalistes étrangers que contre elle-même. »

Etc., etc.

On peut difficilement trouver de serviteur plus zélé de l’Empire…

Yves Coleman réussit son examen d’entrée dans la pensée unique (suite)

Autres arguments de Coleman pour illustrer la « confusion » extrême droite / extrême gauche :

Dresde (bombardements de) : crimes commis par l’aviation alliée, qui déversa 7 000 tonnes de bombes incendiaires sur Dresde les 13 et 14 janvier 1945. Ces bombardements détruisirent la moitié des habitations et un quart des installations industrielles de la ville et firent au moins 35 000 victimes. Ces bombardements ont été utilisés à la fois par les négationnistes venus de l’ultragauche, par Jacques Vergès (avocat de Klaus Barbie) et par l’extrême droite pour minimiser les crimes du nazisme.

Ecologie : thématique récupérée par le GRECE puis, plus récemment, par les Identitaires et le Front National. On ne s’étonnera pas que d’anciens Verts comme Jean Robin ou Jean Brière soient passés à l’extrême droite. De plus, les Verts, en France comme en Allemagne, ont été victimes d’infiltrations systématiques par des militants fascistes ou fascisants. La combinaison des deux phénomènes (ambiguïtés politiques de l’écologie, « ni de droite ni de gauche (49) », qui rappelle le slogan inventé par Doriot – « Ni droite ni gauche, en avant ! » –, et infiltrations par l’extrême droite) aboutit à accroître encore la confusion.

http://mondialisme.org/spip.php?article1706

Voilà celui qui est censé donner des leçons aux antiracistes !


posté le Alerter le collectif de modération à propos de la publication de cet article. Imprimer l'article

Commentaires

Les commentaires de la rubrique ont été suspendus.